[Patrimoine] Le fort Boyard en danger, bientôt sauvé !

© Wikipedia Piso17
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Ce n’est pas moins de 44 millions d’euros qui ont été donnés par le département de Charente-Maritime afin de sauver l’un des symboles patrimoniaux de son territoire. Usé par le temps et assailli par les flots de la mer, le fort Boyard est aujourd’hui le sujet de toutes les attentions.

Vauban n'avait pas osé !

Voulu par Louis XIV afin de protéger les côtes maritimes du royaume de France, et plus particulièrement l’arsenal de Rochefort, le fort Boyard n’est pourtant resté qu’à l’état de projet durant le règne du Roi-Soleil. En effet, face à la complexité de construire un ensemble défensif sur un banc de sable au milieu de l’estuaire de la Charente, Vauban aurait conclu : « Il est aussi impossible de construire un fort sur le banc de Boyard que de prendre la Lune avec les dents. » Il semble alors que Bonaparte ait réalisé l’impossible. En effet, en 1803, le Premier consul décide de lancer le chantier. Des tonnes de rochers et de béton sont ainsi larguées dans l’eau afin de faire émerger un îlot de pierre. Sur celui-ci est construit un fort à deux niveaux, haut de 29 mètres et long de 68 mètres sur 31 de large. Cependant, le chantier, après de nombreuses déconvenues, ne put être achevé que sous le règne de Napoléon III en 1866.

Que faire du fort Boyard ?

Malheureusement, le temps pris afin de construire l’édifice l’a rendu complètement obsolète à toutes fins militaires et défensives. On décide donc de transformer le site en prison, mais cela ne dure qu'un an. Abandonné par l’État, qui ne voit plus aucune utilité au fort Boyard, ce dernier est ainsi laissé à la mer et au pillage. Mis en vente en 1961, l’édifice est acheté par un particulier au prix de 33.000 francs, soit 7.337 euros. Ce dernier a alors de grands projets pour sa nouvelle propriété, mais comme ses augustes prédécesseurs, il abandonne face aux nombreux problèmes qu’il rencontre. Le département de la Charente-Maritime finit par en devenir propriétaire en 1989 et lance alors de grands travaux pour le projet télévisé Fort Boyard. La popularité de l’émission permet ainsi la résurrection de ce lieu oublié par les Français et qui fait aujourd’hui la fierté des Maricharentais.

Sauvons le fort Boyard

Néanmoins, la célébrité et la télévision n’arrêtent pas l’usure du fort par les vagues et le temps. Ainsi, le projet de sauvetage décidé par le département a pour but de protéger durablement le fort, selon la présidente du département Sylvie Marsilly, qui y voit « un joyau, la tour Eiffel de la Charente-Maritime ». Afin de lutter contre la disparition de ce lieu emblématique, le chantier a pour objectif de reconstruire les protections édifiées en 1866. Celles-ci, disparues aujourd’hui, étaient constituées d’un brise-vague à l’avant du fort et d’une enclave à son arrière, afin de faciliter l’accostage des embarcations. Elles seront alors reproduites à l’identique à un détail près : la reconstruction ne sera pas faite en pierre de taille mais avec un béton d’une teinte proche de celle du fort. Ce choix a été fait afin de réduire le coût déjà important des travaux. Lorsque ces derniers seront achevés en 2028, le fort pourra désormais accueillir un vaste public désirant visiter le site. Pour aider à ce beau projet de sauvegarde de notre patrimoine, un appel aux dons et au mécénat est aussi lancé afin de redonner sa splendeur au vieux gardien de pierre de l’estuaire de la Charente.

Eric de Mascureau
Eric de Mascureau
Chroniqueur à BV, licence d'histoire-patrimoine, master d'histoire de l'art

Vos commentaires

10 commentaires

  1. 44 millions ça ne se trouve pas sous le Pied d’un cheval dans ce pays où la dette est de 3000 milliards. A vote bon cœur Mesdames et Messieurs !!!

  2. Louis XIV et son conseil n’ont pas donné suite à ce projet car les progrès de l’artillerie le rendait déjà obsolète en plus du manque de solidité du sol en cet endroit: en Charente inférieure on dit qu’il y a deux étages visibles et quatre sous l’eau…en effet il s’est enfoncé pendant la construction. Je crois qu’il y a eu des morts parmi les ouvriers or c’était un des critères de l’Ancien Régime: les chantiers devaient être sans risque… Penchez-vous sur le canal de Brest à Nantes refusé par le roi et son conseil: Napoléon l’a fait…combien de morts? Ce n’était pas admis du temps de nos Rois!

  3. Enfin un budget qui servira à quelque chose d’utile, sauvegardera notre patrimoine, et développera le tourisme local.

  4. Une bonne nouvelle , ce fort fait parti de notre patrimoine , du paysage . Il était autrefois une prison pourquoi ne pas le rétablir en tant que prison .

    • Nous avons réussi un projet en Guyane avec la base aérospatial de Gourou au par avant nous avions un centre de stockage de délinquants performant, il semble que nous n’en manquons pas, pourquoi ne le réhabilitons pas d’ailleurs ont peux en faire un au centre de ce pays sans y avoir à construire des murs infranchissables la nature s’en charge un bon point pour les écolos qui aiment le naturel .

      • Bonjour Olaf, c’est Kourou pas gourou… Quant aux bagnes de Guyane, oui les bagnes car il y avaient trois, pour les avoir visités en 87 et 2 fois en 90, ( certains des batiments à St laurent etaient en cours de rehabilitations, historique et pour logements) encore « propres » cad non squattés par des « migrants », pas migrants car ce sont juste les habitants d’en face. A partir de la fin des années 90, St laurent devenait tres difficile à visiter et je ne sais si aujourd’hui il est encore possible d’y accéder… Bref, je puis vous assurer, surtout et plus particulierement aux iles dites du « salut », que vous entendiez encore les murs « crier » et je ne suis pas un toubab sensible. D’aprés les habitués des lieux, méme aprés des dizaines de visites, il reste qque chose. Bref, tout cela pour dire que si les conditions d’envoi aux bagnes, méme celles entre 1919 et 1938 etaient reappliqués beaucoup de condamnés prefereraient la peine de mort à 25 ou 30 ans, ferme, de bagnes sans parler de la « doublette ». Mais nous révons, les conditions actuelles en Guyane rendent presque, oui j’insiste sur le presque, impossible sa reouverture. Les kerguelen, peut étre ? Déja , perpete à perpete et pas 30 ans, en fait 23 ans ou la « Veuve » ! j’ai une preference pour la « Veuve », c’est plus court et moins cher ! Aprés tout les recours epuisés, bien sur, « nous ne sommes pas des sauvages » comme disait Popeck. Que voulez vous faire d’un terroriste musulman ou autres crimes odieux, méme aprés 23 ans, rien! Donc la « veuve » ! Que voulez faire de la meurtrière de Lola dans 20 ou 23 ans ? Pour ne citer qu’elle ! Quel sera son apport à la société des « Hommes » à sa sortie de prison ? Bonne journée, merci de votre commentaire et desolé de ma digression. Pour en revenir au sujet de fort Boyard, tres bonne idée que de le restaurer en rendant son accés plus facile. Le patrimoine national n’a toujours vocation a étre rentable, de plus combien donne la région par an, de notre argent, à des assos/ong agissant contre la France ? Enfin merci à l’auteur de l’article.

    • Excellente idée qui pourrait être enrichie d’une contribution active des prisonniers aux travaux de sa sauvegarde.

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