Comment les gilets jaunes doivent-ils s’opposer à Macron le renard ?

renard

Comment tuer dans l'œuf une révolte ? Le moyen est connu : s'emparer des revendications et les proposer soi-même en les transformant en fouillis pseudo-démocratique. Macron l'a dit, "rien n'est tabou", tout peut être remis en question, comme les questions qui fâchent : l'immigration, l'impôt sur les grandes fortunes et le 80 km/heure. Jupiter a cédé la place à Maître Renard, qui distille sa ruse à travers sa soi-disant bonne volonté.

Mais quel est le vrai but de Macron en organisant ces dialogues avec les maires de France ?

Il est double. En premier, il veut la fin des gilets jaunes, cette engeance qu'il semble mépriser et qu'il abomine probablement. Pour cela, il reprend toutes leurs doléances mais les écarte au profit des maires. Ainsi gagne-t-il deux mois, deux mois où il est difficile, pour ceux qui manifestent depuis le 17 novembre, de continuer leurs actions puisque Macron a récupéré leurs exigences en organisant un questionnement citoyen.
Deuxièmement, à la fin des deux mois, le mouvement de révolte étant retombé, il indiquera les décisions retenues par son gouvernement en mettant en avant trois ou quatre mesurettes signifiant "Vous me l'avez demandé, je l'ai fait". Ceux qui indiqueront que le compte n'y est pas se verront taxer de jusqu'au-boutistes, de radicaux et d'irresponsables méconnaissant la réalité de la gouvernance. Résultat : il sifflera la fin de la récré des "carrefours" et proposera aux Français de passer aux choses sérieuses c’est-à-dire à la continuation de sa politique libérale-libertaire.

Dernière manœuvre de notre renard, il encouragera, pour mieux s'en débarrasser, la transformation du combat des gilets jaunes en action politique avec constitution d'une liste aux européennes. Cela lui permettant d'éradiquer la menace populiste tout en favorisant la victoire de son clan.

Difficile, pour les gilets jaunes, de résister à de telles roueries ?

La solution existe. Pour sauver le mouvement, celui-ci doit frapper plus fort en mettant le Président devant ses contradictions. Ce dernier n'a, en deux mois, que très rarement utilisé le terme "gilets jaunes", tant dans ses prises de parole, que dans ses tweets. Un terme qui n'apparaît pas dans sa lettre au Français. Pour lui, ils n'existent pas. Il faut donc lui rappeler qui est à la base des cahiers de doléance en le contraignant à un face-à-face. Ce dernier s'imposera lors d'une immense manifestation sur Paris avec, au final, l'obligation, pour le Président, de recevoir une délégation, délégation qui, au vu des cahiers de doléances, exigera une seule mesure, moyen plus simple d'obtenir satisfaction : un référendum sur le RIC. Seuls points à débattre, les modalités et le choix d'une date pour celui-ci.

Un tel rassemblement nécessite un mois de préparation. Un mois passé à promouvoir cette marche sur Paris et à la financer en réoccupant les ronds-points et les centre-villes, non pour les bloquer mais pour demander une aide financière aux habitants pour la montée d'un maximum de personnes sur la capitale. Un mois qui permettra aussi de continuer à faire signer des demandes pour le RIC afin de toutes les transmettre, ce jour-là, à l'Élysée.

Durant cette préparation, il faudra organiser des réunions locales et régionales pour constituer un comité directeur d'une dizaine de personnes qui exigera, le jour de la grande marche, d'être reçu par "Jupiter".

Cette exigence de rendez-vous avec Macron se révèle doublement recevable :
- par le RIC, les Français dans leur immense majorité (78 % à 83 %) y étant favorables.
- par cette France périphérique représentée par les gilets jaunes qui, malgré la permanence du mouvement, continuent d'être soutenus par 70 % des Français.

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J.-P. Fabre Bernadac
Ancien officier de Gendarmerie - Diplômé de criminologie et de criminalistique

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