[Point de vue] Sciences Po Paris : capitulation devant l’extrême gauche

Sciences Po

Non, ce vendredi 26 avril 2024 n'a pas été marqué par la dégradation de la note de la France pour sa dette publique, mais par un nouvel effondrement intellectuel et moral : l'administrateur provisoire de Sciences Po Paris, Jean Bassères, a en effet obtenu la fin des blocages des étudiants pro-palestiniens qui perturbent son université depuis des semaines en accédant à toutes leurs revendications et en faisant un pas de plus vers l'antisionisme et l'antisémitisme qu'il charrie.

Par un message transmis aux étudiants et aux professeurs, la direction de Sciences Po, non seulement cède au chantage et à la violence, mais donne satisfaction à ses étudiants d'extrême gauche. En vrac, Sciences Po s’engage à organiser un débat interne et à suspendre les procédures disciplinaires lancées contre certains étudiants. Des procédures suite à des violences, parfois de nature antisémites, rappelons-le. Le débat interne ? Il sera « ouvert à toutes les communautés de Sciences Po ». Une université faite de « communautés » ? Mais où sommes-nous ? Et l'on comprend, en tout cas, quelle communauté aura voix au chapitre. Un débat où « toutes les questions pourront être posées », et en particulier la question des « partenariats de l’école avec les universités et organisations soutenant l’État d’Israël ». Ben voilà, les mots sont lâchés, l'ennemi désigné.

Le directeur peut être fier d'écrire : « Compte tenu de ces décisions, les étudiants se sont engagés à ne plus perturber les cours, les examens ainsi que toutes les activités de l’institution. » Jusqu'au prochain coup de pression. Sciences Po n'est pas un cas isolé. Les blocages qu'a connus l'université Bordeaux Montaigne, ces dernières semaines, pour d'autres raisons, se sont aussi terminés par une capitulation du même type de la part de la direction.

Signe révélateur : Jean-Luc Mélenchon et toute l'extrême gauche étaient les seuls à se réjouir de cet aplatissement devant la violence pro-palestinienne à l'œuvre dans l'établissement et dans la rue durant les heures qui ont précédé la décision. Du centre gauche à ce que les classifications désormais périmées appellent encore l'extrême droite, la condamnation était unanime.

Au cendre droit, un élu parisien parlait de « capitulation » et posait la question du financement public de l'institution.

Philippe de Villiers élargissait l'analyse à l'ensemble de l'Université française.

L'affaire Sciences Po tombe à pic, au moment où certains membres de notre élite bien-pensante tentent vainement de nous persuader que l'effondrement de nos universités est, bien sûr, dû à l'extrême droite, tel Gilles Babinet, co-président du Conseil pour le numérique, qui a dû corriger un message, sur X, qui déclenchait l'hilarité générale.

Comique, aussi, la tribune parue, la veille, dans Le Monde, de dizaines de présidents d'université déclarant que « les universités ne doivent pas être instrumentalisées à des fins politiques ». Ils estiment que « faire vivre le débat suppose qu’il soit protégé » et disent défendre l’autonomie de ces « bastions démocratiques » que seraient leurs universités !

Les leçons à tirer de ce nouveau Munich universitaire ? Primo, Sciences Po n'est - et depuis longtemps - plus ce qu'elle était, à l'image de toute l'Université française. Sciences Po est le symbole de ce discrédit intellectuel et moral, qui touche autant les étudiants de gauche fanatisés que les directions complaisantes. Faut-il rappeler, dans un autre registre, les affaires Descoings, Duhamel et Vacherat et les multiples signes d'hégémonie islamo-gauchiste ? Secundo, nos dirigeants, politiques et universitaires, apparaissent complètement impuissants et discrédités : se souvient-on encore de la venue de Gabriel Attal sur place, en mars, pour condamner les agressions d'étudiants juifs ? Il se voulait « intraitable à toutes les dérives, notamment les dérives antisémites ». Ce samedi, il rejoue l'indigné : « Hier, on a vu le spectacle navrant, choquant, d’une minorité agitée par des forces politiques, et notamment La France insoumise, chercher à perturber le fonctionnement de cette institution. Je ne l’accepterai pas. » Des mots, du vent. Tertio, c'est un nouveau signe de décomposition, annonciateur d'effondrements ou de révolutions plus spectaculaires.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

40 commentaires

  1. L’intervention de ces pseudo-étudiants dans les médias, ainsi que celle des politicards présents dans ces manifestations et donc dans les médias, devrait être déduite de la campagne de l’extrême gauche de ces élections européennes.
    D’autre part, en tant que con-tribuable spolié, je refuse que mon argent serve à engraisser, entretenir, « déformer », des islamo gôôôchistes traverstis en étudiants. Il serait éthique de supprimer les subventions à Sciences Po et les bourses étudiantes à tous ces islamo gôôôchises qui, non seulement n’étudient pas mais empêchent ceux qui sont motivés d’étudier. Et bien sûr, on renvoie tous ces soit-disant étudiants étrangers dans leurs pays. Cela leur permettra de se rapprocher et de soutenir plus concrètement leur cause et leurs frères.

