Matisse : pour Roselyne Bachelot, c’est La Guerre des boutons » !

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Ils se sont fait une raison. Alors que leur chaîne est régulièrement dépassée par CNews, les dirigeants de BFM TV ont compris qu’ils ne pouvaient plus se permettre de sous-traiter certains sujets. Il en va ainsi de l’insécurité. Le média récemment racheté par un proche d’Emmanuel Macron accepte désormais d’en parler, mais à sa façon.

Dans l’affaire Matisse, cet adolescent poignardé à mort à Châteauroux samedi 27 avril par un réfugié afghan, BFM a tout d’abord eu une bonne idée : inviter en plateau un homme de terrain. Il s’agissait d’Adama Camara, dont le frère est mort, tué lui aussi d’un coup de couteau, à Garges-lès-Gonesse en 2011. Son constat sur l’ensauvagement de certains « jeunes » est limpide. « Sur les cinq dernières années, le constat que je fais en étant sur le terrain, c’est que beaucoup de jeunes perdent la vie à coups de couteau. Énormément de jeunes », a ainsi déclaré celui qui a publié, en 2022, un livre intitulé À vouloir venger mon frère, j’ai failli tout perdre (Éd. Lattès). « La vraie question à se poser est : comment se fait-il que les jeunes, aujourd’hui, banalisent de marcher avec un couteau ? Ils vont à l’école avec un couteau, au cinéma, au sport avec des couteaux. »

Un déni nommé Roselyne

En face, Roselyne Bachelot s’est voulue nettement moins alarmiste. La dame a son rond de serviette dans les plus grands opéras d’Europe et n’a peut-être plus pris le RER depuis le siècle dernier, mais il faut croire qu’elle est une experte de la violence dans les cités. « La violence chez les jeunes, c’est quelque chose de constitutif qui a été étudié par toutes sortes de spécialistes tout au long de l’Histoire. Les enfants sont violents ! Quand on lit La Guerre des boutons, dont on a fait au cinéma des versions très édulcorées, c’est d’une violence incroyable ! » Vous avez compris le message : les jeunes ont toujours été violents, l’ensauvagement est une théorie d’extrême droite, rien de neuf sous le soleil, circulez, y a rien à voir ! Et s’il fallait chercher une explication à ce satané sentiment d’insécurité, on la trouverait sans doute du côté des chaînes info et des réseaux sociaux. « Il y a un effet de focale, à l’évidence », assure ainsi l’ancien ministre.

Dans son entreprise de dénégation du réel, la chroniqueuse a pu compter sur le soutien de Pablo Pillaud-Vivien, le jeune militant woke dont l’aveuglement volontaire irrite jusqu’à France Inter. Lui s’est servi de l’habituel procès en récupération pour accabler les rares qui avaient osé proposer une analyse politique du meurtre de Matisse et pointer le rôle de l’immigration : « Comme des vautours, il se jettent sur le moindre fait divers pour déblatérer et dérouler leur programme raciste et xénophobe », déclara-t-il ainsi au sujet de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Interdiction de comprendre la violence barbare qui s’abat sur le peuple français. Les nounours, bougies et marches blanches sont les seules réactions autorisées.

Il a fallu quitter BFM et allumer Sud Radio pour entendre un son de cloche plus intéressant. L’avocat Pierre Gentillet y faisait la liste non exhaustive des dernières victimes françaises mortes sous les coups de couteau, de Matisse à Thomas en passant par Timothée et Enzo. Et de questionner : « Qui poignarde ? Est-ce que ce sont les Timothée qui poignardent ? Est-ce que ce sont les Enzo qui poignardent ? Quels sont les profils des gens qui se promènent avec un couteau ? Ouvrez les yeux. »

 

Un appel salutaire, mais aucune chance, hélas, pour que les Roselyne et les Pablo y répondent de sitôt.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

59 commentaires

  1. Et personne, sur le plateau de bfm n’a pensé à rappeler à la vieille dame qui perd une partie de sa mémoire que ni Matisse ni Thomas, ce sont les plus récents, n’ont eu la possibilité de dire : « Si j’aurais su, j’aurais pas v’nu? »

  2. Cette femme par extension est complice des événements dramatiques, elle a appartenu a des gouvernements importateurs de migrants tueurs infiltres parmi les non tueurs sans un contrôle minimum. Fière d’elle, elle va faire la gauchiste blindée de service sur les plateaux télé.

  3. Qui peut dresser le bilan de cette dame après son passage dans les gouvernements Sarkozy et Macron ? Marre de ces gens qui jouissent d’une impunité et se permettent de dire n’importe quoi! ….alors qu’ils sont nul …

  4. L’Association Parlementaire pour la Coopération Euro-Arabe (APCEA), « chargée d’exécuter la politique du Dialogue euro-arabe », a eu comme co-présidente Roselyne Bachelot alors parlementaire européenne.
    Son nom apparaît sur le N°3 d’EURABIA, septembre 1975.
    Difficile à trouver, mais avec ces données…
    Une sacrée référence, elle a bien commencé sa carrière politique !

  5. Les profils, les armes, les mobiles, les circonstances ne varient pratiquement pas, sont CARACTERISTIQUES. Partout en France et presque tous les jours. Et ces profils, ces armes, ces mobiles et ces circonstances n’ont RIEN A VOIR avec la guerre des boutons, ni avec les Apaches des fortif’, ni avec les blousons noirs des années 60, ni avec les pastoureaux du temps des Rois Maudits. La réalité est dictée par d’autres moeurs, d’autres valeurs, d’autres traditions, d’autres modes « éducatifs ». La réalité est celle d’une guerre de civilisation. Madame Bachelot vous mentez. Et vous le savez. Pourquoi ?

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