Benalla et Drouet, ou le summum de l’injustice en Macronie
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Il n’aura pas fallu bien longtemps pour que l’affaire Benalla ou, plus exactement, « les affaires Benalla » ne ressurgissent et viennent à nouveau occuper le devant de la scène médiatique. Cette fois-ci, il s’agit de l’utilisation, apparemment en toute illégalité, de plusieurs passeports - diplomatiques et de service - par celui qui fut, au-delà de son rôle « d’officier de sécurité » du président de la République, son véritable homme de confiance… et à tout faire ! Et l’Élysée de se trouver à nouveau empêtré dans un dossier qui, au-delà des agissements d’un véritable barbouze appointé par l’État, révèle de nouveaux dysfonctionnements, pour le moins inquiétants, au plus haut sommet de l’État.
Mais alors que notre pays, depuis plusieurs semaines, se trouve plongé en pleine crise des gilets jaunes, lesquels, sur les ronds-points et dans les rues de France, dénoncent à juste raison les multiples injustices qui ruinent notre pays, il est une question dont aucun média ne se fait l’écho. Celle de la différence de traitement, par l’institution judiciaire, des cas Benalla et Drouet. Jugeons-en plutôt.
Le premier, depuis que ses agissements ont été révélés par la presse, s’est trouvé impliqué dans plusieurs affaires pénales. Mis en examen pour des violences en réunion, pour son immixtion dans l’exercice d’une fonction publique (celle de policier), pour le port prohibé d’insignes réglementés et pour différents recels. Soupçonné d’avoir détenu illégalement des armes et d’avoir fait de fausses déclarations pour obtenir ses passeports, voici un individu qui, toutes sanctions pénales confondues, cumulerait, si le droit dans notre pays le permettait, pas moins de 25 à 30 ans de prison et plus d’un million d’euros d’amende. Pourtant, il ne fait l’objet d’aucun contrôle judiciaire, d’aucune interdiction de quitter le territoire – ce qui lui a, d’ailleurs, permis de faire de nombreux déplacements à l’étranger sous couvert de ses fameux passeports diplomatiques, et pour des raisons encore obscures -, mais surtout, n’a même jamais été placé en garde à vue.
De l’autre côté se trouve Éric Drouet. Figure emblématique des gilets jaunes. Ce routier et père de famille, qui n’avait jamais fait parler de lui auparavant, s’est vu interpellé à deux reprises, lors des manifestations parisiennes, par une armée de policiers, et placé en garde à vue pour deux infractions qui, possiblement, à elles seules, ne représentent pas plus de 18 mois de prison et 20.000 euros d’amende.
La différence de traitement entre ces deux citoyens français ne peut, bien évidemment, que choquer et surprendre. Elle est, en fait, le résultat d’une dérive qui, dans notre pays, permet aujourd’hui aux plus puissants d’être à l’abri du fonctionnement de notre Justice. Et aux plus démunis et aux plus faibles d’être les proies faciles d’un système qui a oublié jusqu’à l’essence même des mots "démocratie", "justice" et "équité".
Oui, notre pays est malade.
Il est malade économiquement du fait d’une désindustrialisation inconsidérée, favorisée par une classe dirigeante imprévoyante et incompétente, laquelle a paupérisé la France de manière irréversible.
Il est malade socialement, parce que les injustices fiscales n’ont jamais été aussi fortes, appauvrissant sans cesse les plus modestes.
Il est malade institutionnellement, parce que notre système de gouvernance ne fonctionne désormais que dans l’intérêt des plus puissants.
Avec les cas Benalla et Drouet, c’est maintenant l’iniquité de notre Justice qui vient s’imposer aux yeux du monde.
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