Angela Merkel sauvée par le vote des militants SPD : la coalition des perdants reconduite
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66 % des militants du Parti social-démocrate SPD ont voté en faveur de la participation de leur formation politique au gouvernement national aux côtés des démocrates-chrétiens de la CDU et des sociaux-chrétiens bavarois de la CSU. Près de six mois après les élections législatives, le pays dispose d’un gouvernement. La grande coalition, dirigée par la chancelière Angela Merkel, est reconduite.
120 membres du parti ont compté toute la nuit les bulletins de vote et, ce dimanche 4 mars 2018 au matin, les résultats ont été annoncés au sein du siège national du parti à Berlin. 78,39 % des membres, soit 378.437 sur 463.723, ont pris part au scrutin. 14.943 bulletins ont été déclarés non valides. 239.604 membres ont voté en faveur du « Oui » et 123.329 en faveur du « Non ».
La chancelière CDU Angela Merkel félicite le SPD pour ce qu’elle estime être un résultat clair et se réjouit de la poursuite de la collaboration entre sa propre formation politique et celui-ci pour le bien du pays.
Si les pontes sociaux-démocrates sont contents de la décision prise par la base du parti, le président de l’organisation de jeunesse du SPD Kevin Kühnert, farouche opposant de la reconduction de la coalition gouvernementale, est par contre déçu et écrit, sur le réseau social Twitter : "Je me suis engagé pour gagner" avant de préciser que les critiques envers la grande coalition sont toujours présentes.
Alors que les postes ministériels sont déjà attribués aux trois formations politiques prenant part à la future coalition, chacune d’elle choisit qui elle désire voir assumer les fonctions reçues. Le SPD désire voir la moitié de ses postes être occupés par des femmes.
Le dirigeant des sociaux-chrétiens bavarois et ministre-président de Bavière Horst Seehofer (CSU) félicite le SPD et déclare que cette décision est une bonne base pour la formation d’un gouvernement fédéral stable.
Les élections législatives du 24 septembre 2017 avaient vu les trois partis du gouvernement enregistrer de très mauvais scores alors que les patriotes de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) entraient au sein du Parlement national, ce qui constituait un bouleversement politique d’importance car, depuis 1961, les patriotes ne disposaient plus d’un parti représentant leurs idées au sein de cette assemblée. Les libéraux-centristes du FDP, ayant changé de ligne politique et adopté une ligne allant dans le sens du patriotisme – en désirant renvoyer les réfugiés dans leur pays et expulser la Grèce de la zone euro -, enregistraient un score à deux chiffres et entraient au sein de cette assemblée, dont ils avaient été éliminés lors des législatives de 2013.
Les sociaux-démocrates avaient annoncé, à l’issue du scrutin, ne pas vouloir prendre part au prochain gouvernement et des négociations avaient été ouvertes entre la CDU, la CSU, les écologistes et le FDP, avant que cette dernière formation ne jette le gant. Il ne restait, par conséquent, plus comme solution, afin d’éviter un retour aux urnes, que de reconduire la grande coalition ou de mettre en place un gouvernement minoritaire.
Le SPD, acceptant de négocier avec la CDU et la CSU, avait finalement obtenu d’Angela Merkel et de ses lieutenants des postes ministériels importants.
La reconduction de la coalition des perdants au niveau national aura, au cours des années à venir, des conséquences lors des diverses élections pour les Parlements des seize États qui composent le pays. La CDU, la CSU et le SPD devraient, alors, payer l’addition et la CSU probablement perdre sa majorité absolue en sièges en Bavière en octobre 2018.
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