[SATIRE A VUE] Pour Libération, le prof de gauche serait en voie d’extinction

@Kenny Eliason/unsplash
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Dans ce paysage ravagé par le vote RN, Libération est allé voir du côté des profs s'il restait quelques survivants. Combien avaient résisté à l'appel des réalités ? Au milieu des ruines, le journaliste avance et identifie un professeur d'histoire-géo encore accroché aux branches du rosier socialiste. Son constat est glaçant : « Le cliché des profs qui sont tous de gauche, c’est archi-daté. J'ai des collègues qui votent RN et qui ne s’en cachent plus. » C'est affreux. Le dernier bastion de la gauche est en voie d'effondrement.

Des fantômes du PS accourent pour annoncer les sévices qui attendent les élèves en cas de victoire de la droite. Des violences policières, des tortures dans des caves obscures... « Si le RN devient majoritaire, les policiers vont se sentir libres. » L'inquiétude règne dans les rangs clairsemés des grognards de 68. « On se demande ce qu’on va dire à nos élèves à la rentrée de septembre si on a, face à nous, un ministre de l’Éducation nationale, un Premier ministre d’extrême droite. » Seul un silence religieux sera de mise. Une messe laïque, un De profundis. Les profs encore de gauche seront en grand deuil. Mantille de rigueur. Alors, justement, à propos de voile... Un professeur de Trappes (Yvelines) pose la question qui le hante depuis le résultat des élections européennes : « Nos mamans sont quasiment toutes voilées, donc est-ce qu’on va devoir annuler les sorties parce qu’elles ne pourront pas les accompagner ? » Des classes entières immobilisées ! Des voyages en car simulés par des projections de vidéos sur les fenêtres ! Voilà où la droite va conduire l'élève avide de grands espaces.

 

Ça lit un quotidien de gauche, mais ça court voter Bardella

 

Un spécialiste de la terreur en milieu scolaire intervient. La ficelle nazie ne marche plus. Effilochée, usée, elle ne produit plus aucun effet sur l'élève. Jugeons pourtant de la maestria avec laquelle le professeur maniait l'outil : « Je ne comprends pas, on a abordé en cours le régime de Vichy, le massacre d’Oradour-sur-Glane, j’avais l’impression d’avoir réussi à leur faire comprendre des choses importantes, et là, ils ne voient pas le rapport avec ce qui se passe aujourd’hui. » Il en restait un qui voyait le rapport. Il est là devant le journaliste de Libé, mais pour combien de temps, encore ? Des collègues lui auraient conseillé de quitter le métier pour s'inscrire aux intermittents du spectacle. Y a plus de jeunesse, y a plus rien.

« Aux européennes, 16 % des "enseignants et professions scientifiques" et 23 % des professeurs des écoles prévoyaient de voter pour un parti dit de droite radicale (dont RN et Reconquête) », précise Libération. À la rédaction du journal, la méfiance s'est installée. Les lecteurs, les abonnés de longue date. Tous pourris. Ça lit un quotidien de gauche, mais ça court voter Bardella. Sans le dire à personne. En catimini, à la sournoise. Des électeurs de droite font mine de le lire pour éviter d'être agressés par les émules du fiché S de Mélenchon. Allez vanter les mérites du Nouveau Front populaire, dans ces conditions !

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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