« Il faut saluer le sacrifice des soldats morts pour la France »
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Le 8 juin, nous sommes invités à nous souvenir de nos morts tombés en Indochine. Véritable témoin de cette époque, Jean-Pax Méfret a évoqué avec Boulevard Voltaire ses souvenirs.
Quel écho a, en vous, cette journée du 8 juin où, tous les ans, nous nous rappelons les soldats morts en Indochine ?
Je me rappelle surtout des actes héroïques accomplis par des hommes envoyés là-bas et qui sont morts pour la France. J’avais dix ans lorsque Điện Biên Phủ est tombé et je me rappelle que ma mère m’avait réveillé au milieu de la nuit en raison du décalage horaire pour écouter la dernière conversation entre le général de Castries [commandant de Điện Biên Phủ, ndlr] et les autorités d’Hanoï expliquant qu’ils ne pourront tenir plus longtemps contre l’offensive Vietminh. Nous écoutions cela les larmes aux yeux. D’autant que mon père était en Indochine à ce moment-là. Plus tard, lorsque les rescapés sont rentrés au pays, ils nous avaient raconté dans le détail ce qu’ils avaient subi dans les camps de la mort Vietminh.
Plus d’un demi-siècle après Điện Biên Phủ, quel sens y a-t-il à se souvenir d’un tel événement ?
Il ne s’agit pas de nostalgie envers un empire colonial, il faut simplement saluer le sacrifice des soldats, quelles que soient les raisons de cette guerre. Le problème n’est pas de sanctifier ou non cette guerre, mais d’avoir conscience des souffrances endurées et des sacrifices consentis par tous ces Français. Ne pas oublier, non plus, les agressions dont certains ont été victimes à leur retour en France par les communistes, leurs ambulances attaquées, les rescapés insultés...
Vous aviez rendu hommage à ces hommes avec une chanson appelée "Dien-Bien-Phu"…
Cette chanson, je l’ai écrite en 1965-70 parce que j’ai été en contact avec des officiers et sous-officiers qui avaient vécu cela. C’était une manière pour moi de perpétuer leur souvenir. Afin que personne n’oublie.
L’Indochine, l’Algérie, la guerre froide… Autant de sujets que l’on qualifierait d’engagés…
Je ne chante pas pour ou contre. Je chante l’Histoire.
Vous avez notamment chanté pour les chrétiens d’Orient…
Je chante contre l’oubli ! L’autre jour, j’étais dans un collège et j’y ai rencontré beaucoup de jeunes qui m’ont dit s’être intéressés au mur de Berlin en écoutant mes chansons. Je chante l’Histoire en me gardant de toute position dogmatique. Je raconte ce qu’il s’est passé, simplement.
Une vocation de chanteur née de votre métier…
J’ai été journaliste et grand reporter pendant plus de trente ans. Kolwezi, guerre du Golfe, du Viêt Nam… J’ai été mêlé à cette histoire et ces péripéties et j’en ai tiré, bien sûr, des articles mais aussi des chansons…
Hormis vos concerts, quels sont vos projets ?
Toujours les chansons… Sur des sujets actuels, notamment la famille et le terrorisme.
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