[REPORTAGE] Paris XVIe : un hébergement de demandeurs d’asile qui fait polémique
Dans le XVIe arrondissement parisien, un projet - déjà bien avancé - de nouveau centre d'hébergement pour demandeurs d'asile, dans une partie de l'ancien hôpital Chardon-Lagache, fait polémique autant chez les riverains qu'à la mairie. Ainsi Jérémy Redler, le maire (LR) de l'arrondissement, déplore ne pas avoir été consulté :
L’usage du site Chardon Lagache ne doit pas se décider sans la Mairie du XVIe pic.twitter.com/tCNBNTNZOd
— Mairie du XVIe (@mairiedu16) April 3, 2024
« Personne n’est au courant de rien. Il semblerait que nous ne sommes pas dans un pays avec des lois ! » nous déclare Philippe Jean-Louis, président du collectif des riverains Agir ensemble pour Chardon-Lagache Auteuil. « Il n’y a eu aucune concertation, donc forcément, cela crée de la défiance », ajoute-t-il. Ce collectif est vent debout et a lancé une pétition, le 5 avril, pour demander l’arrêt du projet. Selon Florian Guyot, directeur général d’Aurore (association de lutte contre l'exclusion, en charge de ce futur lieu d'hébergement), interrogé par Le Parisien, le centre Huda Chardon-Lagache ouvrira ses portes courant mai.
Femmes, enfants... et maris !
BV a pu entrer dans le site de l’ancien hôpital fermé au public, face à l’église Notre-Dame d’Auteuil. Des bruits de travaux se font entendre, on prépare la venue des demandeurs d’asile. La première porte donne sur un vestibule où une quinzaine de poussettes sont ordonnées. Géraldine, la directrice du site féminin de l’hôpital de l’association Aurore, nous explique l’avancement du projet : « Nous accueillons depuis deux ans des femmes avec des enfants en bas âge, à qui nous donnons des cours de français. Il y a aussi leurs maris. » Se voulant rassurante, elle ajoute : « Les demandeurs d'asile ne seront pas livrés à eux-mêmes. Ils seront pris en charge par des associations comme Emmaüs pour des activités et des cours de français. »
Lorsqu’on lui fait remonter les plaintes des riverains et de la mairie et leur non-consultation par la direction d’Aurore, elle concède : « Oui, je sais que les riverains sont très énervés. C’est vrai qu’il y a eu un manque de concertation de la part de la direction. Mais c’est aussi l'AP-HP et la préfecture de Paris. On nous a mis à disposition les lieux, alors nous n’avons pas dit non. » Interrogé par Le Parisien, le maire du XVIe arrondissement fustige, quant à lui, « l’opacité des méthodes » qui « crée un climat de suspicion ». Il rapporte avoir saisi plusieurs autorités, dont la direction de l’AP-HP et Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. Un cafetier sur la place, ainsi que quelques habitants du quartier, trouvent que la mésentente entre la mairie de Paris et la mairie du XVIe empêche la communication - au détriment de cette dernière, expliquent-ils à BV. « La mairie de Paris a l'habitude de fonctionner par oukase et édits », nous confie même l'abbé Devienne, nouveau curé de l’église d’Auteuil.
Pris pour les dindons de la farce
Comme souvent, il y a une différence entre le projet annoncé et sa réalisation. C’est ce que démontre M. Jean-Louis : « Je n’ai rien contre l’accueil de femmes en difficulté avec enfants. C’est ce qui était prévu à l’origine, mais ensuite, leurs maris sont venus, avec des enfants plus âgés. Et ils travaillent, car on les voit avec leur scooter Ubereats ou Deliveroo. » Il poursuit : « On a l’impression d’être pris pour les dindons de la farce. La méthodologie utilisée est crapuleuse. Ces gens sont des idéologues et font de la propagande. Ils avancent à partir de mensonges. » Et le président du collectif de riverains d'annoncer à BV : « Il y a déjà 20 demandeurs d’asile installés au 1er étage. »
En 2022, l’association Aurore était financée à 82,5 %, soit 192,7 millions d'euros, par des subventions ou des dotations, d’après le rapport d’activité. Face à de tels moyens financiers et une telle opacité, la résistance s’organise : « Aujourd’hui, nous sommes une centaine de personnes mobilisées activement pour surveiller et bloquer ce projet », signale Monsieur Jean-Louis. Lorsqu’on lui demande la date de l’installation prévue en mai, il répond : « Il est hors de question que cela se fasse. Je continuerai à m’opposer jusqu’à ce que l’on ait gain de cause. »
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 18/04/2024 à 11:57.
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Gabriel Decroix
Étudiant journaliste
9 commentaires
Tout ça n’est pas bien grave si les bobs parisiens ne veulent pas des réfugiés on les dirigera dans les petites communes rurales où les péquenots du coin sont moins influents.
Surprenant de remarquer que les gens en besoins d’être aidés ont des traitement si différents, on crée des hébergements on en recherche, c’est le cas dans le village ou un médiat a visité toutes les habitations qui peuvent être vides où libérés, pour y loger des nouveaux arrivants et futurs, pendant le même temps des Français citoyens qui ont de très petits salaires ne peuvent se loger. Y aurait il deux poids et deux mesures.
Ils peuvent toujours dormir dans leur voiture, s’ils en ont une…Je parle des Français qui travaillent.
Des français dorment dans la rue depuis des années et là pour des migrants partout on trouve des lieux que l’on aménage à coup de millions il y a de quoi enrager .
Tout le monde doit profiter du vivre-ensemble, personne ne doit être laissé de côté, surtout que ces happy few représentent une grosse partie de la clientèle [PPE, LR, Renaissance].
Le droit d’asile doit être supprimé.
De nombreux pays s’en passent .
Coût des subventions aux associations immigrationnistes 700 millions d’euros par an. Une immigration temporaire de travail. Leurs ambassades sises dans le 16eme peuvent les loger
Dur pour le maire LR d’avoir vote Macron comme beaucoup de ses administrés de se retrouver abusés..ils devaient se penser bien à l’abri..
Et comme d’habitude les « bons Français » qui travaillent dorment dans leur voiture….ou dans la rue ! Il faut supprimer toute subvention à ces associations qui s’enrichissent sur le dos de ces « bons Français », et envoyer leurs membres construire, avec leur propre argent, des hébergements dans les îles Kerguelen !
« Les b…ons Français ou les c…s de Français? Combien de temps tout cela va t-il encore durer?