[LIVRE] L’École des femmes à l’heure islamique

L'école des femmes libre de droits

« Terriblement pertinente, cette pièce de Molière revisitée est d’une actualité criante. Une sorte de Soumission de Michel Houellebecq en vers […] une peinture crue mais tellement lucide de la société dans laquelle nous vivons... » C’est en ces mots qu’Emmanuelle Ménard, députée (NI) de l’Hérault, préface l’ouvrage de Jean-Pierre Pelaez.

Bien connu des lecteurs de BV, il est l'auteur, entre autres, d'une trilogie théâtrale qu'il écrit à la manière de Molière, en transposant aujourd'hui L'École des femmes. Le dernier volet - La soumission des femmes - nous amène dans le Marseille d'aujourd'hui : le vieil Adolphe Desouche, nostalgique du patriarcat d'hier, s'est converti à l'islam, se fait appeler Dol El Souchour et souhaite épouser la jeune et belle Anissa, non sans avoir payé comme il se doit son père, Abdallah, dont la fille doit lui rester soumise, comme elle le sera bientôt avec son nouveau protecteur. Mais Anissa est amoureuse du jeune Henri et veut découvrir avec lui les vertiges de l'amour, pour toujours ou pour une fois, avant de vivre sous la prison de sa future burka ! Un coup de théâtre final permettra aux deux jeunes amants épris de se libérer de l'emprise qui menace et de partir vivre au loin leur amour passionné.

Des sourates coraniques en alexandrins classiques

L'exercice littéraire est amusant et plutôt réussi, une pièce en cinq actes, une tragi-comédie, qui relève le défi de mettre quelques sourates coraniques en alexandrins classiques ! Quant à la galerie de personnages, aucun n'est vraiment grand, et si le propos est de célébrer les femmes, on regrettera qu'elles n'en sortent pas grandies : la mère, complice mais soumise, reste dans le double jeu ; quant à la fille, faut-il vraiment qu'elle s'agenouille pour offrir ses faveurs à son amant pour ne pas avoir à s'agenouiller devant la volonté des hommes qui veulent décider de sa vie ? La leçon du livre (on ne parlera pas de morale, donc) visait à pourfendre la charia qui nous gagne : objectif atteint, avec l'artillerie lourde (âmes sensibles à la vulgarité s’abstenir) ; mais le modèle alternatif suggéré, qui laisse la jeunesse à ses ébats et l'avenir à la fuite en Amérique ne vante pas un modèle de civilisation plus attrayant.

Pour autant, « ceux qui ne verraient dans cette pièce de théâtre qu’une critique facile et au premier degré de l’islam en auraient de toute évidence une lecture erronée, biaisée », prévient Emmanuelle Ménard, pointant également, dans cette pièce, une dénonciation « de notre société française et de ses délitements, de ses compromissions. Avec ses délires de "cancel culture" et autre féminisme à outrance ».

À l'heure où l'islamisme nous gagne, où une partie de la jeunesse musulmane britannique plébiscite la charia, on peut lire ce livre avec profit. Une pièce écrite, nous confie Jean-Pierre Pelaez « pour servir d’arme et de satire, et je crois que la moquerie est une arme redoutable et tonique ». On peut aussi, et plus que jamais, savoir gré à l’auteur de nous donner à aimer écrire, lire et plus encore vivre à la façon de Molière !

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

3 commentaires

  1. Quand on veut on peut résister. Tout à l’heure, temps estival et un millier de personnes en tenues de bain sur la plage. Est apparue ce que l’on peut supposer être une femme, revêtue de la tête aux pieds d’un sac poubelle noir. Devant les murmures de réprobation des plagistes, elle a dû rebrousser chemin.

  2. Les singes savants, Le Tartuffe nouveau et la soumission des femmes font de Jean-Pierre PELAEZ un  » Molière des temps moderne », tant sa critique sur la société que nous vivons est acerbe et précise. Et l’avantage de son humour quelquefois grinçant, c’est qu’il peut pourfendre les imbéciles sans que ceux-ci n’y voient ombrage, persuadés que d’autres en sont la cible!

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