[Entretien] « Le problème, c’est l’importation de personnes profondément antisémites »

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Les Assises de lutte contre l’antisémitisme se sont tenues, ce lundi 6 mai. Les responsables de plusieurs associations et les représentants des six principaux cultes étaient présents. Décryptage avec Richard Abitbol, président de la Confédération des Juifs de France et amis d'Israël (CJFAI).

Gabriel Decroix. Selon un sondage de l’IFOP sur l’antisémitisme paru le 5 mai, 76 % des Français estiment que l'antisémitisme est un « phénomène répandu » en France, en hausse. Pour 21 % des sondés, la prise à partie des Français juifs se justifie en raison de leur soutien réel ou supposé au gouvernement israélien. Le chiffre monte même à 35 % pour les 18-24 ans. Est-ce une surprise, pour vous ?

Richard Abitbol. Non, les chiffres ne sont pas une surprise. J’ai été, pendant très longtemps, vice-président du Bureau national contre l’antisémitisme, qui fait des statistiques depuis 2002, et on voit bien l’évolution des choses. Quand je suis passé sur CNews, j’'ai dit qu’il fallait arrêter de parler de l’importation du conflit israélo-palestinien en France. Le problème, c’est l’importation de personnes profondément antisémites dans leurs pays d’origine et qui arrivent en France. On s’étonne que deux tiers des musulmans de France considèrent Israël comme un pays fasciste. Il faudrait, comme première mesure, faire ce que fait l’Allemagne : faire remplir un questionnaire pour vérifier que les personnes ne sont pas antisémites. On ne peut pas sans arrêt prétendre lutter contre l’antisémitisme et ne rien faire. Tout cela, c’est du bla-bla. Je m’excuse, je suis direct, mais j’avais beaucoup travaillé avec M. Valls pour que la répression contre l’antisémitisme ne soit plus dans la loi de répression de la loi de la presse. Le gouvernement n’a jamais voulu intégrer l’antisémitisme dans les atteintes aux personnes du Code pénal.

G. D. C'est un phénomène relativement récent, en France. Que s'est-il passé ?

R. A. Ce qui se passe, aujourd’hui, dans le monde entier tient à une seule chose : la masse de migrants antisémite arrivée dans les pays occidentaux. C’est du politiquement incorrect, mais je le pense profondément. Pourtant, je me bats avec mes amis musulmans qui ne sont pas exactement dans la ligne parce qu’eux aussi sont les victimes de tout cela. Dès qu’ils sortent un peu de la ligne que les autres veulent imposer, ils sont attaqués et violentés comme le sont les Juifs. Des filles qui veulent vivre comme tout le monde sont agressées. Allez voir à Trappes, à Stains, où il y a une emprise des Frères Musulmans, et vous verrez comment cela se passe. Je me mets à leur place : bien sûr que ces jeunes filles ont peur. L’antisémitisme monte partout où il y a eu de l’immigration massive. Vous n’avez pas ce phénomène au Portugal ou en Grèce. Vous avez ce phénomène en Allemagne, en France, aux États-Unis parce que l’on a fait venir n’importe qui et n’importe comment, sans aucun contrôle. Par ailleurs, vous pouvez remarquer que les 21 % de personnes qui justifient les prises à partie coïncident avec la part de l’électorat LFI, écologiste et communiste.

G. D. Comment expliquez-vous la radicalité des jeunes ?

R. A. Vous savez bien que dans cette tranche d’âge, la part de l’immigration est de plus en plus grande. Il y a eu des statistiques, là-dessus. Allez voir ce qui se passe dans les universités, dans l’enseignement, notamment dans les écoles de journalisme ! Cela donne directement des journalistes pour France Info. On peut critiquer le gouvernement israélien, et cela, les Israéliens ne s’en lassent pas matin, midi et soir, mais cette haine vaseuse que l’on voit dans nos rues n’est pas nouvelle. On dit, aujourd’hui, de Gaza que c’est une prison à ciel ouvert. Qu’est-ce qu’était, Israël, de 1948 à 1973, avec le fameux boycott du Hamas qui interdisait à toute société de commercer avec Israël, directement ou indirectement ? Ce phénomène antisémite est donc très ancien.

