Frontex révèle enfin l’odieux trafic humain des nouveaux esclavagistes
Incroyable mais vrai. Savez-vous quel est le nom officiel de Frontex ? Eh bien, derrière cette appellation barbare se cache la très officielle « Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes ». Vous savez, Frontex, qui garde tellement bien nos frontières de l'Europe que l'an dernier seulement, ce sont 180.000 migrants qui ont échoué sur le seul sol d'Italie, tandis que 5.000 Africains ne sauront jamais que l'eldorado qu'on leur avait fait miroiter n'était qu'un mirage. Leurs cadavres gisent au fond de la belle Méditerranée. Ces cinq derniers jours, ce sont encore plus de 13.000 migrants qui ont été recueillis, et 1.000 qui sont décédés. Pendant que MM. Macron et Trudeau devisaient amicalement devant une mer nettoyée, pour l'occasion, de cette réalité qu'ils n'ont pas sérieusement l'intention d'affronter, comme le montre l'échec du G7.
Ces hordes de migrants, Africains mâles pour la grande majorité, ne débarquent pas par hasard, au gré du vent. Non, Frontex a l'extrême bonté d'aller les cueillir tout près des côtes libyennes, à la limite des eaux territoriales, là où les bateaux pneumatiques « made in China » peuvent les conduire avant que leur caoutchouc ne rende l'âme.
Le budget de cette agence basée en Pologne, bien loin des côtes méditerranéennes, est estimé, selon les sources, de 80 à 115 millions d'euros annuels. Une broutille face aux milliards que rapporte à une multitude de personnes le « migrant business », qui va du conducteur de pick-up, au réseau mafieux de loueur de bateaux de toutes sortes. Frontex a estimé à 3.000 euros le coût d'un seul passage au départ d'Agadès, où se concentrent les migrants de l'Afrique francophone comme de l'Afrique anglophone. Ces migrants arrivent par autocars de lignes régulières dans cette ville du Niger avant de traverser le désert jusqu'à Sebha, à 660 kilomètres au sud de Tripoli. Pendant le trajet, ils sont aux mains des chefs de ghetto, appellation des habitations en pisé où ils sont gardés jusqu'à ce qu'un pick-up puisse les accueillir. Un trafic largement dominé par les Toubous et les Touaregs devenus milliardaires ! Achètent-ils des armes avec cette manne ?
À Sebha, ceux qui ont encore de l'argent louent un taxi jusqu'aux côtes libyennes. Ceux dont la tirelire a fondu vont devenir les forçats de Libyens peu scrupuleux qui les mettront au travail jusqu'à ce qu'ils puissent achever leur migration.
Tout au long des côtes libyennes, les trafiquants vont bourrer les bateaux pneumatiques jusqu'à 160 personnes et jusqu'à 400 passagers pour un navire en bois dont les propriétaires savent qu'ils ne feront pas un second voyage. Ces vieux rafiots condamnés peuvent rapporter jusqu'à 500.000 euros par voyage !
Un photographe algérien qui vient de faire la route de Tamanrasset à In Salah m'a dit que c'est un flot continu de pick-up où se serrent 20 migrants qui remontent vers la Libye. Il m'a affirmé avoir vu nombre de cadavres pourrir le long des route sahariennes. En effet, certains des migrants les plus pauvres traversent, à pied, l'immensité du désert saharien.
Le rapport de Frontex publié la semaine dernière s'effraie de ce business, de cette nouvelle route de l'esclavage. Mais sans vraiment pouvoir exiger des gouvernements européens et africains de s'y opposer.
5.000 hommes africains ont été récupérés le week-end dernier par l'Italie, qui n'en peut plus. Tout ça pour que ces malheureux se retrouvent sans famille, sans boulot alors qu'il serait si simple d'arrêter toutes les pompes aspirantes que sont les aides de toutes sortes pour leur faire comprendre que l'Europe ne peut plus les accueillir. Et que si les gouvernements africains qui sont largement responsables de ces migrations d'invasion ne prennent pas les dispositions pour arrêter ce flux, l'Europe arrêtera de financer leurs infrastructures.
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