Alors, pour le petit Julian, on les prend, ces mesures, ou on regarde ailleurs ?
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Les enseignements sécuritaires à tirer de ces attentats sont clairs et conformes à ce que cinq ans d'attaques islamistes en Europe nous ont appris.
On découvre en effet que la cellule djihadiste de Catalogne se déplaçait comme elle le voulait entre le Maroc, l'Espagne, la France, la Suisse et la Belgique. Que la voiture de l'un de ses membres a même été flashée en région parisienne. Qu'elle avait été louée, comme toutes ces voitures-béliers qui sèment la terreur dans nos villes. Que ces mêmes terroristes s'étaient procurés plus de 120 bonbonnes de gaz. Avec leurs cartes de crédit. Sous leurs noms. Même pas besoin de se cacher. Même pas besoin de voler une carte de crédit ou une carte d'identité. Et ils avaient un compte bancaire bien approvisionné...
Tout cela commande d'instaurer des contrôles, des interdictions, des restrictions fortes sur le commerce de ces biens qui sont des armes de destruction massive, sur certains déplacements, sur certains flux financiers. Louer une voiture, acquérir une bonbonne de gaz, des couteaux ne peuvent plus être des actes automatisés, anodins, et doivent faire l'objet d'un questionnement, d'une attention particulière, notamment pour certains « clients ».
Ne parlons pas, non plus, de la facilité de déplacement des terroristes, avant comme après les attentats, entre le pays d'origine et toute l'Europe : certains sont d'ailleurs toujours introuvables. Et on nous a dit bien hâtivement que la cellule avait été démantelée alors que le sinistre conducteur de la fourgonnette n'a été neutralisé que lundi soir… Et l'on ne peut s'empêcher de penser que si des frontières dignes de ce nom, à la fois intra et extra-européennes, existaient encore, ils n'auraient pas nagé comme des poissons dans l'eau sur nos autoroutes en se payant le luxe d'être flashés…
Quand je vois le degré de technologie atteint pour qu'on puisse me localiser, me contrôler, me surveiller dans mes déplacements, mes transactions, les sites Internet que je consulte, etc., je me dis que tout cela est possible. À condition de le vouloir.
Si, depuis cinq ans, de jeunes catholiques français avaient tué des milliers de personnes innocentes, je suis certain que les catholiques français seraient sévèrement contrôlés dans leurs activités de location de voitures, de bonbonnes de gaz, dans leurs déplacements, dans leurs migrations saisonnières, dans leurs activités culturelles ou cultuelles. Et je suis tout aussi certain qu'en tant que catholiques français, nous accepterions de bonne grâce de nous conformer à ces restrictions de nos libertés nécessaires à la sécurité de tous.
Alors, on les prend, ces mesures ? Nécessairement il y aura des restrictions de nos libertés, mais les groupes concernés, s'ils sont de bonne foi, les accepteront sans problème. Encore faut-il que nous ayons la ferme volonté de les demander et de les faire appliquer, avec pédagogie certes, mais avec détermination. Désormais, après Barcelone, nous sommes au pied du mur. L'impératif sécuritaire doit l'emporter. Voulons-nous, oui ou non, protéger nos enfants ?
Car on aura beau nous raconter des histoires, on voit bien que tout n'est pas fait pour garantir notre sécurité. Parce qu'une maire de grande métropole, obnubilée par son idéologie d'extrême gauche, a refusé ici d'installer des plots en béton. Ou parce qu'un juge ou une loi permettront à des assassins de circuler comme et quand ils le veulent. Et la liste serait trop longue de toutes ces tolérances, ces démissions, ces complicités.
C'est curieux, mais devant la mort révoltante de toutes ces victimes innocentes, et de ce petit Julian, je n'entends aucune grande voix dire : « Plus jamais ça ! »
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