Marseille : retour au réel pour M. Philippe et une classe politique en pleine apesanteur
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Drôle de semaine, comme on aurait dit « drôle de guerre ». Une semaine marquée par "L’Émission politique" du Premier ministre, toujours inconnu pour un tiers des Français, et plaisantant avec un journaliste chauve sur sa calvitie, pour évoquer l'avenir des derniers fleurons français avec un flacon de shampooing L'Oréal. Une semaine marquée par les petits jeux d'appareil politiciens de MM. Lagarde et Bayrou encore, ce dimanche, tout émoustillés par leurs petits succès au Sénat. Une semaine marquée par la présentation du budget, toujours aussi déficitaire comme tous les ans depuis quarante ans. La routine. Le monde d'avant dans toute sa splendeur rassurante.
Certes, il y avait bien eu ces élections allemandes pour rappeler que quelque chose était pourri au royaume de l'Union européenne. Et puis cette étrange levée de l'immunité parlementaire de M. Collard qui avait osé montrer les crimes de Daech, alors que le député El Guerrab, qui a violemment agressé M. Faure, siège toujours à l'Assemblée, et à la commission de la Défense. Drôles de méthodes parlementaires...
Et voilà que dans ce dimanche tristounet d'automne, en ce début d'après-midi, ce que l'on tend par tous les moyens à nous faire oublier est réapparu. Une attaque au couteau, dans la gare Saint-Charles de Marseille. Deux passantes ont été tuées. Les soldats de Sentinelle ont abattu l'agresseur. "L’assaillant aurait crié “Allah Akbar“ ” en passant à l’acte." Selon le conditionnel d'usage au Monde dans ce genre de situations.
Réactions des officiels ? Le ministre de l'Intérieur, M. Collomb, tweete qu'il se rend immédiatement sur place. Et une adjointe au maire de Marseille, après avoir rendu un hommage mérité aux militaires de Sentinelle, a déclaré que "le nombre de victimes aurait pu être plus élevé". Avec de tels raisonnements, qui espère-t-elle consoler ? Et pour combien de temps ? Quant au Président Macron, il s'est dit "indigné". Très bien. Mais encore ?
La veille, M. Collomb avait détaillé la liste des attentats islamistes déjoués, notamment pendant la campagne présidentielle, et fait le point sur les 17.000 fichés S « suivis ». Rien de rassurant.
De "L’Émission politique" de M. Philippe, on n'a retenu que son humour poli, avec un dernier clin d’œil à son alopécie naissante : sur un sujet déjà oublié, "on ne va pas couper les cheveux en quatre, voyons !" Rires...
C'était de la pure lévitation automnale. De la lévitation ? De l'évitement.
Mais en ce sanglant 1er octobre, une fois de plus, nous n'avons plus envie de rire. Et nous aimerions bien que sur l'islamisme aussi, dont M. Philippe a très peu parlé, il cesse de couper les cheveux en quatre.
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