Les idées nationalistes triomphent lors des législatives en Autriche
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Lors des élections législatives en Autriche de ce 15 octobre 2017, le parti patriotique FPÖ dirigé par Heinz-Christian Strache et son clone, la nouvelle version du parti social-chrétien ÖVP de Sebastian Kurz, triomphent. Le premier décroche 27,4 % des voix et le second obtient 31,4 %. Les sociaux-démocrates du SPÖ sont à 26,7 %.
Sebastian Kurz a réussi son pari et est le grand vainqueur du jour : il est arrivé à couper l’herbe sous le pied du FPÖ et à limiter sa progression. Alors que ce dernier caracolait au fil du temps en première position dans les sondages, suite au rejet par une partie de la population de l’afflux de migrants - conséquence de l’ouverture en 2015 des frontières par Angela Merkel -, le ministre ÖVP de l’Europe, de l’Intégration et des Affaires étrangères Sebastian Kurz décidait de prôner en la matière des idées restrictives, ce qui avait amené le FPÖ à l’accuser de plagier son programme. En prenant, en mai 2017, le contrôle de son parti en mauvaise forme dans les sondages, Sebastian Kurz avait changé la donne en le faisant remonter immédiatement à la première place. Le scrutin de ce dimanche confirme désormais cette position dominante.
En conséquence, trois possibilités de gouvernement s’ouvrent.
L’ÖVP et le FPÖ peuvent se mettre ensemble en rééditant l’alliance mise en place en 2000, suite aux élections de 1999.
Le FPÖ arrivé, sous la conduite de Jörg Haider, deuxième du pays derrière le SPÖ avait laissé à l’ÖVP, troisième, le poste de chancelier. Ce gouvernement avait dû faire face à des attaques internationales massives. Par ailleurs, le président de la République de l’époque avait écarté des têtes d’affiche du FPÖ lors de la répartition des postes ministériels et Jörg Haider, de son côté, n’avait pas pu ou voulu prendre part à ce gouvernement en tant que chancelier ou vice-chancelier. Cette situation avait conduit les structures du FPÖ, parti à l’époque mal préparé à l'exercice du pouvoir, à exploser littéralement en vol. De plus, un conflit avait éclaté au sein du parti entre les membres du gouvernement et Jörg Haider, gouverneur de Carinthie. L’ÖVP en avait profité en 2002 pour provoquer des élections anticipées qui avaient marqué l’effondrement du FPÖ et la victoire de l’ÖVP. Un nouveau gouvernement ÖVP-FPÖ avait finalement été mis en place. En 2005, Jörg Haider fondait un nouveau parti, le Mouvement pour l’avenir de l’Autriche (BZÖ), et y captait les ministres FPÖ ainsi que la plupart des députés de ce parti. Heinz-Christian Strache prenait alors le contrôle du FPÖ, qui se retrouvait dans l'opposition alors que le BZÖ le remplaçait au sein du gouvernement. Lors des législatives de 2006, ces deux partis obtenaient des résultats plutôt faibles. Mais en 2008, les deux formations politiques patriotiques gagnaient les élections. Alors que celles-ci et l’ÖVP auraient dû former ensemble un gouvernement, Jörg Haider décédait dans un accident de voiture et le SPÖ et l’ÖVP formaient à nouveau une coalition.
Mais depuis 2000, la donne a évolué : le contexte international a fortement changé et un gouvernement incluant des nationalistes ne constitue plus en Europe un problème. De plus, le FPÖ a choisi, sous la direction de Heinz-Christian Strache, de policer son discours alors qu’à l’époque de Jörg Haider, la provocation était souvent de mise en matière d’immigration.
L’ÖVP et le SPÖ peuvent rééditer la grande coalition en place depuis un peu moins dix ans, le poste de chancelier étant occupé cette fois par un ÖVP au lieu d’un SPÖ.
La dernière possibilité est un gouvernement réunissant le FPÖ et le SPÖ. Une version SPÖ-FPÖ a déjà existé au sein de deux gouvernements entre 1983 et 1986, mais elle avait été liquidée par le SPÖ lorsque Jörg Haider avait pris le contrôle du FPÖ lors du congrès d’Innsbruck en s’appuyant sur l’aile nationaliste du FPÖ face à l’aile libérale représentée par le président sortant de l’époque Norbert Steger. Depuis lors, de l’eau a coulé sous les ponts et le SPÖ gouverne un des neuf États autrichiens, le Burgenland, avec le FPÖ.
Du côté des autres partis, les écologistes immigrationnistes, victimes d’une scission dirigée par Peter Pilz, perdent les trois quarts de leurs électeurs et ne siègent plus au Parlement, alors que la liste Pilz, dont le dirigeant Peter Pilz est favorable à une politique restrictive en matière d’immigration, y fait son entrée. Les libéraux de NEOS se maintiennent au Parlement en étant stables à 5 %. Le FLÖ, scission du FPÖ, obtient 0,2 %.
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