Antisémitisme : il y a le bon… et le mauvais !

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Quelle est la différence entre le bon et le mauvais antisémite ? Le bon antisémite est de gauche, le mauvais de droite. Voilà à quoi pourrait se résumer la position actuelle d’une certaine gauche qui n’entend pas condamner la haine du Juif, d’où qu’elle provienne. Dans une tribune publiée par Le Monde, l’avocat Arié Alimi et l’historien Vincent Lemire appellent à faire le distinguo entre « l’antisémitisme contextuel, populiste et électoraliste, utilisé par La France insoumise », et le supposé antisémitisme « ontologique du Rassemblement national ».

Excusant l’antisémitisme de gauche comme étant inscrit dans un contexte hostile à Israël, nos deux penseurs ont trouvé un relais parfait pour leur tribune : Edwy Plenel. L’ancien directeur de la rédaction de Mediapart, qui qualifie le texte de « démontage d’intox », n’est pas un perdreau de la haine anti-israélienne, lui. En 1972, déjà, le militant trotskiste témoignait, dans la revue Rougetout son soutien à l’action du groupe terroriste palestinien « Septembre noir » qui prenait en otage et assassinait froidement onze athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de Munich. Arié Alimi et Vincent Lemire semblent avoir les soutiens qu’ils méritent.

Un antisémitisme respectable ?

La France insoumise (LFI) – et plus généralement l’extrême gauche actuelle – a un problème avec l’antisémitisme. « L’antisémitisme de gauche connaît une résurgence incontestable », constatent, eux aussi, les deux auteurs qui ne peuvent s’empêcher la concession suivante : « Cet antisémitisme est instrumentalisé pour décrédibiliser le Nouveau Front populaire ; instrumentalisation qui renforce la menace du RN. » Les propos antisémites de certains responsables politiques de gauche ne sauraient donc être dénoncés, tout cela au nom du sacro-saint principe du barrage à l’extrême droite.

Interrogé par BV, Richard Abitbol ne décolère pas. Le président d’honneur de la Confédération des Juifs de France et des amis d’Israël (CJFAI) - qui a récemment apporté son soutien au RN pour ces élections législatives anticipées - veut, avant tout, « rappeler aux Juifs de gauche que les collabos étaient majoritairement de gauche ». Ulcéré par le climat politique depuis le 7 octobre, l’homme tempête : « C’est insupportable, cette instrumentalisation de l’antisémitisme à des fins politiques. » Et ce n’est pas peu dire. Dès le lendemain des attaques antisémites du 7 octobre, le nombre d’actes antisémites a explosé, passant de 436 à 1.676, en 2023.

Tollé à l’extrême gauche

Plus prompts à dénoncer un antisémitisme de droite – quand ce n’est pas une infox instrumentalisée par des médias de gauche –, une partie des candidats d’extrême gauche dénoncent l'article d'Arié Alimi et Vincent Lemire comme « insultant, diffamant et raciste », à l’image de Danièle Obono, sur X.

Plutôt que reconnaître les propos et les compromissions d’une partie importante de ses cadres avec l’antisémitisme, La France insoumise s’enfonce dans la négation de toutes dérives internes. Pourtant, un de ses candidats en Seine-Saint-Denis a encore défrayé la chronique. Ainsi, Aly Diouara, investi par LFI contre Raquel Garrido (pourtant membre fondateur du parti), dénonçait « le candidat sioniste […] Raphaël Glucksmann » sur X.

Loin d’être un cas isolé, d’autres candidats du Nouveau Front populaire (NFP), plus à gauche encore, tiennent des discours plus que perturbants. En tête Raphaël Arnault (visé par plusieurs plaintes pour violences et menaces de mort), militant antifasciste de Lyon, trois fois fiché S et candidat NFP dans le Vaucluse, qui saluait « l’offensive sans précédent » de la « résistance palestinienne », et Philippe Poutou, porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste, qui indiquait, dans un communiqué daté du 8 octobre 2023, soutenir les Palestiniens et tous les « moyens de lutte qu’ils et elles ont choisis pour résister ». Décidément, Léon Blum doit être fier de ceux qui se réclament de son engagement politique – et assurent, à tort, avoir plus « d’expérience parlementaire » que lui – ou pas.

