Sur France Inter, on plaide pour… des guerres plus écologiques

casques fleurs image IA © Samuel

Posons un constat préalable : l’écologie n’est pas un sujet hors-sol. Et pour cause, puisque ce n’est pas une idée de gauche. Le respect de la nature, la volonté de ne pas tordre l’ordre du monde pour satisfaire les égoïsmes de tel ou tel, la recherche de l’harmonie : c’est cela, au fond, l’écologie. Et il est d’ailleurs bien curieux que les défenseurs gauchistes d’une écologie mal comprise soient également favorables à la GPA ou à la pilule : pas très naturel dans un cas, pas très bio dans l’autre.

En revanche, si l’écologie est un enjeu infiniment respectable en soi, elle n’a malheureusement rien à voir avec la guerre, qui est par excellence le lieu du déploiement de la barbarie, le lieu de l’hubris, aussi (y compris face à la nature). Pourtant, France Inter a invité, le 22 avril, dans La Terre au carré, un chercheur, baptisé Adrien Estève, qui, dans Guerre et écologie. L'environnement et le climat dans les politiques de défense (paru aux PUF), s’interroge sur la manière dont les armées françaises et américaines se positionnent vis-à-vis des « bouleversements climatiques ». Attachez vos ceintures ! On décolle...

Bombarder en préservant la biodiversité... un vrai défi

S’il convient du fait que la protection de la nature dans les conflits fait partie des conventions de la guerre depuis le XVIe siècle, le chercheur constate toutefois que les années 60-70 (tests de Reggane et Mururoa, agent orange et napalm au Vietnam) constituent un tournant dans la pratique de la guerre (il a parfaitement raison). Il en profite pour en tirer des conclusions axées sur l’actuel conflit en Ukraine : « Typiquement, au sein du personnel de défense européen, on a de plus en plus cette conscience que la sobriété énergétique et que l'indépendance énergétique doivent nous permettre tout à la fois de relever le défi de la biodiversité et de contrer l'impérialisme russe. » Là, on a un peu plus de mal à saisir. Oui, l’indépendance énergétique est un enjeu de résilience ; oui, la sobriété énergétique permet à un peuple de durer en conditions de guerre. En revanche, la « préservation de la biodiversité » ne saurait être, en la circonstance, qu’un effet de bord, un bénéfice associé.

Bons conseils, mauvais exemples

On ne peut pas faire la guerre en essayant de préserver les espèces menacées, les forêts ou les cours d’eau. En face de nations occidentales rongées par toutes sortes de culpabilités, cherchant à se montrer vertueuses jusqu’à l’absurde, il y aura toujours des pays moins regardants, prêts à tout pour gagner. C’est un peu comme les émissions de carbone : l’Union européenne se flagelle tandis que la Chine construit des centrales à charbon.

Nous autres, vieux pays, avons perdu jusqu’à l’idée de domination. Nous sommes comme les vieillards dont parlait La Rochefoucauld, qui « aiment à donner de bons conseils, pour se consoler de n'être plus en âge de donner de mauvais exemples ». Des pays plus jeunes, plus forts et sans pitié affûtent des armes terribles, tandis que nous jouons les parangons d’éco-responsabilité. Cette intransigeance impuissante est-elle comparable à la dévotion tardive qui saisit Louis XIV, épousant l’austère Maintenon au soir d’une vie d’orgueil et d’hédonisme ? Nous n’avons plus qu’à espérer que non…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 27/04/2024 à 0:57.
Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

17 commentaires

  1. Personnellement je ne nie pas le réchauffement climatique anthropique ! Mais je ne crois absolument pas, à la surchauffe climatique et ca n’est pas ce qui se passera ! Hervé de Néoules !

  2. Dans le cadre de la réindustrialisation de la France je pencherai pour des usines de fabrication de camisoles de force…

  3. Les Tontons Flingueurs sont en avancent sur leurs temps, avec le pistolet à Dragée et Bastos pour la gorge, en plus de la distribution de marron et châtaigne ?!…

  4. Voici une idée intéressante que les escrologistes pourraient transformer en loi internationale : en cas de projet de conflit armé, les parties belligérantes devront dès le départ définir avec une précision cadastrale les zones d’exclusion de tout combat pour préserver la biodiversité.
    Voici une idée intéressante car in fine, au vue de tous ces combats qui se déroulent en France pour chaque projet d’aménagement cette fameuse loi interdirait de fait la guerre !
    Que deviendraient les hommes s’ils ne pouvaient plus faire la guerre ?

    En attendant, que les bisounours demanent aux russes et aux ukrainiens de mettre des fleurs à leur fusil…

  5. Il serait beaucoup plus simple, pour épargner la nature et des milliers de vies humaines d’organiser des combats entre chefs d’états. Un combat Biden /Poutine cela aurait de la gueule ! Il y aurait moins de postulants à la « charge suprême » !

    • Et si l’on faisait la guerre à coups de bouquets de fleurs!…Mais pas de roses car il y a des épines…

  6. Les écolos seraient favorables à la bombe à neutrons qui détruit les organismes, mais sans
    causer des dégâts importants
    aux infrastructures et à l’environnement.

  7. Est-ce-qu’un champignon atomique est un champignon bio ? Est-ce-que la guerre biologique est une guerre propre ? Encore un chercheur payé à ne rien trouver…..

  8. Il existe bien des missiles sol-air mais ils ne sont pas encore propulsés à l’énergie solaire.
    Proposons d’organiser un Grenelle de la guerre éco-compatible !

  9. La diversité des especes menacées par la guerre ?…l’homme n’est même pas cité…Il est ou le paradis artificiel ou ils vivent

  10. On voit bien que ce monsieur n’a jamais fait la guerre, les 7,62 ne trient pas les fleurs, elles font des trous.

    • Si tous les spécialistes qui s’expriment dans les différents médias savaient de quoi ils parlent, il n’y aurait plus grand monde sur les plateaux TV.

  11. Avec eux il reste deux solutions selon moi : soit relancer la guerre des boutons avec ces boutonneux , soit la faire via une bataille navale sur papier recyclé bien sur assis autour d’ une table dressée en plein désert après une équipée à dos de chameaux pour éviter d’émettre des ondes et du co2 .

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