Maggy Biskupski s’est suicidée !
Il y a quelques heures à peine, Maggy Biskupski, porte-parole des policiers en colère, s'est donné la mort à son domicile. Et pour commettre l'irréparable, elle a utilisé son arme de service.
Cette jeune policière de 36 ans, affectée à la brigade anticriminalité des Yvelines, s'était fait connaître en prenant la tête du mouvement revendicatif qui avait secoué la police nationale lors des événements de Viry-Châtillon, en octobre 2016. Depuis, elle poursuivait son action en faveur des policiers, dénonçant leurs conditions de travail ainsi que le profond mal-être qu'engendrent, chez eux, une criminalité galopante et hors de contrôle et le mépris de ceux qui les dirigent.
La dernière fois qu'elle s'était montrée en public, c'était à l'occasion d'une émission de télévision sur C8, "Les Terriens du samedi". Émission au cours de laquelle Yann Moix avait déclenché une polémique de grande envergure en accusant les policiers "de chier dans leur froc" lorsqu'ils interviennent au cœur des quartiers difficiles. C'est avec une grande lucidité et beaucoup de professionnalisme que Maggy avait tenu tête au polémiste, l'obligeant ainsi, par la suite, à présenter ses excuses.
Cet épisode n'avait été que le révélateur d'un caractère hors normes. Harcelée par l'administration pour avoir dérogé au "devoir de réserve" en défendant ses collègues policiers, Maggy Biskupski s'était forgé une réputation de battante au sein de l'institution policière. Pour cela, elle n'avait pas hésité à défier, au péril de sa propre carrière, et sans doute de sa santé, un système qui n'hésite pas à broyer celles et ceux qui s'opposent à lui en dehors des procédures admises et convenues.
Le combat que menait Maggy était un beau combat. Elle a tenté de dénoncer de l'intérieur, forte de la seule légitimité qui était la sienne, la souffrance de nombreux policiers aujourd'hui fatigués et démotivés, d'attirer l'attention des Français sur la situation réelle que connaît notre pays en matière de délinquance. Elle y est, en partie, parvenue en se faisant reconnaître, malgré les nombreux obstacles dressés sur son chemin, comme la porte-parole d'un mouvement désormais installé et reconnu.
Mais Maggy, maintenant, est partie. Elle a rejoint, par son geste, les nombreux autres membres des forces de l'ordre qui ont mis fin à leurs jours. Ainsi, 29 d'entre eux, depuis le début de l'année, ont choisi, dans un geste de désespoir, d'attirer une dernière fois l'attention sur eux et, surtout, sur le message de souffrance qu'ils portaient tous.
Sans doute de nombreux hommages seront-ils rendus à Maggy Biskupski. Certains seront sincères et profonds. D'autres le seront moins. Mais le plus bel hommage à lui rendre sera de relever le flambeau qui est momentanément tombé avec elle. La cause qu'elle défendait dépasse en effet largement les policiers, les gendarmes et les sapeurs-pompiers. Elle est, en vérité, celle de tout un peuple qui, dans de nombreuses villes et de nombreux villages de France, est abandonné depuis des années par un pouvoir qui a définitivement baissé les bras face aux crimes, aux trafics et aux caïds, au nom d'une paix sociale qui porte les germes du désordre et de l'anarchie.
Dans ces moments d'une infinie tristesse, nous pensons tous également à la famille, aux amis et aux proches que Maggy vient de quitter. Qu'ils soient fiers de celle qui avait fait le choix de servir une grande cause, en se mettant au service des plus humbles.
INFO DERNIÈRE MINUTE
Selon certains médias nationaux, il semblerait que le suicide de Maggy Biskupski pourrait être, au moins partiellement, en relation avec des malversations auxquelles elle se serait livrée au préjudice de son association. Pour l'heure, il est encore difficile de se prononcer définitivement sur de telles affirmations. En attendant, avec la plus grande circonspection, des informations étayées sur ces révélations, et afin de ne pas salir à la légère la mémoire d'une femme engagée, je me bornerai à souligner ce que son action militante a eu de positif pour une corporation sinistrée.
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