Ingérences américaines dans les élections des autres pays : c’est ton bien, mon enfant…
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L’ancien patron de la CIA, James Woolsey, est récemment parti d’un éclat de rire à la télévision lorsque la journaliste Laura Ingraham lui a demandé si les États-Unis "s’ingéraient dans les élections des autres pays".
"C’est pour le bien, la bonne cause, la démocratie", a-t-il dit… Puis Laura Ingraham (qui a séjourné en URSS) de lui demander si on ne se trompait pas d’ennemi : "Quand j’entends "Russie, Russie, Russie", moi, je crie "Chine, Chine, Chine !" Elle est donc un agent russe…
Les États-Unis et l’URSS/Russie sont intervenus 117 fois dans des élections étrangères entre 1946 et 2000 (source : When the Great Power Gets a Vote: The Effects of Great Power Electoral Interventions on Election Results – International Studies Quarterly – par Dov H. Levin, Juin 2016).
Dans cette période, 81 ingérences électorales furent américaines (coups d’État exclus).
Voici quelques exemples tirés des 81 ingérences américaines répertoriées (source KQED News) :
- Le Livre bleu argentin de 1946, ou l’ancêtre du Dossier Steele sur Trump : publication, peu avant l’élection, d’un document de 130 pages accusant Juan Perón, le candidat populiste en tête, de préparer l’instauration du 4e Reich en Amérique du Sud. Mais Perón gagne massivement.
- Le tungstène japonais : transfert « discret », par la CIA, du précieux métal saisi dans les caches de l’armée impériale, vente du stock au Pentagone pour 10 millions de dollars et utilisation des fonds « discrets » pour initier un financement à long terme des conservateurs japonais (au pouvoir pendant 20 ans).
- Le référendum vietnamien : organisation en 1955 pour décider qui, de l’ex-empereur Bảo Đại ou de Ngô Đình Diệm sera le leader du Vietnam du Sud. Investissement sur Diệm. Sur 400.000 électeurs inscrits, Diệm obtient… 600.000 voix. Diệm continue d’être soutenu jusqu’à son renversement en 1963 après avoir rué dans les brancards.
- Le cas Salvador Allende (Chili), ou le « précédent Trump ». Des efforts considérables furent déployés pour empêcher une élection d’Allende au début des années 60. La CIA investit 2,6 millions de dollars (50 % du coût de la campagne) sur son champion, Eduardo Frei Montalva, qui est élu en 1964. En 1970, la CIA tente de répliquer l’opération, mais Allende gagne. Suit une tentative de coup d’État qui échoue. Allende ne tient cependant pas les fils d’un pouvoir qu’il ne peut consolider face aux ingérences constantes (ce qui ressemble beaucoup à la fragilité actuelle de Trump face au coup d’État larvé du « deep state »). Allende est assassiné en 1973. Suivent 17 années de Pinochet.
- Les élections yougoslaves de 2000, ou le « précédent Poutine » : les Américains choisissent, avant l’élection, Vojislav Koštunica contre Slobodan Milošević (le Poutine de l’époque). Le Congrès consacre 40 millions de dollars (de l’époque), ce que le Washington Post décrit comme « un effort extraordinaire pour déposer un chef d’État étranger ». Avec succès : Koštunica gagne, les révélations sur les crimes de guerre se multiplient, Milošević est traduit devant la Cour de la Haye, où il meurt… avant d’avoir été aujourd’hui exonéré.
Poutine a survécu à l’élection de 2012 et celle de 2018. Mais le film continue…
Car la Russie est devenue l’objet des attentions de la CIA. Les Américains avaient aidé Eltsine, puis furent fort dépourvus par la relance du pays par Poutine. Conclusion : il faut le changer. L’effort perdure depuis 2012. Prochaine étape : le sabotage de la Coupe du monde…
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