Le pape François a blasphémé : au bûcher !

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Pauvre pape François élu en remplacement de Benoît XVI pour que l'Église soit plus conforme au goût du jour ! Il avait pourtant prodigué bien des efforts à propos de "l'homosexualité". "Qui suis-je pour juger ?" avait-il dit dans une de ces conférences aériennes qu'il affectionne. De quoi décourager tous les catholiques qui croyaient défendre la morale de l'Église et sa condamnation des "actes d'homosexualité" comme "intrinsèquement désordonnés" en s'opposant à la légitimation de ceux-ci à travers le "mariage unisexe" !

La stratégie élastique qui consiste à reculer pour préparer la contre-offensive a un défaut encore plus grave dans le combat des idées que dans la guerre réelle : elle conduit le plus souvent à la capitulation. C'est ce qui vient de se produire : le "souverain pontife" a osé évoquer la psychiatrie à propos des tendances homosexuelles chez des enfants. Il a pourtant enrobé ce mot de multiples circonlocutions extrêmement respectueuses des personnes homosexuelles avec lesquelles les parents doivent dialoguer et qu'il faut respecter dans leur choix dès qu'elles sont adultes. Le mal était fait. Le pape avait blasphémé ! Parce que, dans notre société, qui marche sur sa tête en allant vers sa mort, c'est désormais le pape qui peut être voué au bûcher s'il ne respecte pas les dogmes de la pensée dominante et de son clergé médiatique.

Certains diront que ce n'est que justice à l'égard des victimes de l'Inquisition. On peut, toutefois, penser que cette censure inversée assassine l'un des progrès les plus évidents que nous avions connus : la libération de la parole. Que l'on interdise au chef d'une Église, qui représente 1,2 milliard de croyants, de tenir le seul discours qui puisse correspondre à la morale contenue dans ses textes fondamentaux et issus de sa tradition est assez inouï ! Si c'est une bonne nouvelle pour le groupe de pression "homosexuel" dont le pouvoir grandissant ne cesse de surprendre le bon sens, c'en est une très mauvaise pour la liberté de penser et de s'exprimer, sans laquelle la démocratie n'est qu'une illusion.

Le type de lynchage médiatique dont le Saint-Père a été victime au point de gommer sa parole appartient à l'ordre du réflexe et non de la réflexion. Le mot "psychiatrie" sorti du contexte a été un stimulus qui a déclenché la réprobation. Ce phénomène tue la pensée. L'Église devrait pouvoir défendre son magistère et les opinions contraires s'exprimer librement. Elle ne peut plus le faire. Pourquoi ? Sa position sur le sujet est cohérente. Tout au moins l'était-elle jusqu'à Benoît XVI. L'Église, depuis saint Augustin, ne condamne pas les personnes mais les comportements, et elle fonde son jugement sur la loi naturelle. Les deux sexes appartiennent à la nature voulue par Dieu. Les "genres" sont étrangers au plan divin.

Aujourd'hui, l'Église catholique est condamnée à se soumettre à l'inquisition médiatique. Affaiblie par le scandale des "prêtres pédophiles" qu'on lui jette à la face sans nuances, elle assume sa culpabilité au point de ne plus défendre sa ligne parce que certains de ses membres l'ont trahie sans vergogne. C'est triste pour l'Église. C'est triste, aussi, pour le débat ouvert sans lequel notre société n'est qu'un contraignant mensonge.

Christian Vanneste
Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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