Pour France Inter, les médias Bolloré sont « responsables du climat délétère actuel »

CYRILLE LACARRIERE

Chez BV, on aime dire du bien de France Inter. Quand l’occasion se présente, on ne s’en prive pas, d’ailleurs. Cela nous est arrivé pas plus tard que la semaine dernière. Aujourd’hui, encore, on aurait aimé pouvoir féliciter cette grande radio financée par nos impôts pour la pertinence de ses propos. Mais, à notre corps défendant, il n’en sera rien, malheureusement.

L’Édito médias de Cyril Lacarrière, diffusé jeudi 18 avril 2024 dernier, était pourtant bien parti pour recueillir tous nos suffrages. Dès le début de son papier, le journaliste avait gagné des points en évoquant le rappel à l’ordre envoyé par l’Arcom à Patrick Cohen, son confrère de France 5 dont le traitement très peu objectif du meurtre de Thomas à Crépol avait fait couler beaucoup d’encre. Il semblait, certes, regretter qu’Eugénie Bastié ait rendu publique cette réprimande sur les réseaux sociaux, mais n’essayait pas, au moins, d’en cacher l’existence à ses auditeurs. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour France Inter, c’est déjà beaucoup.

Avec la même sincérité un peu contrainte, l’éditorialiste avait ensuite fait allusion à la remontrance faite par l’Arcom à sa propre antenne, morigénée pour sa détestable habitude de prendre pour parole d’évangile les communiqués de presse du Hamas. « France Inter aussi s’est pris sa lettre, reconnaissait-il, la mort dans l’âme. L’Arcom nous a "fermement demandé" que la question du conflit israélo-palestinien soit traitée avec la plus grande rigueur. »

Quand le pluralisme passe pour de la « haine »

Hélas, cet élan d’honnêteté intellectuelle aussi rare que bienvenu sur France Inter n’a pas duré et l’éditorial a rapidement tourné à la complainte larmoyante. À en croire Cyril Lacarrière, les journalistes dits « réactionnaires » mèneraient une « guerre » à leurs confrères. « L’audiovisuel public est devenu leur cible, avec un procédé très simple : renverser les rôles. Radio France et France Télés seraient des médias sectaires et ils seraient les garants, eux, de la liberté d’expression. » Notez que le chroniqueur ne prend pas la peine d’étayer ses propos ou de donner le moindre argument. On est prié de croire sur parole que France Inter est parfaitement pluraliste. Rarissime qu'un journaliste de droite s’y exprime, mais il ne faudrait voir là aucun sectarisme. Ben voyons !

Mais c’est en fin de chronique que Cyril Lacarrière joue réellement cartes sur table et dévoile sa conception toute particulière du pluralisme. À mots couverts, le journaliste regrette l’époque où l’ensemble de l’espace médiatique penchait uniformément à gauche. « Il n’y avait pas de haine, se remémore-t-il, nostalgique. Désormais, elle est là ! » Eh oui, il n’y a pas si longtemps encore, les mensonges des médias d’État passaient crème et aucun support alternatif n’était là pour dénoncer cette désinformation et rendre compte honnêtement du réel. C’était le bon temps.

Haro sur les médias « réactionnaires » !

France Inter accuse certains médias, « principalement ceux de Vincent Bolloré », d’être « responsables du climat délétère actuel », mais de quel côté se situent vraiment la haine et l’intolérance ? Si BV, CNews et une poignée d’autres ne manquent pas de pointer les entourloupes de la presse de gauche, personne n’appelle à sa disparition. À l’inverse, on ne compte plus les couvertures et pseudo-enquêtes à charge contre des médias dont la bien-pensance espère ouvertement la fermeture administrative ou la banqueroute économique. Souvenez-vous des levées de boucliers lorsque Geoffroy Lejeune était arrivé au JDD. Pas le moindre article n’avait encore été publié que toute la gauche morale éructait déjà et exigeait, la bave aux lèvres, le boycott du journal. La haine et l’intolérance, elles étaient là !

L’édito du sieur Lacarrière s’achève sur une dernière contre-vérité : la critique de l’audiovisuel public serait la raison de vivre des médias conservateurs. « C’est ce qui leur permet d’exister », lance-t-il en guise de pique finale censée achever le taureau réactionnaire. Une pique pourtant bien émoussée, tant l’argument s’avère infondé. C’est moins la dénonciation des « fake news » du camp progressiste qui fait notre succès que la retranscription fidèle de la réalité. Les Français en ont assez des récits servis sur les antennes publiques, à longueur de journée, vantant l’immigration bienfaitrice et l’heureuse diversité. Ils ne veulent plus de ces salades. Coup de chance pour eux, il existe aujourd’hui des espaces où d’autres points de vue sont exprimés. C’est ce qu’on appelle le pluralisme.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Il y a bien longtemps que je n’écoute, ni ne regarde ces médias du service public. Ils sont gangrénés par la gauche, le wokisme, l’intolérance. Ils bavent sur les médias privés qui relatent la réalité.
    Dès que l’on ne pense comme eux, on est d’extrême droite, des fachos, des islamophobes etc…
    Ce qui me révolte c’est avec notre argent qu’ils vivent !!

  2. Eh oui, les gauchistes , il y a des Français qui commencent a en avoir ras le bol de vos diktats, votre propagande, votre main-mise sur l’audiovisuel, vos media depuis des années , ne vous en déplaise

  3. Le problème de ces media vient du recrutement. Il m’étonnerait que des élèves de l’IFP ou de l’ISSEP soient recrutés à France-Info ou France-Inter. Ils préfèrent recruter à Sciences-Po, vérolée de puis 20 ans par Descoing et consorts.

  4. Et que pense France Inter du climat délétère que vit l’Economie française, lequel provient du mondialisme gauchiste créateur de destruction de nos entreprises ( voir Systovi et ses panneaux solaires ) par le fait delà concurrence déloyale tueuse d’emplois?
    Rien comme d’habitude ! Quelle honte!

  5. La France mériterait un service public audiovisuel impartial et tant qu’à faire un peu moins coûteux. Heureusement, il y a des chaînes privées pour contrebalancer cet état de fait.

  6. Les medias publiques devront et seront privatises. Le rn au pouvoir osera t il ? J en doute, mais reconquete le fera

  7. Encore un adepte de l’inversion accusatoire, financée, hélas, par nos impôts, en toute impunité !

  8. Incitation à la haine et stigmatisation de personnes. Ce type, Lacarrière, ne comprend sans doute pas sa propre propagande.

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