Lorsque jeunes chrétiens d’Orient et d’Occident se rassemblent
Ces dernières années ont vu de nombreuses et nouvelles associations se créer. Les jeunes Français n’ont plus besoin d’exprimer leur besoin de s’engager, ils agissent ! Les raisons sont nombreuses : une recherche de principes, de valeurs, de responsabilité, apprendre à se connaitre, découvrir l’Autre, voir les différences et y découvrir une source de richesse… Cet été encore, de nombreuses universités ont été proposées, PhilOrient a fait sa première rentrée. Elle s'est déroulée du 31 juillet au 5 août dernier, au couvent Saint-Sauveur de Joun au Liban.
La France, le Liban, la Syrie, l’Italie, etc., font face à des difficultés culturelles, religieuses, radicales… La question qui prime est : quoi faire ? Pour les jeunes de PhilOrient, il semble important de réintégrer la notion de l’enracinement et de réapprendre l’histoire et la culture de leur pays. Cette association propose aux jeunesses chrétiennes d’Orient et d’Occident d’y répondre en s’appuyant sur trois piliers : l’intellectuel, le fraternel et le spirituel. L'Orient et l'Occident sont les deux poumons indissociables de l’Église. De la même manière, les chrétiens d’Occident ont besoin des chrétiens en Orient pour se construire et vice versa.
En s’appuyant sur le pilier culturel, l’équipe PhilOrient a consacré ses matinées à des cours magistraux sur des sujets aussi variés que la géopolitique, la philosophie, l’art, la politique ou encore le leadership chrétien. De grands témoins du Liban – et acteurs de la guerre civile qui ont vu les chrétiens s’entretuer – ont partagé leur parcours, du combat armé à la reconstruction pacifique : Jocelyne Khoueiry, Fouad Abou Nader, le général Khalil Hélou, le docteur Dima de Clerck, Nassib Khoury… Les vingt participants ont pu être ainsi sensibilisés et de magnifiques retours de ces étudiants en témoignent : "Je rentre en France plus consciente des faiblesses de notre civilisation occidentale et notamment de cet individualisme insidieux dont nous devenons bien souvent complices malgré nous, et qui me conduit trop souvent à la peur d'être dérangée de mon petit confort et de m'affirmer en tant que chrétienne."
Le pilier fraternel est intervenu lors des rencontres et des échanges avec les associations locales, comme Fair Trade Lebanon, Liban Message, Al Nawraj, mais aussi avec les habitants de la région ou les moines du couvent Saint-Sauveur. Les participants français comme libanais ont beaucoup reçu : "En tant que chrétien oriental, l'université d'été m’a aidé à mieux comprendre l'aspect culturel, historique et philosophique de ma foi. En approfondissant mon histoire et en découvrant que je suis la descendance des premiers chrétiens du monde, je me trouve fier mais aussi responsable. Une responsabilité qui me motive à m'attacher à ma patrie, à ma foi et à mon peuple. Une responsabilité devant servir à témoigner de l’amour du Christ envers nos frères musulmans et à être un artisan de paix dans une région qui ne connaît pas la paix."
Enfin, l’objectif du pilier spirituel était d’enraciner religieusement chaque action et réflexion. La messe était proposée quotidiennement selon différents rites orientaux : melkite, syriaque, maronite ou encore romain. Quelques participants ont été initiés à l’écriture d’icône. "Bien plus qu’un travail manuel ou l’apprentissage d’une technique, écrire une icône, c’est un climat, une atmosphère, par lesquels tous nos sens sont nourris, éveillés et intégrés dans ce qui va se révéler être une prière continue. Écrire une icône de Marie, c’est oser l’émerveillement qui simplifie et libère, c’est aussi reconnaître la place bien trop importante du regard sur soi qui enferme et paralyse, lâcher ce fichu regard, oser accueillir Celle qui se fait proche."
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