L’Autriche instaure des classes pour les migrants ne maîtrisant pas la langue
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Le gouvernement autrichien, entré en fonction à la fin de l’année 2017 et rassemblant les sociaux-chrétiens de l’ÖVP et les patriotes du FPÖ, a fait voter par la Chambre des députés l’instauration de classes dans les écoles pour les migrants ne maîtrisant pas ou pas assez la langue allemande.
Les députés de l’ÖVP et du FPÖ ont approuvé, ce jeudi 17 mai 2018, cette mesure contestée par l’opposition et qui sera appliquée dès la rentrée scolaire de septembre 2018. La majorité gouvernementale estime que trop d’enfants quittent l’école sans arriver à parler correctement l’allemand et que cette réforme s’impose de manière urgente. Le FPÖ met en avant, par la voix du député Wendelin Mölzer, le fait que les gouvernements autrichiens successifs ont, dans le passé, conduit une politique erronée en matière de formation, d’immigration et d’intégration.
L’ancien ministre social-démocrate (SPÖ) de l’Enseignement, madame Sonja Hammerschmid, rejette cette mesure qui, selon elle, est critiquée par de nombreux pédagogues. Elle estime que les enfants étrangers s’intègrent plus vite dans des classes qui comptent en leur sein des enfants du cru et parle de "politique imprudente réalisée à l’encontre des intérêts des écoliers". Le dirigeant du parti libéral NEOS Matthias Strolz dénonce la rupture de l’égalité des chances, et Stephanie Cox, député de la formation écologiste dissidente Liste Peter Pilz, met en garde face à ce qu’elle estime être la mise en place d’une ségrégation sociale.
Le ministre ÖVP de l’Enseignement Heinz Faßmann ne se laisse pas démonter par ces attaques parlementaires et met en avant le fait que ces cours d’allemand ont pour objectif l’intégration, sont répartis en fonction des diverses classes d’âges des élèves et limités dans le temps, puisque ces écoliers doivent ensuite être versés, le plus rapidement possible, dans des classes normales. Il ajoute que l’Autriche suit des exemples mis en place au sein d’autres pays, que cette décision a pour objectif de mettre fin à des désavantages au départ du parcours scolaire des élèves en Autriche et, sur le long terme, de contribuer à l’égalité des chances.
Des tests standardisés au niveau national détermineront l’aptitude linguistique des écoliers lors de l’inscription au sein de l’établissement scolaire. Le nombre minimum d’élèves pour la mise en place de ces classes est de huit.
De plus, la lutte contre l’absence scolaire, visant l’ensemble des élèves, est amplifiée. En effet, si un écolier manque sans justification les cours, l’école dispose de la possibilité, durant les trois premiers jours, d’émettre une mise en garde et, à partir de la quatrième journée consécutive d’absence non justifiée, une amende de 110 euros peut frapper les parents.
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