Macron et Philippe feignent de découvrir le mauvais bilan laissé par… Macron

Parmi les petits jouets de sa panoplie « et de droite et de gauche », Macron cherche surtout, en cette campagne des législatives destinée à faire exploser la pauvre droite "baroiniste", des outils « de droite », ce qui veut dire, dans le langage de nos énarques, gestion sérieuse. D'où Philippe, Le Maire et Darmanin. Des ambitieux, sans grande réussite à leur actif, et qui auront l'immense avantage pour Macron de discréditer la droite deux fois : aujourd'hui donc, avec leur profil de carriéristes traîtres à leur camp, mais aussi dans quelques mois, quand leur échec sera patent et qu'ils serviront de fusibles au Président.

Mais il emprunte aussi des dispositifs que la droite aurait mis en œuvre s'il y avait eu une véritable alternance après un quinquennat de gauche calamiteux sur tous les plans : l'audit des finances publiques, comme M. Philippe l'a annoncé dans son entretien au JDD.

L'audit est, d'abord et avant tout, un excellent outil de communication pour faire passer, chiffres catastrophiques à l'appui, des mesures douloureuses : hausses d'impôts, etc. Et l'on sait que M. Macron a prévu une augmentation de la CSG qui, comme son nom l'indique, est bien un impôt « généralisé » ! La pratique de l'audit est de bonne guerre en cas d'alternance véritable et de situation économique et financière dégradée. Certes, la France laissée par M. Hollande coche bien la seconde condition. Mais la première ? M. Macron a réussi à être élu Président en faisant oublier qu'il était l'inspirateur de la politique économique de Hollande de 2012 à 2014, puis son ministre de l’Économie et des Finances jusqu'en août dernier. Certes, une campagne électorale est le moment de toutes les manipulations et de toutes les illusions. Un grand carnaval, cela est connu. Et celle-ci a été particulièrement réussie à ce niveau.

Mais un audit des finances publiques ? Celui-ci sera-t-il « et de droite et de gauche » ? Proposant aux Français une vision mi-chèvre mi-chou : oui, les déficits sont abyssaux, mais il y a eu quelques efforts ? Un nouveau rapport de la Cour des comptes ? Oublié dès que publié ?

En tout cas, le président Macron va découvrir la mauvaise gestion du conseiller et du ministre de l’Économie qu'il fut. Ou plutôt, ce sont ses ministres. Et, du coup, les cris d'horreur vont surgir « et de gauche et de droite » ! Ce serait cocasse, si cela n'était pas très grave.

Première à dégainer ? Muriel Pénicaud, nouveau ministre du Travail, qui hérite d'un chômage massif difficilement contenu par toutes sortes de rustines, de manipulations des chiffres (catégories A, B, C), et les incontournables « emplois aidés ».

Or, selon Le Monde, le nouveau ministre vient de découvrir qu'en quatre mois seulement, son prédécesseur avait déjà consommé plus de 60 % des crédits destinés à ces « emplois aidés » qui permettent de faire sortir artificiellement des dizaines de milliers de chômeurs des statistiques ! Et, si elle n'intervient pas rapidement, ce sont près de 62.000 « nouveaux » chômeurs qui vont venir, déjà, grever le bilan de Macron au second semestre 2017.

Vous me direz, il pourra toujours prétendre que c'est la faute de l'héritage Hollande.

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