Bellamy et Lisnard invoquent Pompidou, mais la mondialisation n’existait pas

©https://www.wikidata.org/wiki/Q114643331
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La figure de Pompidou, son air bonhomme, sa sagesse, sa volonté de protéger son temps libre durant le week-end et sa phrase devenue culte – « Arrêtez d’emmerder les Français ! » - qui n’a jamais vraiment perdu de son pouvoir évocateur, au moins à droite. Et tant pis si ce grand fumeur, amoureux de la bagnole et de la vitesse, fait aujourd’hui figure d’épouvantail auprès des Verts. Il retrouve de la vigueur. Ainsi, le candidat LR, accompagné pour l’occasion du libéral maire de Cannes David Lisnard, s’est placé sous son patronage, ce 6 mai, en organisant un point presse au pied du Centre Pompidou. Il s’agit, selon François-Xavier Bellamy, de « chercher dans la figure de Pompidou des clés pour nous reconstruire ». Pourquoi pas ? Pour David Lisnard, le prédécesseur de Giscard d’Estaing « a réussi à hisser la France à la hauteur de l’après de Gaulle ». Lisnard s'est penché sur le sujet : il a cosigné, en mars dernier, avec le haut fonctionnaire Christophe Tardieu, Les Leçons de Pompidou – 50 ans après, un modèle, aux Éditions de L’Observatoire. Il en parle avec chaleur : « Il y a aujourd’hui une modernité, une acuité » dans cet héritage. Le Cannois évoque la période actuelle, « moment crucial de l’Histoire », cette nécessité d’un « sursaut, d’un renouveau civique, dans une société confrontée à une dérive violente ». Et évoque le précieux principe de subsidiarité, bien mieux appliqué sous Pompidou que sous Macron : tout ce que peut décider l’échelon inférieur doit lui être laissé. Moralité : « Les outils sont en nous, les déclassements français et européens ne sont pas des fatalités », martèle Lisnard.

Un soutien à Bellamy pour... les présidentielles

On l’a compris : le trousseau de clefs fourni à Bellamy par feu le Président Pompidou est d’inspiration libérale. Il s’agit d’empêcher que Macron ne renforce l’intégration européenne, d’enrayer la spirale des dépenses publiques et de la dette, de quitter une « Europe du contrôle » pour une « Europe des stratégies », de cesser aussi de livrer nos armes, y compris l’arme nucléaire. Bismarck disait, rappelle Lisnard, que « la diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments ». Ce discours d’appui au candidat Bellamy va jusqu’à l’allégeance lors des prochaines présidentielles. Lisnard évoque « le renouveau du pays à compter de 2027 » et le dit tout net : « Si François-Xavier confirme ses ambitions, y compris les plus hautes, je le soutiendrai. »

En attendant, les deux compères LR n’oublient pas d’envoyer quelques pierres dans le jardin de Macron (« La gauche relève la tête, elle a compris que le macronisme est derrière nous », Bellamy se moque de ce mot présidentiel à la Sorbonne : « J’ai décidé qu’on serait leader dans tel ou tel secteur ») et dans le potager de Bardella (« On ne reconstruira pas avec des colères », sans oublier cette mention aux « alliés arrêtés en Allemagne » du président du RN…). Pas de cadeau. La lutte est dure, les sondages patinent : « Je savais que je n’entrais pas dans une campagne facile », dit-il.