G. D. Qu’attendez-vous des assises ?

R. A. Tant que l’on ne mettra pas les pieds dans le plat et que le gouvernement fera des assises de l’antisémitisme et des coordinations contre l’antisémitisme, rien ne changera. Je suis extrêmement étonné des associations qui sont invitées, et surtout de celles qui ne le sont pas. Je pense que l’OJE, l'Organisation juive de France, n’a pas été invitée. Aujourd’hui, pourquoi n’invitent-ils pas la Confédération des Juifs de France et les amis d’Israël, l’Organisation juive européenne ? Où est le BNVCA, Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme ? C’est un scandale qu’ils n’aient pas été invités. C’est parce qu’ils n’ont pas envie que l’on soulève les vrais problèmes des Français. À l’inverse, sont invités le MRAP, qui n’a pas brillé par sa lutte contre l’antisémitisme, ou la LICRA, qui a fait des bifurcations assez dramatiques, ces dernières années. De même pour SOS Racisme. Ils étaient les fers de lance de la lutte contre l’antisémitisme, mais ne le sont plus. Ils sont devenus des vecteurs de l’antisémitisme. C’est la triste réalité. Ces associations sont plutôt de gauche. Je suppose qu’ils seront d’accord avec le gouvernement et ne poseront pas les questions qui dérangent. Monsieur le recteur de la mosquée va faire un très beau discours, mais aucun acte concret ne sera engagé.

G. D. Le président de la République est-il impliqué ?

R. A. Le président de la République ne peut pas dire qu’il lutte contre l’antisémitisme quand il ne va pas à la marche contre l’antisémitisme sous prétexte qu’il doit représenter tous les Français. Dans ce cas, il doit représenter aussi les antisémites ? Il ne peut pas dire qu’il lutte contre l’antisémitisme quand il va prendre conseil auprès de M. Belattar alors qu’il a tenu des propos antisémites. Comment Elie Hatem a-t-il pu être en selfie à l’Élysée avec Mme Brigitte Macron et M. Macron ? Il faut arrêter de bluffer. Dans l’Histoire, depuis deux millénaires, l’antisémitisme a toujours été le prélude à la maladie d’une société. Et une maladie ne peut être guérie que si on lui apporte le bon diagnostic.

Gabriel Decroix
Gabriel Decroix
Étudiant journaliste

Vos commentaires

22 commentaires

  1. N’oublions pas qu’en 86, c’est le B’nai Brith (franc-maçonnerie juive) qui a « inventé » la diabolisation du FN (avant que JMLP ne commence à dire du ma des juifs, ceci expiquant peut-être cela) et que c’est George Soros (autre milliardaire juif) qui alimente l’immigration en achetant des bateaux de passeurs et en subventionnant les assoces immigrationnistes. Quel intérêt ? Je suis d’ailleurs étonné que les articles comme celui-ci, pleurnichent à longueur de page su la situation sans jamais citer le nom de George Soros !!…

  2. Le dire ne suffit pas Mr Abitbol, il faut l’écrire à Macron, sous pli recommandé avec accusé de réception signé de sa main afin qu’il fasse le nécessaire pour que cela cesse d’urgence. C’est lui le responsable de ces violences contre les juifs et les chrétiens car depuis son élection en 2017, Macron n’a fait qu’aggraver les problèmes de ses prédécesseurs en continuant d’importer sans cesse des millions d’Africains non civilisés qui détestent la France, les français et les juifs. Comme vous le savez vous-même, ces importations bouleversent considérablement notre existence depuis des décennies. Elles nous coûtent d’innombrables vies humaines et une fortune, c’est pourquoi nous sommes endettés pour des siècles. Macron devait changer notre monde s’il était élu. Il a malheureusement été élu et réélu et a malheureusement changé notre monde à tel point qu’à ce jour, la France est en pleine décomposition tant elle est habitée par la vermine, le déclin n’est plus très loin car rien n’est fait pour traiter rapidement et à fond cette gangrène.

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