  2. J’ai fait un rêve : les chaînes d’information consacraient leurs reportages
    – au transport de la flamme olympique par le Belem, magnifique voilier datant de… 1896,
    – aux viticulteurs inquiets devant les menaces de gel sur leur vignes et allumant des bougies pour les protéger,
    – aux étudiants s’astreignant à réviser à quelques semaines de leurs prochains examens,
    – au jeune malade recevant une greffe de rein offerte par… un inconnu compatible,
    – aux professeurs et au ministre conspuant les étudiants fiers de bloquer leur établissement pour des motifs exclusivement politiques,
    – aux policiers interpellant un groupe de jeunes s’acharnant sur un individu isolé matraqué, battu, défiguré, laissé pour mort,
    – aux magistrats condamnant fermement les membres du groupe de jeunes ci-dessus évoqué,
    – aux chirurgiens dénonçant tout traitement et opération censé mener à une transition de sexe,
    – à des enseignants réhabilitant la méthode de lecture syllabique,
    – aux parents interdisant à leurs enfants de sortir seuls après 20 heures,
    – au présentateur d’informations débordé par ces « bonnes nouvelles »,
    – aux téléspectateurs surpris de cette abondance de faits positifs, encourageants, qui leur inspirent de s’engager à voter, voire même à se mobiliser en vue de candidature aux fonctions d’élus, de maires, de députés, j’en passe.
    Jean Guéhenno m’incite à éteindre radio et télévision :  » Nous vivons une vie, nous en rêvons une autre, mais celle que nous rêvons est la vraie. »

  3.  » ce discrédit intellectuel et moral, qui touche autant les étudiants de gauche fanatisés que les directions complaisantes ». Qui touche autant les « étudiants » de gauche fanatisés que les directions complices.

  4. Comme le rappelle PdeV cette affaire vient de loin. Au fond, elle vient de ce que la France ne s’est jamais vraiment guérie de 1793. Un gauchisme laïcard sert toujours de marchepied aux extrémistes et révolutionnaires de tous poils qui se parent des plumes de l’Egalité, des Droits de l’Homme, de l’Universalisme, etc, etc, etc. L’enfer est toujours pavé de bonnes intentions, la gauche de mirages et de mensonges. « On reconnait les phrases de Monsieur Jaurès à ce que tous les verbes sont au futur ». Demain on rase gratis ! Mais aujourd’hui vous payez.

  5. Pour les gilets jaunes dont je faisais parti au début, avant que les revendications ne deviennent un peu n’importe quoi et que l’alcoolisme prenne beaucoup trop de place, le gouvernement n’avait pas mis autant de « gentillesse » avec certains d’entre nous et je ne parle pas des agitateurs « gaucho/Black/Block », je parle de citoyen qui réclamait simplement une baisse des prix du carburant !!!!Ce gouvernement est un gouvernement constitué de pétochard qui ne savent être contraignant que pour le petit peuple mais par pour les fururs « cadres » de nos entreprises de « M…. »!!!!

  6. FERMETURE ! La France a besoin de travailleurs et ces universités ne servent pas à çà. Donc on les ferme et on envoie au boulot (il parait qu’il y a des métiers en tension) tous ces feignants revendicatifs ou passifs complices.

  7. C A P I T U L A T I O N qui déshonore ce gouvernement, deux poids deux mesures : lors du mouvement des agriculteurs, un convoi de tracteurs devaient déposer des gerbes de fleurs à 5h30 du matin pour leurs agriculteurs décédés par suicide…….. UNE HEURE après tout a été bloqué, il y a eu deux garde à vue !!! Quelle honte ! et là pendant plusieurs jours nous avons assisté à une capitulation du gouvernement. Quelle lâcheté ! ………. mise sous tutelle de S.PO

  8. Le plus navrant est que les flics ont seulement dispersé les manifestants demandant la libération des otages israéliens alors qu’ils auraient dû rentrer dans le tas des autres…
    Ce pouvoir est un ramassis de guignols. Et l’on feint de s’alarmer de la décadence, entre autres, de l’enseignement supérieur… Pitoyable

  9. Monsieur le premier ministre, si on veut marquer le stop on en choppe une centaine, on les met en cabane une semaine pour n’importe quel motif, on traine les pieds pour les libérer et on limoge le directeur. On y met un collège de gendarmes en attendant que ces agitateurs se calment et après, on discute.

  10. Nous sommes au siècle de l’informatique et au télétravail, pourquoi ne pas fermer ces universités refuges des islamo gauchistes et de promouvoir les télé études avec examen de contrôle très sélectif en salles surveillées tous les ans ?

  11. Science Po est depuis des années le repaire d’anti FRANCE islamo/gauchistes , Au lieu d’étudier , ils manifestent , pour tout et pour rien mais jamais pour améliorer les choses !
    Cette école qui est faite pour former les politiciens de demain à la France ne donne que des révolutionnaires soutenus par une extrême gauche ultra violente ! Donc seule solution fermer définitivement cette école qui ne sert plus à rien !!!

  12. Comme d’habitude, nos gouvernants et pas que macron, ses prédécesseurs faisaient pareil, se « dégonflent » face à cette gauche, qui n’est peut-être pas extrême, mais qui le frôle de très près et qui en plus sert le pouvoir, pour faire dégénérer des manifestations légitimes et pacifistes qui après légitiment l’emploi abusif des forces de l’ordre. Attention qu’il ne leur arrive pas comme à Frankenstein qui ne pouvait plus contrôler le monstre qu’il avait créé.

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