La France de Pompidou, avant l'Europe et la mondialisation

Le discours porte sur un point : pays le plus socialiste de l’OCDE, la France a évidemment besoin de desserrer les contraintes et les taxes dans lesquelles il étouffe, insiste Bellamy. Mais l’exemple de la Chine, reçue en grande pompe par le Président Macron, montre les limites du raisonnement libéral. Lisnard et Bellamy, qui vient d'être victime d'une opération de hackers proches du charmant régime chinois, réclament des conditions d’accès au marché chinois identiques à celles dont bénéficient les entreprises de Xi Jinping en Europe. Mais le salaire mensuel chinois ne dépasse pas 1.000 euros en moyenne, contre 2.630 euros en France, sans compter les taxes… Comment résister, même à conditions de marché égales ? Le Président Pompidou, auteur d'une Anthologie de la poésie française, disposait d’une économie florissante, en pleine croissance. La France n’était pas livrée à tous les vents destructeurs de la mondialisation. Les agriculteurs, pas plus que l’économie française, ne sont armés pour tenir le choc d’une concurrence mondiale sans la moindre protection de nos frontières. Résultat : alors que la Suisse, qui a conservé ses frontières, résiste, le commerce extérieur français plonge dans les abysses. Sous Pompidou, la France dominait la structure européenne embryonnaire ; elle en est aujourd’hui la vassale exsangue.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Ca n’est pas exacte ! La mondialisation de l’économie était déjà à l’oeuvre, avec la fin de l’étalon Or et le début du Dollar US comme monnaie de réserve et comme monnaie d’échange internationale ! La Communauté Economique Européenne, ainsi que la commission de la CEE de Bruxelles existaient déjà ! Puisqu’il y avait déjà à l’époque des rencontres et des réunions régulières des chefs d’états et des chefs de gouvernements de la CEE ! Amitiés à tous ! Hervé de Néoules !

  2. Il faut relativiser. D’une part il est clair que comparativement à ce qui lui a succédé à partir de l’échelon N+2, Georges Pompidou reste un seigneur.
    Mais d’autre part, tout le monde a bien compris que Pompidou n’a toujours été que l’œil du mondialisme dissimulé par le pouvoir bancaire derrière le fauteuil de Charles de Gaulle.

    • J’aurais compris que vous eussiez reproché à Pompidou d’avoir laisser le Royaume Uni entrer dans la CEE. On peut comprendre que Pompidou était un représentant de l’économie ordo-libérale. MAIS : 1/Il disait : » Quand on est aux affaires on ne fait pas d’affaires » 2/C’était un Français, issu du coeur de la France, l’Auvergne, né à Montboudif dans le Cantal, imprégné au plus haut degré de la Culture Française et de l’Histoire de France (Il avait notamment une grande considération pour l’oeuvre de Taine) 3/Sa compréhension de l’international, c’était d’abord le maintien de la France à son rang. Il faut lire sa correspondance privée (publiée par son fils adoptif le Professeur Pompidou) qui donne del’homme des éclairages assez peu connus sur nombre de ses engagements. Auprès du Général évidemment, mais pas seulement.

  3. oui, Lisnard et Bellamy ont raison; Liberté de ses choix ( dont celui de l’excellence et de la réussite) mais responsabilité également. Le pays s’enfonce parcequ’il est majoritairement peuplé de médiocres qui comptent sur les autres pour vivre. Il faut en finir avec toute forme de socialisme et d’assistanat. Et je précise que j’ai grandi dans une famille pauvre. Chacun doit pouvoir bénéficier de ses efforts et ne pas se les faire voler par d’autres: « Chacun pour soit et Dieu pour tous »! ce qui n’exclut pas ce que j’appelle « les solidarités d’adhésion » à savoir aider telle ou telle cause qui nous touche. C’est ce que je fais pour ne pas payer la totalité de l’impôt confiscatoire, je donne à des associations et à chaque fois que Nono me rend un peu d’argent, je me félicite de l’avoir soustrait au trou béant de l’assistanat!.. Assistanat d’ailleurs le plus souvent destiné à des gens qui nous crachent dessus quand ils ne nous tuent pas! Laissons les Français talentueux et courageux tirer la locomotive plutôt que de les sanctionner… et oui à une Europe des grands projets mais pas paperassière!

    • C’est ce que je fais pour ne pas payer la totalité de l’impôt confiscatoire, je donne à des associations et à chaque fois que Nono me rend un peu d’argent, je me félicite de l’avoir soustrait au trou béant de l’assistanat! » Là je ne comprends pas trop. Donner à une association est le summum de l’assistanat, puisque leurs membres ne vivent que de dons sans avoir besoin de travailler.

