Et si l’on superposait la carte des résultats avec celle des mosquées ?
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La carte des résultats publiée par le ministère de l’Intérieur a suscité nombre d’analyses. Une, cependant, semble avoir échappé à la sagacité des commentateurs, à moins que son caractère particulier n'ait induit une censure… Pourtant, elle est riche d’enseignements, tant sur la sociologie du vote et son évolution probable que sur les événements civilisationnels que nous allons connaître dans la décennie qui vient.
J’ai donc superposé la carte départementale des candidats arrivés en tête du premier tour et des icônes représentant le nombre de lieux de culte musulman par habitant de chaque département. Quatre niveaux ont été retenus, à savoir, pour une mosquée : moins de 7.500 habitants, entre 7.500 et 12.500, entre 12.500 et 15.000, plus de 15.000 (pas d’icône). Hélas, je n’ai pas trouvé de données fiables pour l’outre-mer.
Le département ayant le ratio le plus faible est la Seine-Saint-Denis, avec une mosquée pour 3.500 habitants, ce qui est un peu plus que ce que l’on trouve à Damas ; en Vendée, nous avons une mosquée pour 114.000 habitants.
Les données pour les départements de l’Aisne, du Pas-de-Calais et de la Somme apparaissent notoirement insuffisantes. D’une façon générale, il est possible que le nombre de lieux de culte soit trop faible à cause de lieux non déclarés ou déclarés sous une autre appellation ; il n’a pas été tenu compte de la taille des salles, néanmoins le nombre de lieux de culte musulman est nécessairement un bon indicateur de la proportion de population islamique.
La carte parle d’elle-même ! Le vote Le Pen est corrélé avec le nombre de musulmans et, symétriquement, le vote Macron est majoritaire dans les zones où l’islam est très peu représenté.
Voyons les rares exceptions. J’ai déjà évoqué l’Aisne, le Pas-de-Calais et la Somme ; la Corse du Sud est peut-être à mettre dans le même cas, l’Indre n’est pas loin de la limite ; il s’agit aussi de situations particulières évoquées dans les autres analyses.
En Haute-Savoie, Dupont-Aignan atteint presque 6 % qui, ajoutés aux voix de Marine Le Pen, placeraient celle-ci en tête ; c’est aussi le cas en Lozère et encore plus dans l’Orne.
Paris, la Haute-Garonne, l’Isère, le Rhône sont des bobolands, mais avec des zones d’habitation bien séparées et une carte scolaire savamment adaptée ! Les départements de la grande couronne parisienne sont également segmentés géographiquement avec peu de mixité réelle. Je ne suis pas descendu au niveau du canton, mais je suis convaincu que l’on trouverait le même type de situation.
Les autres départements « macronistes » notés avec une icône sont des vieilles terres de l’ancienne gauche pré-terranovienne.
Racisme ou expérience véritable du « vivre ensemble » ?
On nous sert depuis deux jours l’argument que les « bien dans leur peau », les « gagnants », les entreprenants, les voyageurs votent Macron, et même que le taux de faillite est plus faible dans la partie rose ! Très bien, cela signifierait-il que la présence musulmane est une entrave à l’économie, à la réussite ? « Moins il y a de musulmans, mieux on se porte ! » : c’est cela que nous devons comprendre en écoutant Arte, Canal+ et BFM ?
Cette carte a aussi un autre mérite, elle désigne les frontières : à l’Ouest, l’Atlantique est une barrière, côté Espagne, le Pays basque veille au grain, dans les Pyrénées ou les Alpes, la haute montagne bloque, mais au sud, la Méditerranée est une passoire et, à l’Est, c’est l’Allemagne et son hégémonie retrouvée.
Le vote Marine Le Pen, c’est aussi celui de ceux qui ressentent ou voient le danger mortel.
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