Alexandre Langlois : « Alexandre Benalla se moque cordialement des services de police en dissimulant des preuves »
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L'été se termine mais l'affaire Benalla continue... Le syndicat de police Vigi vient, en effet, de demander, par la voix de son avocat, que Gérard Collomb et le préfet de police, Michel Delpuech, soient auditionnés. Alexandre Langlois, représentant du syndicat Vigi, s'en explique au micro de Boulevard Voltaire.
L’été se termine, mais l’affaire Benalla est encore en cours. Votre syndicat a demandé par le biais de son avocat que de nouvelles personnalités soient auditionnées dont le ministre Gérard Collomb et le préfet Delpuech.
Pourquoi cette demande ?
Pour l’instant, il n’y a que cinq personnes mises en cause dans cette affaire. Nos cinq collègues ont été mis en cause notamment pour diffusion d’images à des personnes non habilitées à les voir, en l’occurrence messieurs Benalla et Craze.
Or, le soir du 1er mai, selon le préfet de police et les témoignages de nos collègues mis en cause, ces messieurs se trouvaient déjà dans la salle et avaient déjà vu les vidéos des caméras de la préfecture de police. Nous ne comprenons donc pas pourquoi nos collègues sont mis en cause pour cela, alors que toutes les personnes habilitées à ce moment-là à les faire sortir de la salle n’ont pas réagi.
Le secrétaire d’État Lecornu a qualifié Alexandre Benalla de ‘’très bon gendarme’’. L’affaire continue, mais, semble-t-il, sous l’angle des détails.
D’un point de vue syndical, avez-vous l’impression que l’affaire Benalla passe au second plan ?
Il y a eu l’été. Tout le monde était donc un peu au repos. Nous reprenons cette affaire dès la rentrée pour éviter justement qu’elle ne passe au second plan. Cela serait vraiment assez grave pour la République et la démocratie si elle devait l’être. Il y a encore beaucoup de zones d’ombre.
Monsieur Benalla se moque cordialement des services de police en dissimulant des preuves et en s’en vantant. Nous ne pouvons pas laisser l’affaire en l’état. La presse avait permis de révéler cette affaire, nous espérons qu’elle va continuer à relayer les nouveaux éléments d’enquête pour éviter que cette affaire en reste là.
Pourquoi vouloir interroger Ismaël Emelien ?
Monsieur Ismaël Emelien est le conseiller spécial de monsieur Macron à l’Élysée. Selon tous les éléments de procédure et les témoignages des personnes mises en cause dans cette histoire, il a été le destinataire des vidéos de la ville de Paris. C’est un recel de preuves et d’images. De plus, il n’était pas forcément habilité à les avoir.
Sur les réseaux sociaux de soutien à la République En Marche et à monsieur Macron, une fois que monsieur Emelien a eu le CD, des vidéos qui ressemblent fortement à celles de la préfecture de police ont été diffusées. Nous voudrions savoir si c’est le cas ou non pour comparer les images et en avoir le coeur net.
La justice ne s’en ai pas saisi ; nous aidons donc les juges d’instruction à aller dans le bon sens.
Quand espérez-vous obtenir une réponse ?
Nous n’en avons aucune idée. La justice a son temps. En France, malheureusement, comme la justice a peu de moyens, cela peut prendre beaucoup de temps. Nous espérons que d’ici fin septembre, nous aurons les auditions demandées surtout celle de monsieur Emelien. Pour le ministre de l’Intérieur, ce sera peut-être plus compliqué.
Pourquoi faites-vous un lien entre la nomination d’un commissaire à Ivry-sur-Seine et le contexte de l’affaire Benalla ?
C’est un mimétisme entre l’ancien monde et le nouveau monde.
Le commissaire avait à l’époque pris de l’argent dédié aux remboursements de frais de l’enveloppe de la lutte antiterroriste. Il avait dit n’avoir jamais volé plus de 2000 euros à la fois. Il n’arrivait plus à payer les traites de son château. L’IGPN a été très clémente avec lui. Il n’a pas été dégradé. Il a juste été déplacé. Il avait des liens avec la famille d’un ancien Président de la République.
Pour un de nos collègues CRS qui avait pris quatre steaks périmés pour ses chiens, l’administration avait demandé sa révocation.
Une fois de plus, deux poids, deux mesures en fonction de qui on connaît. Si quelqu’un est bien en cour, il est innocenté malgré des vols ou d’autres choses. En revanche, le petit personnel est sanctionné lourdement et qualifié ‘’de mauvais éléments’’.
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