      • Parceque vous croyez que je donne à des assocs qui précisément soutiendraient les cassocs professionnels? eh non, je soutiens les personnes âgées isolées, les chrétiens d’Orient, la lutte contre le cancer, la sauvegarde du patrimoine, les animaux etc etc… il y a une foultitude d’associations qui défendent des causes qui me parlent et par exemple les gauchistes amnesty international ou les restaus du coeur n’en font pas partie!

  4. je n’ai pas cet engouement pour Pompidou. Il ne faut pas oublier que c’est celui qui a commencé, d’abord à confisquer les avoirs des français avec l’obligation pour tous d’avoir un compte en banque, l’interdiction de paiement de salaires en liquide et l’obligation que l’état n’emprunte QUE sur les marchés financiers. Ensuite, l’obligation d’un principe de précaution avec le port de la ceinture obligatoire à l’avant en voiture et du casque en 2-roues motorisés (même pour des très courts trajets et à faible vitesse). Enfin le début de la censure avec la loi Perben qui ouvrait la voie à toutes les autres (Gayssot et consort). Sans oublier que c’est lui qui a mis sur le marchepied son ministre des finances Giscard au détriment de tous les gaullistes résistants !!!…

    • Ces vérités historiques sont toujours bonnes à rappeler, sans oublier les dévaluations successives dues à une inflation non maitrisée.

    • 1/ »confisquer les avoirs des français avec l’obligation pour tous d’avoir un compte en banque » C’est vrai ! Il y avait les colliers de coquillages du Club Med ; sinon les matelas et les lessiveuses pouvaient bien continuer leur travail.
      2/l’interdiction du paiement des salaires en liquide. C’est vrai que ça compliquait beaucoup la vie des braqueurs. Et accessoirement celle des fraudeurs.
      3/l’obligation que l’état n’emprunte QUE sur les marchés financiers : C’est parfaitement faux pour ce qui est de la Loi de 1973. C’est en réalité en 1993, après la loi sur l’indépendance de la Banque de France, votée dans le cadre de la transposition du Traité de Maastricht dans la loi française, que la Banque de France ne peut plus financer directement l’Etat. Et depuis l’argent magique né avec la crise du COVID a permis à la BCE de monétiser non seulement des dettes publiques mais « pire encore » des dettes privées !
      4/port de la ceinture obligatoire à l’avant en voiture et du casque en 2-roues motorisés. Insupportable ! Intolérable ! Tyrannique ! Sans le moindre bénéfice !
      5/censure avec la loi Perben: Oups ! Perben garde des sceaux de 2002 à 2005 Pompidou mort en 1974. Yacom1défo. Ou une confusion avec la Loi Pleven du 1/07/1972.
      6/ mis sur le marchepied son ministre des finances Giscard. Giscard était déjà un ministre du Général. Celui qui a fait Giscard Président c’est Chirac. En trahissant Chaban.

      • Autant pour moi pour Pleven, j(ai confondu Perben/Pleven). Sur les marchés financiers, c’est Pompidou qui a supprimé les emprunts d’Etat (le dernier ayant été l’emprunt Giscard) ce qui était pourtant plus vertueux car l’Etat empruntait de l’argent aux patriotes (ce qui est tout de même mieux que la loi Sapin qui permet de PIQUER dans les fameux comptes en banque et, cette fois, sans intérêt ni même remboursement.) Quant à Giscard s’il était ministre du général, son chef du gouvernement était Pompidou (62-66) et la trahison de Chaban n’a pas été faite que par Chirac, celui-ci n’étant que la marionnette de la « bande des 4 » (Juillet, Balladur, Pasqua, Garraud), cabinet privé de Pompidou.

  5. J’ai de la peine pour F. X. Bellamy, un garçon brillant, malheureusement entouré de vieux croûtons qui sont les dépeceurs des LR.
    Sans oublier Sarkozy, qui pour passer les portails de sécurité sans déclencher les alarmes, a vendu son âme au diable Macron, jusqu’à jouer à son premier ministre magouilleur de l’ombre.
    Quelle tristesse, en être réduit à ressortir les années glorieuses de Pompidou…
    Que ne fait-il pas dire et faire pour ce parti qui n’est plus que l’ombre de lui-même ?

