Manifestations pro-palestiniennes : et maintenant, les lycéens !

Capture d'écran X
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On l'avait oublié, le visage poupin, l'assurance, la doxa de fer et le débit rapide de cette figure des manifestations lycéennes contre les retraites. Dimanche 5 mai, Manès Nadel, vice-président du syndicat Union syndicale lycéenne, désormais âgé de 17 ans, a repris du service. Sur le plateau de BFM TV, il a annoncé de nombreux blocages de lycées en soutien aux Palestiniens.

Manès Nadel, qui a désormais sa petite notoriété, est le fils d’un professeur d’économie et d’une haut fonctionnaire, il incarne le renouveau de la gauche bourgeoise et militante. Qualifiant la situation à Gaza de « massacre », son syndicat vient donc d'appeler les lycéens de France à se mobiliser, les 6 et 7 mai, via un communiqué de presse rédigé, cela va de soi, en... écriture inclusive. Et il menace la France. À BFM TV, il a confirmé que les antennes régionales de l’Union syndicale lycéenne, conjointement avec d’autres syndicats lycéens, préparaient des blocages à travers tout le pays. Plusieurs dizaines d’établissements pourraient être concernés, dont une dizaine en Île-de-France. Que demandent, exactement, ces lycéens ? Rien de moins qu’un cessez-le-feu. Il n’est pas certain, en revanche, que leur action fasse infléchir le gouvernement Netanyahou. Des pourparlers entre Israël et le Hamas en vue d’une trêve viennent d’échouer au Caire, et ce, malgré la pression américaine, l’administration Biden cherchant désespérément une résolution à ce conflit avant l’élection présidentielle de novembre. Mais Manès Nadel n'avait pas encore pesé de tout son poids !

Bloquer des lieux de savoir n’est pas la solution

Ces blocages ne sont pas du goût de tout le monde. S’exprimant dans les colonnes du Figaro, Yonathan Arfi, président du CRIF, s'indigne : « La cause palestinienne est brandie comme un slogan pour intimider les étudiants juifs et pour faire taire les opinions divergentes. Ces militants ne cherchent pas à débattre mais à imposer leur diktat de radicalité. » Force est de constater, en effet, que le sort d’autres communautés ne suscite pas le même émoi. La visite du président chinois Xi Jinping en France, les 6 et 7 mai, aurait pu être, par exemple, l’occasion d’une mobilisation en soutien au peuple ouïghour, sévèrement réprimé par Pékin. Il n’en est rien. Dans un contexte de montée de l’antisémitisme en France, Israël mobilise davantage.

Pour Quentin Macullo, responsable de La Cocarde Lycée et porte-parole « la plupart des blocages ne sont le fait que d’une minorité d’élèves, dit-il à BV. Au lycée Ambroise-Brugières de Clermont, par exemple, il y a 40 bloqueurs pour 300 élèves. » À ses yeux, les lycéens sont instrumentalisés par des politiques professionnels. Le député Louis Boyard s’est, par exemple, affiché sur X en compagnie de Rima Hassan, militante pro-palestinienne présente sur la liste LFI pour les européennes, et des bloqueurs du lycée Blaise-Cendrars à Sevran. Le communiqué de l’Union syndicale lycéenne a été complaisamment relayé par AJ+, un média de l’État qatari, ennemi d’Israël. Pour Quentin Macullo, « ces blocages sont la quintessence de l’islamo-gauchisme que nous dénonçons depuis des années ».

En fin de journée, lundi, Yvenn Le Coz, délégué national de l'UNI, publiait à son tour un communiqué pour constater que « la vague annoncée s’avère n'être en réalité qu’une vaguelette ». Et le syndicat étudiant de comptabiliser « pas plus de cinq lycées bloqués alors que nous comptons, en France, plus de 3.750 lycées ». Soit « moins de 0,2 % des lycées sur le territoire national ». Mais la vigilance reste de mise, car cet appel aux blocages est reconduit à mardi. Les lycéens pourront-ils passer sereinement leur baccalauréat, dont les épreuves commencent le 14 juin ? L'extrême gauche et Manès Nadel en décideront !

Louis de Torcy
Louis de Torcy
Etudiant en école de journalisme

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Il faut demander leur avis aux écoliers à partir évidemment de la maternelle. La maturité est précoce de nos jours.

  2. On les fera agir de plus en plus jeunes. Ils feraient mieux d’apprendre les cours d’histoire qu’ils ne connaissent pas. Il y a des coups de pieds au cul qui se perdent !

  3. Où sont les canons à eau et les gaz lacrymogènes que la Police maniait sans retenue lors des Gilets Jaunes ? Le Préfet de Police est pris d’une trouille subite ?

  4. 1ere observation : parler d’un syndicat lycéen est une absurdité de plus ! « syndicat : Association formée entre membres d’une même profession, pour la défense de leurs intérêts corporatifs ou pour celle de leurs intérêts de classe… » . être lycéen n’est, en aucun cas une profession .
    2ème observation : En quoi exprimer que l’état d’Israël commet des massacres à Gaza est-il de l’antisémitisme (D’autant que les palestiniens sont aussi des sémites …! Chez les philologues et historiens la catégorie de Sémite réunit les Juifs et les Arabes) ? Les juifs ne sont pas tous — loin de là — favorables à l’état d’Israël, à commencer par les juifs « ultra-religieux » qui y vivent ! Ces derniers seraient-ils donc anti-sémites ? De quoi s’agit-il ? de la réduction « ad hitlerum » ou du point « Godwin » ? Les anathèmes (même, et surtout s’ils sont efficaces) ne peuvent servir d’argument et ne facilitent pas le dialogue !

  5. Les Parents, à gauche toute…fonctionnaires pas de problèmes de pouvoir d’achat…on pousse donc le minot vers la révolution…bientot ils iront dans les garderies …Pauvre pays !

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