Madame Méadel, ou l’indécence qui ne demande pas pardon
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À l’occasion de la commémoration de l’attentat de Nice, Juliette Méadel, ex-secrétaire d’État chargé de l’Aide aux victimes, a déployé toute l’étendue de son indécence, ce qui nous laisse songeurs.
Invitée sur France Info, et évoquant le massacre du 14 juillet 2016, cette dernière a "déclaré qu’il s’agissait du “premier attentat qui a visé des enfants”, oubliant, par inadvertance seulement, on peut le présumer, l’attentat de Toulouse. Rappelons donc que le 11 mars 2012, Mohammed Merah tuait un militaire, ouvrant la voie à une série d’attaques. Le 19, il attaquait une école et assassinait un enseignant ainsi que trois écoliers : Arié, âgé de 6 ans, Gabriel, 3 ans, et Myriam, 8 ans" (Libération).
Répondant aux reproches qui s’en sont suivis sur Twitter, l’intéressée les a trouvés injustes, insultants, pas à la hauteur et tout le tremblement, qui dispense ces gens-là de reconnaître leurs erreurs. À cela, la députée d’En Marche !, Aurore Bergé, a réagi promptement – et plus brillamment que sur le plateau de Zemmour & Naulleau où elle avait été d’une platitude confondante –, déclarant à Juliette Méadel : "Ce qui est déplacé, c’est d’oublier Toulouse. Pas de vous le rappeler."
Par ailleurs, si on veut bien comparer le massacre de l’école Ozar Hatorah de Toulouse avec celui du 14 juillet à Nice, dans le premier cas, Mohammed Merah avait ciblé ses victimes en fonction de leur confession, dont il avait filmé le martyre, sans doute en conformité avec la paix et l’amour qui l’habitait et qu’on nous force à avaler comme une cuillère d’huile de foie de morue, en plus mortel ! Dans le second cas, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a foncé avec un camion dans une foule pour tuer un maximum de personnes, sans aucune distinction d’âge, de sexe et d’origine. Évidemment, il ne s’agit pas, ici, de déterminer quel est le plus infâme de ces attentats, les deux remportant la palme ex æquo.
Il serait plutôt question de s’interroger sur le fait suivant : et si les victimes de l’école confessionnelle juive avaient été musulmanes, les aurait-on omises aussi spontanément ? Inutile de se voiler la face, on sait que l’antisémitisme se porte très bien ces temps-ci en France, et il faut reconnaître que le récent assassinat de Sarah Halimi – passé sous silence dans les médias et chez les politiques –, torturée et défenestrée par un fou d’Allah, ne plaide pas en faveur du contraire.
Maintenant, posons-nous cette question cynique : Arié, Gabriel et Myriam sont-ils d’abord des enfants ou des juifs dans l’imaginaire collectif ? J’insiste sur le fait que je ne saurais accuser Juliette Méadel d’antisémitisme, mais sa maladresse insultante en rajoute une couche sur une communauté qui commence à se fatiguer non seulement des coups portés contre elle mais encore de l’indifférence grandissante dont on la gratifie.
Enfin, madame Méadel devrait savoir que si l’erreur est humaine, persévérer est diabolique. Des excuses dûment formulées auraient été les bienvenues. Un vœu pieux, sans doute.
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