Les Flammes : la grand-messe musicale du petit monde de l’antiracisme

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La France avait les Victoires de la musique. Désormais, elle a aussi les Flammes. Pour la deuxième année consécutive, la grande cérémonie de remise de prix destinés aux artistes urbains – c'est-à-dire des rappeurs – s’est tenue au théâtre du Châtelet, à Paris. Diffusé sur la chaîne W9 en partenariat avec Spotify (numéro un des plates-formes de diffusion de musique en ligne), la grand-messe de la « Nouvelle Pop » a étonné et détonné. Sur scène, les noms inconnus aux non-initiés de la planète rap se succèdent. Entre autres, Imen Es, Alonzo, Abou Debeing, Gazo ou encore le très polémique Médine. Un nom fait exception : citée pour chanter lors de l'ouverture des Jeux olympiques, Aya Nakamura – la nouvelle Piaf ? – est devenue célèbre avec sa chanson Djadja, dont les paroles n'évoquent pas précisément la France de Ronsard et du Bellay. Très écoutés chez les jeunes – de banlieues ou non –, ces artistes ont été les témoins – et parfois les acteurs – de discours politiques marqués à l’extrême gauche.

Les Flammes font un four

La grande cérémonie des « artistes, entertainers et acteur·rice·s (sic) du RAP et des cultures populaires » n’a pas plu à grand monde. Flop monumental, les Flammes n’ont réuni, sur W9, que... 0,9 % de part d’audience (PDA), soit quelque 182.000 téléspectateurs, faisant de la petite sœur de M6 la... 17e chaîne nationale dans le classement des audiences en prime time (plage horaire étendue de 21 h à 23 h) ! La cérémonie de récompense réussit même l’exploit d’être plus faible en part d’audience que lors de sa première édition. En 2023, si le programme avait réuni 108.000 téléspectateurs, il faisait mieux en termes de PDA (1,2 %).

Pourtant, la soirée se voulait attrayante. Avec des têtes d’affiche comme Aya Nakamura (artiste francophone la plus écoutée en 2021) ou Damso (5e artiste masculin le plus écouté sur Spotify France), l’événement devait faire date. Raflant la mise avec plus de trois trophées, Aya Nakamura a largement été mise à l’honneur au cours de la soirée. Elle a aussi reçu le prix de l’artiste féminine de l’année, de meilleur album de l’année et « la Flamme » du rayonnement international. Comme s'il fallait l'habiller de distinctions avant les JO. Mais rien n’y a fait. Même les plaisanteries de Waly Dia, humoriste made in France Inter revendiqué à gauche, sur le ministre de la Culture Rachida Dati ou sur le racisme dans la musique n’ont pas attiré le chaland.

Les Flammes de l’antiracisme

Parmi les remettants, on retrouve Assa Traoré ou encore Sara El Attar. L’une est une militante antiraciste, l’autre issue de l’islam politique. Rien à voir avec le monde de la musique, mais c’est un petit monde. Sur scène pour remettre le prix de l’engagement social de l’année, les deux militantes d’extrême gauche ont su se faire remarquer. Évidemment, pas un mot pour le rappeur iranien Toomaj Salehi, condamné à mort par pendaison par la justice des mollahs pour corruption morale après avoir soutenu le mouvement de libération des jeunes qui a déstabilisé le pays.

Sans surprise, Assa Traoré a fait entendre la voix « des victimes [des soi-disant violences policières, NDLR] » et Sara El Attar celle des banlieues islamisées. Voilée – de la tête aux pieds –, la militante de la cause palestinienne lance : « À l’instar de Zamdane [le récipiendaire, de nationalité marocaine, NDLR] et d’Assa Traoré, je suis honorée de faire partie de cette génération qui ne se laisse pas faire, qui refuse de se taire face aux injustices de l’équinoxe au solstice, ne laissez personne vous convaincre du contraire. » Et d’oser : « Je suis, vous êtes, nous sommes la France d’hier, d’aujourd’hui et de demain, n’en déplaise à certains. Je dirais même mieux, nous sommes la plus belle France avec un B comme banlieues ! » Recevant son prix, l’artiste marocain exulte : « Merci l’immigration, merci l’immigration, continuons à soutenir l’immigration ! » On était loin, très loin de l’ambiance du Grand Oral des candidats organisé par les Éveilleurs et BV au même moment à la Palmeraie…

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. En fait, l’anti-émission populaire type Patrick Sébastien, quand les bobos cajolés ceux qui les détestent! Boycot de ces chaînes et vote sont les seules solutions. Courage !

  2. Dans un commentaire non retenu, je faisais remarquer que pour l’Islam radical, la musique comme l’alcool et le tabac est prohibée. Rapp ou pas…

  3. Ça rappelle Tapie et son épouse tabassé par des racailles. Ils ont eu beau protester de leur sympathie à leur égard ;rien n’y a fait.

  4. Ils sont connus dans leur village de rappeurs mais la majorité des Français n’en ont rien à faire et c’est plutôt rassurant.

  5. tout feu tout flamme,, on aime ou on n’aime pas, voir on déteste, mais quelque part ça permet de se sentir ailleurs, bien ailleurs, sans avoir à quitter son chez-soi

    • Dans sa petite bulle ..canapé télé.. avant la GRANDE TUERIE INCONTROLABLE qui va avoir lieu , l’étincelle arrive lentement mais surement sur la poudrière qui ne cesse de s’agrandir !

  6. Mais quand va t on supprimer le droit du sol et les binationalités ?? Car grâce à ces lois idiotes nous fabriquons les ennemis de notre pays et notre future destruction !!

Commentaires fermés.

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