Mediapart enquête sur CNews et… ne trouve rien

Capture d'écran
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Le jeudi 11 avril dernier, Mediapart mettait en ligne un nouvel épisode de son émission À l’air libre. Pour ce numéro, le programme présenté par Mathieu Magnaudeix et dont le slogan est « Le fond de l’air est rance, ouvrons les fenêtres ! » proposait à ses spectateurs une enquête sur CNews intitulée « Matrice du projet d’extrême droite de Bolloré ».

Le décor est posé, mais au cas où les internautes n’auraient pas compris ce qui allait être déroulé pendant près de 50 minutes, le présentateur enfonce le clou dès sa première prise de parole : « CNews est une chaîne qui désinforme, CNews est une chaîne d’extrême droite qui désinforme. » La répétition se veut persuasive.

Sur le plateau de l’émission se trouvent David Perrotin et Yunnes Abzouz, tous deux journalistes à Mediapart et auteurs d’une enquête sur la chaîne du groupe Canal+ titrée « Intox et obsessions identitaires : révélations sur les secrets de fabrication de CNews ». Ils sont accompagnés par Isabelle Roberts, cofondatrice et présidente du média en ligne lesjours.fr. Cette dernière a co-écrit plus de 200 papiers sur ce qu’elle appelle « l’empire » Bolloré. Des articles rangés dans la catégorie « Les obsessions » de son site. Bref, que des personnes totalement objectives.

L’obsession CNews

Tour à tour, les intervenants prennent la parole, chacun y va de sa petite attaque. N’en déplaise à tous ceux qui travaillent au sein de la rédaction de la chaîne - Laurence Ferrari, Noémie Schulz, Florian Tardif, Somaya Labidi et autres - ainsi qu’à la commission qui délivre les cartes de presse, pour Yunnes Abzouz, « CNews, c’est une chaîne en apparence, ce n’est pas du journalisme ». Son acolyte ajoute, sans plus de précision : « Les sujets traités sont calqués sur les obsessions de l’extrême droite », « l’info est un prétexte au débat et à leurs obsessions » et, à CNews, « on se fout des faits ». À Mediapart, en revanche, on dit la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Raison pour laquelle David Perrotin déclare : « Les invités en plateau, tous d’extrême droite… ». Oups… Olivier Dartigolles, ancien porte-parole du Parti communiste français, Laurent Joffrin, ancien directeur de la rédaction de Libération, Julien Dray, co-fondateur de SOS Racisme, Rost, rappeur et militant pour le droit de vote des étrangers, Paul Melun, auteur de Libérer la gauche (Cerf), Karim Zéribi, homme politique classé à gauche et bien d’autres encore apprécieront.

Les discussions en plateau desquelles émanent ces phrases sont entrecoupées de petits montages vidéo visant à démontrer que les journalistes ne vérifient pas les informations qu’ils diffusent. Pour le prouver, Mediapart prend pour exemple un extrait de l’émission Midi News du 13 décembre 2023 et dévoile un échange entre Sonia Mabrouk et le rédacteur en chef de son émission dans lequel tout le contraire est écrit : « Attendons les confirmations. » Quelques instants plus tard, la journaliste donne l’information à l’antenne avec toutes les précautions nécessaires : « Nous attendons confirmation mais je peux vous dire, selon le Parisien… » Si quelqu’un voit où est le problème, qu’il n'hésite pas à se manifester.

Les enquêteurs parviennent ensuite à trouver une séquence où une journaliste en duplex de Lampedusa contredit ce qui est raconté en plateau sur l’intention des migrants d’aller ou non en France. Elle rectifie la vérité mais Mediapart trouve tout de même à redire. Étonnant !

Enfin, sur l’affaire Crépol, Isabelle Roberts rappelle que c’est le Journal du dimanche, appartenant aussi au groupe Bolloré, qui a dévoilé les prénoms des agresseurs. Elle prétend que l’information était importante pour l’hebdomadaire car les noms en question n’étaient pas français. Faut-il comprendre qu’il aurait fallu les taire, justement parce qu’ils avaient une consonance étrangère ? Malheureusement, la journaliste n'explique pas au nom de quoi l’information aurait dû être cachée. Nous n’en saurons pas plus.

