Salman Rushdie est consterné par le ventre mou de l’Occident. On le comprend.
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L’Obs du 8 juin ("Débats") présentait un ouvrage du médiéviste Philippe Buc, publié en février 2017, qui "met en évidence les racines chrétiennes du bellicisme occidental, des premiers siècles jusqu’à nos jours". Allez savoir pourquoi, mon petit doigt me dit que, parmi ceux que le postulat de l’ouvrage enchantera, s’en trouvent un certain nombre farouchement hostiles à l'idée de "racines chrétiennes de l’Europe" : le bellicisme occidental puise ses racines dans le christianisme, mais l’Europe n’a pas de racines chrétiennes… Chesterton avait saisi avec génie certain de ces paradoxes des hommes de son temps.
Il va de soi que ce postulat (lien entre religion et bellicisme) exclut d'emblée Allah - Munich oblige - même si, en son nom, on ratiboise volontiers du civil européen ces temps-ci au camion, au fusil-mitrailleur, au couteau de cuisine ou à la bombe artisanale. Le christianisme n’étant pas, comme la présentation de l’ouvrage le suggère (et contrairement à l’islam), "de paix et d’amour", il reste censément celui qui "tend l’autre joue". Ce qui constitue peut-être l’incitation à la violence démontrant son irréfutable lien avec le bellicisme.
L’on comprend mieux pourquoi certaines Allemandes élégantes et charmantes "l’ont bien cherché" du côté de Cologne, un certain soir de la Saint-Sylvestre : elles n’avaient qu’à être moches ou voilées. Ou les deux. Oups : je n’ai rien dit. Le magazine se rattrape toutefois en publiant, dans le même numéro, les interviews respectives d’un spécialiste de l’islam, Gilles Kepel ("On ne joue pas au plus malin avec les djihadistes"), et d’un écrivain sous le coup d’une fatwa de paix et d'amour - j’ai nommé Salman Rushdie - autour du thème du "modèle anglais".
Le premier cite un théoricien djihadiste, Abou Moussab al-Souri, lequel avait évoqué dès 2005 l’idée d’un djihad à bas coût (que j’ai envie de nommer do it yourself) ciblant l’Europe, ce "ventre mou de l’Occident" (dixit Abou Moussab), étant entendu que tout citoyen du "ventre mou de l’Occident" exprimant des velléités de musculation abdominale se verrait attribuer, par la doxa antiraciste musulmane dite modérée et Abou Moussab réunis, les qualificatifs de "fasciste" et d’« islamophobe ».
Nos enfants peuvent bien exploser au nom d’Allah : le principal est de les sauver du péril électoral populiste néonazi… Sacré Abou, ce bon vieux truc éventé, on le connaît par cœur : tu dis ce que tu penses ? Facho ! Tu ne le dis pas ? Hypocrite ! Il n’est pas faux de considérer, toutefois, que le "ventre mou de l’Occident", totalement à la ramasse en subissant de front cette grossière manœuvre d’encerclement de l’islam, ait "de quoi tenir". À chaque nouveau bain de sang islamiste, alors que gesticule d'avance à terre un islam hurlant "C’est pas moi ! C'est pas moi !", les survivants déboulent en bêlant : "Ils attaquent nos valeurs ! Ils attaquent nos valeurs !" Nos "valeurs" ? Se pinter la gueule à la bière en terrasse le samedi soir. Soit : bains de bière contre bains de sang, santé au multiculturalisme ! Quoi d’étonnant à ce que le ventre occidental soit mou… Au Panthéon, le résistant René et son arme, la chope ! À l’Arc de Triomphe, la tombe du poivrot inconnu !
C’est évidemment du côté de Salman Rushdie que l’on va retrouver un minimum de bon sens, et ce n’est pas un hasard s’il formule strictement la même idée que la poignée d’esprits lucides restant à patauger contre vents et marées en ce poisseux "ventre mou de l’Occident". Extraits : "Il faut arrêter cet aveuglement stupide […] La Grande-Bretagne part dans les égouts et ne s’en rend pas compte […] Ce que je trouve consternant, c’est d’entendre Marine Le Pen analyser l’islamisme avec plus de justesse que la gauche. C’est très inquiétant, vraiment, de voir que l’extrême droite est capable de prendre la mesure de la menace plus clairement que la gauche." Puisque c’est Salman qui le dit…
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