Législatives : Le service public en campagne contre le RN

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C’est la panique dans l’audiovisuel public. Après la terrible victoire du RN aux européennes, la perspective d’un gouvernement dominé par « l’extrême droite » donne des sueurs froides aux journalistes de Radio France et France TV. Ces derniers se disent démocrates, mais respecter la volonté du peuple français semble parfois au-dessus de leurs forces. Alors, dès lundi 10 juin, les antennes ont bouleversé leurs grilles pour traiter le sujet des législatives à venir et tirer à boulets rouges sur le RN. Tout le monde s’y est mis, à commencer par la fine équipe de C à vous. La bande à Babeth n’a pas hésité à lier le mouvement de Jordan Bardella aux hooligans à tendance raciste des stades de foot. Vous ne voyez pas le rapport entre le RN et les ultras du Parc des Princes ? Nous non plus, mais qu’importe. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose, disait à raison le philosophe Francis Bacon

Autre indice du parti pris de l’émission phare de France 5 : aucun représentant du RN n’a été convié la semaine dernière à la table d’Anne-Elisabeth Lemoine. Le parti venait de créer l’événement en arrivant en tête dans 93% des communes du pays, mais les programmateurs de C à vous ont préféré inviter Sandrine Rousseau, Éric Dupond-Moretti, Jean-François Copé ou encore Fabien Roussel. Allez comprendre…

France Inter ne cache plus son parti pris

De son côté, France Inter s’est employée à frapper d’indignité l’accord signé par Éric Ciotti avec le RN. L’éditorialiste maison Yaël Goosz n’a eu de cesse de dénoncer ce rapprochement, fustigeant une scandaleuse « rupture morale », la démolition des « digues » anti-extrême droite, la touche finale et funeste d’un « glissement idéologique ». « Eric Ciotti a franchi la ligne rouge », lance-t-il, sur le ton de l’indignation.

Le journaliste est-il pareillement sévère envers l’union de gauche, qui réunit communistes, woke, islamistes et antisionistes ? Pensez-vous. « Déjà, ils ont un imaginaire commun, une Histoire, à revendiquer ! On ne peut pas en dire autant du bloc national », congratule ainsi M. Goosz. Donc tout roule au Front populaire ? « Non, il manque le « qui » ! L’incarnation. » L’absence de chef, voilà l’unique réserve de l’éditorialiste vedette de France Inter. Oubliez les accointances islamistes d’EELV, le soutien aux émeutiers de Mélenchon, les sorties antisémites de ses sbires, la rhétorique pro-Hamas du NPA. Ce qui chagrine Yaël Goosz, c’est qu’on ignore encore « qui portera la parole, dans le débat télé des 3 blocs avant le 1er tour ». Joli sens des priorités.

Militantisme à tous les étages

Passons vite sur l’interview à couteaux tirés de Jordan Bardella mardi 11 juin sur France 2 au cours de laquelle Anne-Sophie Lapix a ouvertement fustigé le programme du RN ; sur les archives exhumées par l’INA dans le but à peine voilé de salir le « parti d’extrême droite » ; sur les plateaux de C ce soir entièrement acquis à la gauche ; sur les podcasts opportunément sortis ces derniers jours par France Culture, les uns vantant les mérites et la « coalition victorieuse » du Front populaire d’antan, les autres revenant sur la menace fasciste des « ligues d’extrême droite » et les racines vichystes du FN…

Intéressons-nous plutôt à certaines figures devenues familières aux fidèles du service public. Très suivie sur les réseaux, Salomé Saqué est une journaliste engagée qui bénéficie d’un siège réservé à 28 Minutes ou C politique. Elle travaille en CDI pour le média d’extrême gauche Blast, mais collabore aussi avec France Inter, comme l’indique sa page LinkedIn. Partout, la jeune femme livre des analyses politiques au raz des pâquerettes mais partisanes en diable. Le sujet des prochaines législatives ne fait pas exception : sur Instagram, elle se félicite des « influenceurs » qui appellent à voter contre le RN ; sur X (réseau qu’elle dit pourtant avoir quitté), elle accuse Jordan Bardella de vouloir mettre en place un « régime autoritaire » au motif qu’il souhaite privatiser l’audiovisuel public en cas de victoire !

Julia Cagé est une autre invitée permanente du service public. Elle était lundi dernier sur France Inter, mardi à C à vous, mercredi dans C ce soir, etc. Si l’Arcom refuse de la classer comme personnalité politique, l’épouse de l’économiste Thomas Piketty ne cache pas son soutien au bloc d’extrême gauche. « On a une semaine pour se mettre d'accord sur le fait d'avoir un candidat des gauches par circonscription, puis deux semaines pour faire un programme », appelait-elle sans gêne au lendemain des européennes.

Madame Cagé est à l’image du notre audiovisuel public : un militantisme acharné, vulgairement dissimulé sous un fin vernis de neutralité. Le tout financé par nos impôts.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Comment s’étonner de leur intérêt , ce sont pour la plupart des protégés du système et ce depuis fort longtemps , au niveau des horaires de travail , des congés, des arrêts maladie à foison, des salaires non négligeables, des protections sociales, et en fin de carrière des départs anticipés , des retraites confortables ; dans ces conditions pourquoi voulez vous changer ce que cette gauche a préservé depuis toujours ; je mets cependant à l’écart les professions que représentent nos forces de l’ordre qui elles sont sur le pont en permanence .

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