La déception Mediapart

Cinquante minutes et quelques accusations sans preuve plus tard, il est temps de faire le bilan de l’émission. Il n’y a rien à en tirer, la montagne a accouché d’une souris. Ceux qui promettaient des révélations fracassantes ont montré trois ou quatre séquences sans intérêt, qu’ils ont détricotées pour leur donner le sens qu’ils voulaient (ce qu’ils reprochent à CNews). Même les fidèles lecteurs de Mediapart ont dû rester sur leur faim.

Cette « enquête » n’en a que le nom. En réalité, il s’agit plutôt d’une tribune à l’attention de l’Arcom qui doit bientôt statuer sur le renouvellement des fréquences de la TNT. CNews dérange la presse dite de gauche, la ligne éditoriale de la chaîne n’est pas dans la ligne. Les médias « bien-pensants » ne seraient pas fâchés qu’elle perde son autorisation de diffuser et, par conséquent, qu’elle ne puisse plus apporter un autre regard sur l’actualité. Quoi que l’on en pense, cette cabale menée çà et là contre la chaîne de la TNT est inquiétante. Quand la presse, le quatrième pouvoir, s’en prend elle-même à la liberté de la presse, la démocratie ne peut qu’en pâtir.

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Que Mediapart soit rassuré ! Pascal Praud traité la semaine dernière de « réac » sur le plateau d’Hanouna où il était invité a répondu : « Moi réac, moi qui suit pour le mariage pour tous, la GPA, l’avortement dans la constitution et l’aide à mourir prochainement légalisée, vous me traitez de réac ? Voilà qui donne un vrai éclairage au personnage qui se dit catholique par ailleurs !

  2. A tous les médias que je ne lis plus et n’écoute plus( medias conventionnels et peu convaincants…) je regarde depuis 5 ans maintenant cnews, pour être bien informé, avoir des analyses politiques dignes , sans manipulations et d’une profondeur à toute épreuve ; on se sent un téléspectateur pris au sérieux, pas comme les médias du service public , qui infantilise ses auditeurs et téléspectateurs. Si vous voulez évoluer aller sur cnews ou Europe 1.

  3. Mediapart, avec sa mentalité et ses méthodes de caniveau, en arrive à indisposer, voire irriter certains camarades pourtant très marqués à gauche! Vouloir démolir CNews n’est pas à sa portée. Mais le danger persiste pour cette chaîne, venant d’ailleurs…

  4. « CNews est une chaîne qui désinforme, CNews est une chaîne d’extrême droite qui désinforme. »
    N’est il pas possible pour une entité aux moyens financiers conséquents de porter plainte pour diffamation publique et de réclamer de substantiels dédommagements.
    Médiapart devra prouver les « désinformations » et le positionnement d' »extrême droite »
    Pour les exemples de désinformation cela ne va pas être facile, quant au positionnement, je n’ai pas entendu la faire chaine l’apologie du parti unique, de la sortie du parlementarisme et la volonté de créer des milices.

  5. Et si Cnews enquêtait sur Médiapart ? Au fait, Médiapart est-il subventionné par notre argent public ? Dans tous les cas, les journalistes de CNews ont des sujets bien plus intelligents à traiter plutôt que de s’intéresser à ce petit journal d’extrême gauche. Bravo CNews de nous apporter des info que l’on n’entend sur aucun autre média et de traiter tous les sujets grâce à une équipe plurielle, intelligente, cultivée, etc. Malheureusement cela vaut beaucoup d’ennemis à CNews. Comme chantait Béart  » le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté ». Nos islamos gochos nous le confirment, malheureusement, tous les jours.

  6. Au fait, sait-on à quelle date l’Arcom prendra sa décision, et quel rôle jouera la commission d’enquête ? Il me semble d’ailleurs qu’il y aura deux rapports différents : L’un écrit par Saintoul (le gauchiste pathologique) et Quentin Bataillon (Renaissance, mais qui s’est plutôt bien comporté pendant cette commission) ; lequel de ces rapports sera pris en compte ?

  7. Médiapart a accouché d’un souris, ou serait-ce d’un rat parigots ?
    Et encore c’est top d’honneur que de comparer Médiapart à une montagne.

  8. Médiapart se grille à chaque enquête d’ou il sort ridicule. On les remercie tout de même pour la publicité pour cnews.

  9. Si la canal CNews est interdit ultérieurement, cela montrera définitivement que notre liberté d’expression est morte.

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