Marine Le Pen, bientôt condamnée pour avoir dénoncé l’État islamique ?
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On a beau savoir vivre dans une époque de dingues, cela n’empêche pas certains pics de turbulence. Ainsi Marine Le Pen est-elle, aujourd’hui, passible de trois ans de prison et de 75.000 euros d’amende.
Tout commence à RMC, en 2015, chez Jean-Jacques Bourdin, animateur auprès duquel Cyril Hanouna aurait presque des airs de Jacques Chancel. Et le même Bourdin de dresser, devant Marine Le Pen, son invitée, un parallèle entre Front national et État islamique Il fallait oser. Il a osé. Assez logiquement, la candidate à l’élection présidentielle poste, dans la foulée, trois photos des exactions perpétrées par l’État islamique, dont un soldat syrien écrasé vivant sous un char, un journaliste américain décapité et un pilote de chasse jordanien brûlé vif.
Son crime, donc ? Avoir relayé des clichés auparavant mis en ligne par Daech. Soit ce qui était, alors, retransmis chaque jour, à longueur de journaux télévisés, de blogs et autres réseaux sociaux. Pour Manuel Valls, Premier ministre de ces temps éloignés, il s’agissait "d’une faute politique et morale". Ah bon ?
On peut, certes, penser ce que bon semble du Front national et de l’État islamique ; mais de là à imaginer que l’un relaye la propagande de l’autre, il y a un pas que tout le monde s’était jusque-là abstenu de franchir. Sauf le tribunal de Nanterre, semble-t-il, qui poursuit maintenant Marine Le Pen pour "diffusions d’images violentes".
Du coup, cette dernière joue sur du velours en déclarant : "J’ai désormais ma médaille de la résistance contre Daech. Je suis donc inquiétée pour avoir combattu le terrorisme. Pour me mettre en examen, ils ont dû aller chercher un texte qui, à l’origine, était fait pour protéger les enfants contre le Minitel rose…" Et de conclure, non sans raisons : "C’est le monde à l’envers !" Et pas qu’un peu, mon neveu.
Du coup, toujours, personnels médiatiques et politiques évitent de trop communiquer sur la question. Les premiers n’en finissent plus de "relayer des images violentes", tandis que les seconds n’ont pas été les derniers à utiliser ces mêmes "images violentes" pour justifier l’implication de nos troupes dans un brasier moyen-oriental que la France a, aussi, largement contribué à allumer. Dans ce cas de figure, il demeure délicat de vouloir encabaner les pompiers, même si ce ne sera pas la première fois que la Justice aura eu le bras tordu au nom des grands principes dissimulant petites carambouilles et grands idéaux républicains à sauver.
Au fait, et ce, toujours à propos d'"images violentes" » relayées sur Internet, faut-il encore savoir que Jawad Bendaoud, authentique comique troupier, récemment relâché par la Justice, fait désormais figure de véritable vedette du même Internet, quelque part entre Ben Laden et Jeremstar. Non content de s’être fait un petit selfie au sortir du tribunal, il annonce tout de go : "Je préviens tout les tweetos toute les personnes qui manqueront de respect ou qui laisseront des messages indésirables seront bloquées immédiatement pas de sommation." Ce, orthographe hasardeuse et remises de peine incluses.
S’agit-il, là aussi, d’une "faute politique et morale", comme assurait naguère Manuel Valls ?
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