Attaque chimique en Syrie : la grande manipulation
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Cette fois, ça y est : Bachar a franchi la ligne rouge ! Il a bien choisi son moment : l’armée syrienne a repris 95 % de la Ghouta, le dernier carré islamiste contrôle 1,5 km2 et l’assaut final commençait sur Douma. L’issue était certaine, surtout avec l’appui de l’aviation russe.
Et c’est maintenant qu’il déclenche son attaque chimique… Drôle d’idée !
Revenons aux faits : les lanceurs d’alerte sont les Casques blancs. Qui sont-ils ? Des islamistes, combattants ou non selon les cas, qui jouent le rôle d’une sorte de défense civile. Ce sont des militants soigneusement sélectionnés : ne devient pas Casque blanc qui veut, en zone djihadiste.
Les services sanitaires prennent le relais et confirment sur Internet l’attaque chimique. Qui sont-ils ? De vrais médecins, certes, mais islamistes également. Ils ont choisi le camp djihadiste depuis le début de la guerre, dans cette Ghouta sunnite largement acquise aux milices combattantes.
Puis ce sont les photos et les vidéos : impossible de savoir d’où elles viennent. Le Figaro, en pointe sur le sujet, nous montre la photo d’une fillette qui pleure et d’un petit garçon affublé d’un masque à oxygène. Voilà une preuve ! Et l’ineffable Isabelle Lasserre (la même qui soutenait les islamistes tchétchènes contre les Russes), écrit : "Selon les organisations humanitaires, le nouveau massacre de la Douma, le dernier bastion rebelle dans la Ghouta orientale, aurait fait 48 morts. Sur les réseaux sociaux, les photos des enfants en train de suffoquer sont insoutenables."
La messe est dite et l’on appréciera, au passage, le style de cette journaliste militante : "les organisations humanitaires" (nullement islamistes, bien sûr), "le bastion rebelle" (rebelle est plus chic qu’islamiste), "les réseaux sociaux", le conditionnel. Le Figaro, Le Monde et Libé devraient faire page commune sur la Syrie.
Immédiatement, les Occidentaux voient rouge. Rien n’est sûr, pourtant ? Mais si : c’est forcément Bachar, cet "animal", comme dit Trump qui n’en rate pas une.
Les Occidentaux sont, de toute façon, prisonniers de leur rhétorique manichéenne depuis sept ans. À force de répéter que Bachar est un monstre "qui massacre son propre peuple", aucun recul, aucune analyse un tant soit peu objective ne sont maintenant possibles.
Alors, que vont-ils faire ? Maintenant qu’ils ont désigné le coupable sans aucune preuve, il faut agir, sinon, que diront les médias et la police de la pensée ? Edwy Plenel et BHL vont s’indigner !
Et puis, cette fois, 48 Tomahawk lancés un peu nulle part ne suffiront pas à calmer les ardeurs guerrières des faucons de Washington, Londres et Paris.
Heureusement qu’il y a des Russes sur place, sinon Damas pourrait finir comme Bagdad.
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