  6. nous avons assez d’argumentations et de forfaitures faites par macron pour le destituer il y a une loi dans la constitution qui le permet

  7. Seule la sortie de l’union européenne est d’actualité, rien ne peut être réalisé sans ça. Tout le reste n’est que bavardage stérile, comme du bétail dans son enclos qui envisagerait un autre avenir que l’abattoir.

  8. Pompidou, un mythe créateur de tous nos problèmes. Il est à l’origine de l’immigration sous la pression des requin de BTP et celui qui introduit le loup dans la bergerie à savoir la GB en Europe en souhaitant la transformer en zone de libre échange ce en quoi ils ont réussi à la saborder puis à la quitter devant ses dérives excessives tout en ayant peu contribué financièrement. Le but atteint, les brit s’en sont retiré pour reprendre leur liberté et rejoindre l’empire Anglo saxon qui leur offre une protection et une meilleure souveraineté. Prof d’anglais et ayant un fils travaillant au service politique d’un grand pays du Commonwealth, me rendant souvent en GB je constate la meilleure organisation dans la vie quotidienne à l’exception de l’invasion musulmane Paki et afro et autres extrêmement violents surtout dans le nord
    .

  9. Moins enthousiaste que les deux RPR UM Lr, je rappellerai que Pompidou fit entrer la GB dans l’ue en 1972/73.. Au fond, la droite fut toujours ambigüe. Gaulliste puis centriste pour assurer sa gamelle. Mieux vaut être battu sur ses idées qu’élu sur celles des autres répétait Jean Marie LE PEN. La fameuse union est un leurre..

  10. Ceux qui ont trahi en appelant à re-voter macron ! Non merci ! Nous avons eu l’expérience du fameux « karcher » de Sarkozy, « l’adversaire sans nom, sans parti, c’est le monde de la finance » de Hollande ! Ça suffit ! Qu’ils arrêtent de nous em…… ces partis de traîtres car oui ils nous ont trahi !

  11. J’aime bien ces gens de LR, ils sont coresponsables du fiasco actuelle,et ont maintenant toutes les solutions pour reconsrtuire tout ce qu’ils ont détruit, qui peut faire confiance à ces gens là ?

    • « Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’il faut espérer les résoudre »
      Albert Einstein

  12. C’est oublier que Georges Pompidou a été le directeur général de la banque Rothschild ; il en était le valet, il n’est par conséquent pas étonnant qu’il ait fait cette loi Pompidou-Rothschild du 3 janvier 1973 qui interdit à l’État français de battre monnaie et qui a endetté la France d’une façon structurelle et incommensurable auprès de banques privées comme la banque Rothschild. Il ne faut, non-plus, pas oublier l’immigration de masse qui se met en place à cette époque à la demande du gros capital.     
    Son bilan comme président mérite d’être revisité.
    C’est le Premier ministre qu’il choisit – Jacques Chaban-Delmas – qui ouvre la séquence progressiste de « la nouvelle société ».
    C’est l’université et l’école qu’il laisse prendre la plus grande pente, faute d’affronter les vainqueurs de mai 1968.
    C’est la réforme de la formation professionnelle qui offre une manne financière aux grands syndicats monopolistiques.
    C’est l’immigration (de travail) qu’il encourage massivement à raison de 200 000 entrées par an pour « tenir les salaires ».
    C’est la loi « antiraciste » et liberticide Pleven de 1972, première atteinte majeure à la loi sur la liberté de la presse de 1881.
    C’est la réforme du code de la nationalité (Loi Mazeaud de 1973) qui élargit imprudemment les conditions d’accès à la nationalité française.
    C’est l’entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté européenne qui la transforme en zone de libre-échange.
    C’est la promotion du non-art contemporain et le saccage du centre de Paris avec le centre Pompidou à Beaubourg.
    Le pire reste à venir : en 1971, il accepte sans broncher que le Conseil constitutionnel s’attribue le droit de censurer les lois sur le fond et par seulement sur la forme. Une faiblesse qui est à la base du gouvernement des juges dont la France paie chaque jour les conséquences.

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