« J’ai été tabassé par des gens d’une violence extrême encouragés par la classe politique »
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En se rendant à une réunion pour appeler à l'union des droites à Saint-André-de-Cubzac (Gironde), Robert Ménard a été agressé, verbalement et physiquement, par quelques dizaines d'antifas, sans que les élus locaux ni les forces de l'ordre n'interviennent.
S'il déplore évidemment la violence de ces "fascistes de gauche", Robert Ménard dénonce aussi la responsabilité des élus qui les avaient appelés à manifester contre sa venue.
Vous avez été pris à partie par une bande d’extrême gauche alors que vous vous rendiez à une réunion où vous interveniez pour appeler à l’union des droites. Que s’est-il passé exactement ?
J’arrivais à cette réunion un quart d’heure avant pour préparer mon intervention. Il y avait quelques dizaines de ces personnes qui se définissent comme des antifas. Ce sont en réalité des fascistes de gauche. Ils ont commencé à m’insulter, à me donner des coups, des coups à la tête, me faire tomber, continuer à me taper dessus et taper sur les gens qui m’accompagnaient. Il s’agit de véritables comportements de voyous.
De surcroît, tout cela s’est passé en présence d’élus locaux. Ils n’ont pas bronché. Ni eux, ni même les forces de l’ordre ne sont intervenus.
Je suis pourtant un élu de la République. Au final, cet incident montre qu'un élu de la République peut se faire taper dessus, renverser, se faire rouer de coups sur la tête sans que ni les élus locaux, de la majorité locale, ni même les forces de l’ordre considèrent qu'il faut intervenir immédiatement. Qu’est-ce que ça veut dire ?
Avez-vous l’impression d’être un élu de seconde zone ?
Je ne sais pas. Je ne veux pas porter d’accusations, mais je constate les faits.
Avant même ma venue, certaines personnes du PS local, du MoDem, des écologistes et de la République en marche avaient appelé à manifester. Ils avaient fait des déclarations prétendant que j’avais développé des milices à Béziers. Vous m’entendez, on me reproche d’avoir monté des milices ! Quelle folie ! Il n’y a évidemment rien de tout cela à Béziers.
Ces gens-là portent aussi la responsabilité de ces actes de violence. J’espère que ces partis se rendront compte de la responsabilité qu’ils prennent en tenant des propos inadmissibles sur d’autres élus quand bien même ce sont des adversaires politiques. Nous sommes en République, en démocratie. On peut s’engueuler, mais pas se taper dessus. Or, c’est pourtant bien ce qui s’est passé.
Avez-vous été blessé et qu’avez-vous fait ?
Je sors à l’instant de la gendarmerie où j’ai déposé plainte, comme l’on fait d’ailleurs les élus qui m’accompagnaient et qui ont été tabassés.
Évidemment, je vais de ce pas à la clinique voir ce qu’il en est des douleurs que je ressens. Quand vous êtes tapé et jeté à terre, ça laisse des traces. C’est ce que je vais faire constater par un médecin.
Vous sembliez accuser les gendarmes de passivité. Qu’en est-il exactement de leur réaction ?
Je constate qu’ils n’étaient pas là au moment où ils devaient y être. Quand on sait que des antifas vont manifester, avec la violence qui les caractérise, contre un élu qui vient faire une intervention, il me semble que leur devoir est de protéger cet élu.
On m’a demandé si j’avais des gardes du corps. Évidemment que non ! J’attends que les forces de l’ordre me protègent en qualité d’élu, comme ils doivent protéger chaque citoyen.
Cela vous est-il arrivé depuis que vous êtes maire de Béziers ?
Jamais dans ma ville, quelqu’un ne m’a agressé. Jamais, lorsque je me promène dans une ville, qui que ce soit ne m’a agressé. C’est la première fois.
C’est le fait de gens d’une violence extrême, par ailleurs encouragés de fait par une classe politique qui explique que telle ou telle personne ne serait pas le bienvenu dans tel ou tel endroit.
Qu’est-ce que c’est que cette conception de la démocratie ?
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