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Que voyons nous en France depuis l’attentat contre ces élèves Toulousain de confession juive? Répondre à cette question permet de voir que seuls les islamistes sont en train de mener une guerre civilisationnelle sur notre sol. Maintenant qui soutient de près ou de loin ces courants islamistes? Ce sont très souvent ceux qui, la main sur le coeur, ajoutent le terme d’extrême à tout ce qui est à leur droite.

  2. Quand on entend M. Arfi , président du CRIF, renvoyer dos à dos le RN et Lfi et ses soutiens (NPA, et les gauchistes bobos) , que l’on a du mal à croire s’il est conscient dans ses propos , dans la période actuelle et ce depuis le 7 octobre du massacre du Hamas on ne peut voir ou entendre des personnalités du RN excuser ces actes barbares, ce qui n’est de toute évidence pas la position de ces ultra gauchistes ; et au delà de çà il sous entend que la seule voie possible est celle du soutien à la macronie, on croit rêver , il me semble bien que les actes anti sémites ont explosé depuis cette date fatidique et dois-je rappeler que c’est le gouvernement de Macron qui est aux commandes , et bien souvent mis en sourdine ces actes d’anti sémitisme . Et puis aussi dans le même esprit que M. Arfi , celle de Maitre Jacubowicz qui renvoyait dans le même moule RN et l’ultra gauche certes pas pour un anti sémitisme de même nature , et s’indignait par ailleurs de la position du chef de l’Etat , alors que faut-il faire cher Maitre ? un Chef de l’Etat du en même temps (aussi changeant que l’on soit dans l’hémisphère Sud ou celui du Nord) , des soutiens inconditionnels du terrorisme islamique et du Hamas, des soutiens à peine voilés de toute cette gauche modérée agrippée à Mélenchon et ses sbires pour une place au soleil, ou à l’inverse une coalition de droite avec LR et le RN qui veut en finir avec cette gangrène anti sémite ?

  3. Antisémite ? Qu’est-ce que ce mot generique veut réellement dire ? Les arabes ne sont-ils pas aussi des sémites ? Alors concernant le rejet par certains de la communauté juive, ne serait-il pas plus approprie de dire, sans se cacher derrière son petit doigt, anti-hebraique, ou anti-juif ? Comme disait Albert Camus : »Mal nommer les choses ajoute aux malheurs du monde ».

  4. Bon…qu’il soit « contextuel » ou – paraît-il « ontologique » (il reste à démontrer, sans manifeste espoir de succès, que cet « ontologique » n’atteignait pas, à commencer par Georges Sorel qui inspira Mussolini, toutes les composantes de la gauche historique), le sujet s’illustre tout de même par la conférence de Wannsee du 20 janvier 1942…

  5. L’extrême gauche est devenue la poubelle de l’expression politique française. A fouiller dans ses idées, chacun y trouve pitance à sa convenance. Le blanc réel peut se révéler noir dans l’esprit de certains, noir apprécié par d’autres en toute réalité. Et réciproquement, un vrai imbroglio . Au final , tout est vrai, tout est faux, le français doit s’y retrouver. Avec ces pingouins, la France devrait être admirablement bien gouvernée. Ce qu’ils prétendent. Il suffirait de trouver son bonheur dans ces déchets. Mais le français pas si bête, a un profond défaut, Il a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre ce qui se dit. Alors, leurs élucubrations de dérangés sont comme des coups de vent. Elles passent au-dessus de nos têtes. Des « murs de cons » peuvent s’épanouir si cela les aide à vivre. On leur demande simplement de se limiter à leur microcosme.

  6. Arié Alimi: Avocat français de religion juive est non seulement un paria de la justice, membre du syndicat de la merditure et renegat de sa religion et nationalité jumelle car ne bous y trompons pas: ce genre d’individu a la dfouble nationalité: la français et l’Israelienne! Il faut garder ses arrières au cas où J. Bardella optiendrait la majorité totale le 7 juillet. C’est aussi ce genre d’individu qui attise la haine des cloportes contre Israel.

  7. « l’extrême gauche actuelle – a un problème avec l’antisémitisme. » Ce n’est pas son problème et il n’est pas actuel, c’est la continuation en droite ligne du stalinisme le plus pur. Staline n’a pas molli sur les exils forcés des Juifs avant-guerre. Rappelons la « nuit des poètes assassinés » ou le « complot des blouses blanches ». Et sa victime juive la plus célèbre se nommait Léon Trotski.

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