Des restaurateurs inquiets de l’arrêt de l’immigration en cas de victoire du RN

restaurant

Un reportage diffusé par BFM TV met en avant l’importance de la main-d’œuvre étrangère dans le secteur de la restauration. Pourtant, à aucun moment le reportage n’analyse la question en profondeur C’est bien connu, travailler dans la restauration est difficile. Trop difficile, peut-être. Entre les horaires, le stress et l’exigence physique, c’est un secteur d’activité peu attrayant, surtout lorsque l’on considère les bas salaires. Ainsi, le salaire médian d’un serveur, en France, est de 1.850 euros par mois, à peine plus que le SMIC, et celui d’un cuisinier, de 1.900 euros. Pour tenir le rythme, de nombreux professionnels du secteur se plongent dans des addictions plus ou moins graves, abusant de la caféine ou de la cocaïne

Dans ces conditions, on ne s’étonne pas que les restaurateurs aient du mal à recruter. Selon l’INSEE, 50 % des cuisiniers en Île-de-France sont des étrangers. On comprend mieux pourquoi les restaurateurs craignent de voir un arrêt de l’immigration. Le reportage de BFM met ainsi en avant les complaintes des restaurateurs que l’on peut résumer ainsi : les Français ne veulent plus travailler dans notre secteur. La vraie question n’est jamais posée. Pourquoi ne veulent-ils plus travailler dans un secteur qui recrute constamment ?

Que propose vraiment le RN ?

Selon le site gouvernemental viepublique.fr, les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration « proposent des métiers que les personnes non immigrées évitent en raison de la précarité des contrats et des conditions de travail plus contraignantes ». Le problème est donc officiellement identifié. Depuis les confinements liés à la pandémie de Covid-19, de nombreux professionnels ont décidé de quitter ce secteur d'activité et les témoignages d’anciens employés déçus sont légion, tout comme semblent l’être les entorses au Code du travail.

Ce n’est donc pas une surprise si, selon France Travail, 385.000 emplois restent encore non pourvus dans le secteur. BV a contacté le député sortant RN (candidat à sa propre succession) Laurent Jacobelli, qui avait travaillé sur la loi Immigration en 2023. Il se veut rassurant envers les restaurateurs. Selon lui, « il y a beaucoup de restaurateurs qui voudraient augmenter les salaires, mais qui ne peuvent pas, parce que quand vous donnez un euro à un salarié, vous en payez deux ». Pour encourager la hausse des salaires et, donc, favoriser l'embauche de Français, il préconise l'idée suivante : « Les restaurateurs qui augmenteront de 10 % les salaires verront ces 10 % exonérés de charges patronales. » Il cite, également, le Royaume-Uni en exemple. La restauration avait connu des difficultés, dans ce pays, à la suite du Brexit mais, depuis, « les Britanniques ont augmenté les salaires justement. L'histoire montre donc que c'est possible. Je ne crois pas à l'idée qu'on ne puisse avoir recours qu'à de la main-d’œuvre immigrée ou que les Français ne veulent pas bosser. » Il existerait donc d’autres solutions pour remédier aux problèmes d’embauche dans la restauration que l’immigration.

TVA, bénéfices et salaires

Enfin il faut également aborder un autre sujet qui fâche : celui de la TVA. En 2009, le gouvernement Sarkozy l’avait abaissée à 5,5 %. Une baisse qui devait, théoriquement, profiter aux consommateurs mais également aux employés de la restauration via une hausse des salaires. Dans les faits, les restaurateurs avaient augmenté leurs bénéfices de 24 %, tandis que les salaires augmentèrent de 4,1 %. Depuis, la TVA a été revue à la hausse, ce qui s’est avant tout répercuté sur les prix dans l’assiette. Ainsi, selon une étude de l’Institut des politiques publiques, « les prix ont augmenté entre 4 et 5 fois plus qu’ils n’ont diminué après la réduction de la TVA ». Peut-être tient-on là une autre piste pour rendre les salaires plus attractifs.

Louis de Torcy
Louis de Torcy
Etudiant en école de journalisme

Vos commentaires

54 commentaires

  1. quand on sait que la plupart des patrons garde le service inclus c’est une honte de ne pas le rendre et encore plus lorsqu’on laisse un plus sur la carte, moi je demande systématiquement si le serveur le reçois en retour sinon je donne en argent comptant le pourboire.
    Il y a d’autres assez de jeunes et autres au chômage qui ne préfèrent pas travailler vu les gros avantages de la paresse qui leur permettent de travailler au noir en plus. Il faut donner un ultimatum et diminuer drastiquement le montant pour les obliger à travailler. Lorsque j’étais au Québec le chômage c’était 10 mois et pas plus donc tu cherches

  2. Si rien ne poussent les « chômeurs » de très longue durée à travailler coute que coute, ils peuvent s’inquiéter, oui! Il y a assez de jeunes de toutes façons pour qu’on n’ait pas besoin de l’immigration! C’est ridicule!

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