Makao : le chaînon manquant entre Jawad Bendaoud et Emmanuel Macron ?

Capture d'écran Snapchat
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« Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es. » « Les amis de mes amis sont mes amis. » Vous me direz, ce genre de proverbes, tout droit tirés de l’Almanach Vermot, ça sent un peu trop son bon sens populaire. Donc populiste. Mais comment ne pas évoquer ces dictons lorsqu’on apprend que Makao, un ancien garde du corps du candidat Macron, fréquenterait le logeur des terroristes du 13 novembre ? Encore une "fake news", me direz-vous ?

Et rappelons qu’une "fake news", selon la définition emberlificotée du texte de loi déposé par le groupe LREM à l’Assemblée, est "une allégation ou une imputation d’un fait dépourvue d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable". Or, un tel fait est complètement invraisemblable, non ! Quoi ? Un ancien garde du corps de celui qui est devenu le chef de l’État de la cinquième puissance mondiale, détenteur du pouvoir d’éparpiller la planète façon puzzle, ferait la "teuf" avec Jawad Bendaoud ? Non, mais, ça va pas, la tête ? C’est une invention de ce qu’il est convenu d’appeler - pour faire court - la « fachosphère ». Comme quoi, vous voyez, il était quand même grand temps qu’on vote cette loi sur les "fake news". Elle sera limitée aux périodes préélectorales et électorales ? C’est bien la preuve qu’il faut aller encore plus loin !

Revenons aux faits. Mercredi, le site Fdesouche publie une vidéo où l’on voit Jawad Bendaoud dîner avec un jeune homme qui ressemble comme une goutte d’eau à ce fameux Makao. Comme Libé s’est emparé de l’information, forcément, la "fake news" potentielle a pris du galon et est devenue une "news".

Rappelons, pour ceux qui ne sont pas familiers de la « racaillosphère » et de ses satellites, que Jawad Bendaoud fut relaxé en février dernier alors qu’il était poursuivi pour avoir hébergé chez lui les terroristes islamistes du 13 novembre 2015. Il sera jugé en appel à l’automne de cette année. Un charmant jeune homme qui, selon son ex-compagne (une information rapportée par Europe 1), se serait ainsi vanté : "Je les ai niqués une fois, je les aurai une deuxième fois." Des propos rapportés par la jeune femme aux gendarmes lorsqu’elle avait déposé plainte contre Bendaoud pour menaces de mort. Plainte qui, depuis lors, a été retirée.

Quant à Makao, c’est aussi un charmant jeune homme. Plus sympathique, faut avouer. À sa décharge, lui ne fréquente pas le box des accusés. Plutôt à la recherche du box-office. Ainsi, en septembre dernier, il avait rejoint le casting de l’émission de télé-réalité « Secret Story ». Il avait, alors, avoué à Télé Loisirs sa flamme pour le couple Macron : "Si j’avais été plus jeune, je crois que j’aurais voulu me faire adopter par eux.". De son côté, durant la campagne présidentielle, au cours d’une conversation filmée dans un train, Emmanuel Macron avait, en quelque sorte, lui aussi, avoué la sienne (de flamme) pour son garde du corps. À son ami l’écrivain Philippe Besson qui l’interrogeait sur sa protection rapprochée, le candidat avait répondu : "J’ai Makao ! Hé hé ! J’ai Makao ! Le mec, il chausse du 54 !" L’écrivain de répliquer : "Ça fait rêver sur le reste !" Et Emmanuel Macron d’approuver d’un "Ouais !" C’est ce qu’on doit appeler une conversation entre deux mâles blancs.

Très éclectique dans ses soirées parisiennes, Makao, deux jours avant sa "teuf" avec Djawad, était reçu officiellement à l’Élysée. L’occasion d’immortaliser l’événement par une photo sur Twitter, avec ce commentaire : "Ce soir j’ai l’honneur d’être invité chez le chef. Emmanuel Macron ! Merci."

Bon, l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours n’a pas forcément vu l’ours. Mais alors, pourquoi ce laconisme de l’Élysée qui ne souhaite "pas commenter", comme le rapporte Libé ?

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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