Lettre ouverte à Mélenchon : « Arrête, Jean-Luc, tu nous soûles ! »
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Cher Jean-Luc,
Tu vas fêter dans un peu plus d’un mois ton 66e été. Certes, tu joues au nouveau-né en politique, comme si tes salades au quinoa et tes hologrammes avaient effacé des ans l’irréparable outrage, mais dans ta tête d’insoumis en peau de lapin, tu ne fais que recycler des vieilleries.
Comme avec ton pote Ruffin, chef de file des "sans-cravate" – prélude, sans doute, au "en savates". Ruffin qui reste assis ostensiblement sur son banc de l’Assemblée, refusant de saluer le nouveau président. Ah Ah ! Quel rebelle !
En vérité, vos pitreries ne dépassent pas la cour de récréation. Lui, toi, vous tous prétendument insoumis ne faites que réchauffer les vieux clichés. Votre pensée la plus moderne s’est arrêtée en 68 : "Il est interdit d’interdire" ; surtout interdit de vous imposer ou même suggérer de respecter les règles communes. Plus stupide encore, vous croyez encore qu’une tenue "débraillée" ou une veste de garde-chasse suffisent à incarner le peuple ; que l’irrespect des institutions et de leurs règles est un gage qui vous valorise aux yeux des petites gens !
Vous n’avez rien compris.
Et toi, Jean-Luc, tu n’es qu’un Tartuffe au petit pied qui surfe sur l’ignorance des nouvelles générations et l’épidémie d’Alzheimer qui ravage les anciennes.
Heureusement, il y a encore des gens pour leur rafraîchir la mémoire. Michel Onfray, par exemple, qui fait dans ses carnets de campagne[ref]La Cour des miracles, ed. L’Observatoire[/ref] un utile retour sur ton parcours :
"Hier, Mélenchon c’était un pur et dur de l’Organisation communiste internationale, il se réclamait de Trotski […], puis ce fut un socialiste bien protégé et bien nourri, gras dodu dindon, parfois barbu et parfois glabre, pantouflant pendant des années chez les apparatchiks de la rue de Solférino, une fois sous-ministre, une autre député, une autre président de conseil général, député européen, longtemps sénateur."
Toi, le champion du recyclage en politique, le "vociféraptor" des plateaux, l’éructeur professionnel, le cabot qui tend son poing sous les caméras en criant "Résistance !" et crache sur le drapeau européen, faut-il te rappeler que tu as voté OUI à Maastricht ?
Te rappeler aussi que tous les dictateurs, pourvu qu’ils fussent de gauche, ont trouvé grâce à tes yeux, jusqu’au vieux Castro dont tu faisais encore l’éloge en novembre dernier ?
Dans un élan de "rebellitude" grandiloquente, tu refuses aujourd’hui d’honorer le Congrès versaillais de ton auguste derrière, arguant d’une dérive pharaonique du pouvoir macronien. Tu étais moins regardant sous Mitterrand, quand la pyramide-mania régnait sur la France et que nos impôts valsaient autour du bicentenaire de la Révolution, de Grande Arche en Temple des droits de l’homme. Il est vrai que la Révolution, c’est ton truc ; la Terreur surtout, avec ton idole Robespierre.
Il faut te reconnaître une chose : ton talent de bateleur d’estrades. C’est vrai, tu as de la gueule, grande ouverte. Excellent comédien, on a failli y croire : tu avais changé ! Entre tes minauderies végétariennes et ton relooking extrême par ta conseillère en communication (l’experte Chirikou), je te le redis, on a failli y croire. Toi aussi. Et puis, le naturel est revenu au galop : mauvais joueur, pinailleur, grande gueule. MOI, MOI, MOI…
À ce degré-là, ce n’est même plus de la comédie, ça confine à l’escroquerie morale.
Alors, tu sais quoi, Jean-Luc : arrête ton cirque ! Et puisque tu t’es fait élire député, pour une fois, fais le job. Ou alors cède la place.
D’ailleurs tu l’as toi-même écrit, c’est le titre de ton dernier livre : "Qu’ils s’en aillent tous, vite !" C’est aussi bon pour toi, depuis le temps que tu nous soûles !
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