Même pas peur ! Si : de désigner l’ennemi !

L’anesthésique est employé depuis de nombreuses années et de plus en plus fréquemment ; la population subit des blessures, alors on l’endort ! Le chloroforme est efficace et même si, sur le moment, la nouvelle blessure fait mal, comme le badaud ne sentira rien par la suite, il le dit haut et fort : « Même pas peur ! »

Mais si le chloroforme annihile la douleur, à trop forte dose, il entraîne des dégâts au cœur, au cerveau, puis c’est la mort ! C’est ce qui se passe avec les attaques islamistes depuis des décennies ; tous les moyens sont employés par nos dirigeants (mondialistes, naïfs ou machiavéliques) pour endormir les concitoyens : les auteurs sont fichés S (ah, ben, voyez, soyez rassurés, on les surveillait !) ; ils étaient inconnus des services de police (ben, comment vouliez-vous qu’on prévienne l’attentat ?) ; il était déséquilibré (la science psychiatrique a ses limites !) ; il s’était radicalisé soudainement (sa mère le jure : c’était un si gentil garçon !) ; ils sont français, belges ou suédois (la double nationalité entraîne une perte de repères) dixit l’expert ; ils crient tous Allah Akbar ! (ce ne sont pas de vrais musulmans ! assure l’imam) ; ils sont rentrés avec le flot de migrants (on a besoin d’ingénieurs et de médecins !), confirme le sociologue ; ces loups solitaires étaient en lien avec des réseaux au Maroc, en Espagne, en France et en Belgique (nous allons renforcer nos liens étroits pour lutter contre le terrorisme !), assurent les ministres à nouveau réunis.

C’est ainsi que l’on impose les idées par ces formules masquant la réalité ; idem avec les images et l’émotionnel (le petit Aylan sur la plage et l’accueil, aussitôt, en Allemagne, d’un million de migrants) ; mais on censure les images montrant l’horreur (Bataclan, Nice, Barcelone) pour la protection de la dignité humaine et ne pas violer les standards de la communauté !

Dernière remarque sur les idées, valorisées dans certains cas, condamnées dans d’autres : prenons l’exemple de l’avenir de la planète : si vous ne vous alarmez pas sur le réchauffement climatique, la fonte des glaces, la disparition du loup, du tigre ou du rhinocéros, les centrales nucléaires, le diesel, vous êtes un inconscient, un égoïste, et ne pensez nullement à vos enfants et petits-enfants ; peu importe, les prospectives hasardeuses, invérifiables dans le lot de drames annoncés, la qualité est de savoir prévenir plutôt que guérir, quitte à faire peur ! Dans le cas de ces attentats islamistes, user de ces mêmes qualités de prévoyance, de mise en garde, en désignant le danger : interdit ! On est islamophobe et on surfe sur les peurs !

Depuis peu, officiellement, « on est en guerre » ! Mais chut, on n’a pas d’ennemi ; ce dernier blesse, viole, tue, décapite, lapide, mitraille, dynamite, brûle, crucifie, on lutte contre l’invisible avec des armes redoutables : bougies et fleurs !

Je répéterai régulièrement cette argumentation imparable : si on ne peut désigner l’ennemi, pourquoi, lors des premiers attentats en France dans les années 80 (synagogue Cardinet, puis RER Saint-Michel, rue des Rosiers…), alors que les enquêtes s’orientaient sur les néo-nazis (tiens donc, on voulait déjà d’autres auteurs !), la foule défilait en montrant nommément l’ennemi « Le fascisme ne passera pas ! » ? Et pourquoi, quand on sut les véritables auteurs, plus personne ne le fit derrière la banderole « L’islamisme ne passera pas ! » ?

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