« Toute l’aile gauche qui fait habituellement la morale se trouve accusée »

Des accusations de harcèlements, de viols et d'agressions sexuelles... C'est le journal Libération qui révélait, ce lundi, les témoignages de seize jeunes femmes se déclarant victimes d'anciens dirigeants du syndicat étudiant UNEF de 2007 à 2015.

Samuel Lafont, conférencier et spécialiste en communication digitale, répond aux questions de Boulevard Voltaire au sujet de ce scandale qui éclabousse d'anciens cadres politiques.

Occasion également, pour celui qui est à l'origine de la pétition "Stop au retour des djihadistes en France !", de réagir au retour annoncé sur notre sol de Mélina Boughedir, djihadiste expulsée d'Irak.

Samuel Lafont, le syndicat l’UNEF doit répondre aujourd’hui d’accusations de viol et d’agressions sexuelles. Cette information de Libération vous étonne-t-elle ?

Je ne suis pas du tout surpris par ces accusations. L’UNEF est aujourd’hui accusée de harcèlement, viol ou agression sexuelle. Il y a quelque temps, c’était les mouvements de jeunes socialistes et des jeunes communistes. Pour moi, c’est toute la gauche qui fait la morale habituellement à toute la classe politique qui est accusée. L’affaire est très grave.
Si on regarde l’article de Libération dans lequel plusieurs responsables de l’UNEF ont été cités. Je demande à monsieur Blanquier si une personne comme monsieur A. enseignant et syndiqué au SNES-FSU qui est cité peut rester enseignant s’il est condamné pour viol.
Je veux également aborder le cas de monsieur Grégoire T. dont on soupçonne l’identité, parce qu’un compte Twitter de l’UNEF a été modifié dans la matinée puis supprimé. Il y a aussi Jean-Baptiste Prévôt, ancien de l’UNEF et travaillant pour l’ambassade de France à Malte, qui aurait utilisé son poste pour récupérer des numéros d’adhérentes dans les fichiers afin d’être très entreprenant envers elles.

Comment expliquez-vous que ces faits aient pu être cachés aussi longtemps ?

Je crois que plusieurs éléments peuvent expliquer cela.
Certains militants de l’UNEF considèrent d’autres organisations étudiantes comme "coincées". Je pense qu’au contraire, ce sont eux qui n’ont pas compris où se situaient les rapports normaux entre les personnes, ce qui leur vaut d’avoir des violeurs dans leurs rangs.
Par ailleurs, il y avait peut-être un effet gourou quand Jean-Baptiste Prévôt était président du mouvement. Cela peut expliquer cette omerta.
Il faut savoir que dans un mouvement comme l’UNEF, il y a des combats permanents pour obtenir la majorité. Il était donc facile pour les responsables de faire passer les accusations de viols comme liées simplement à des désaccords politiques. Il était en cela plus facile pour eux de cacher les choses’ mais la vérité éclate désormais au grand jour.

Une jeune djihadiste devrait selon toute vraisemblance rentrer en France. Y voyez-vous un coup porté à votre pétition contre le retour des djihadistes français ?

Les soutiens des djihadistes essayent toutes les 2 ou 3 semaines de promouvoir les retours des djihadistes. Il serait très grave que cette femme puisse revenir en France. J’espère qu’elle ne sera pas autorisée à revenir. Son avocat prétend qu’elle n’a pas été djihadiste, puisqu’elle n’a pas été condamnée sur place. Elle a quand même rejoint sur place l’organisation État islamique, donc elle est djihadiste. De plus, elle est soupçonnée par les services irakiens d’avoir fait partie de la brigade des mœurs de cette organisation. Il s’agit de ces femmes qui se promènent dans les rues pour s’assurer que les gens respectent bien la charia.
Je demande clairement à Emmanuel Macron s’il est prêt à accueillir des gens comme cela sur le territoire français.
Je rappelle qu’il y a désormais 83.000 signataires de la pétition-stop djihadiste.

Samuel Lafont
Samuel Lafont
Directeur de la stratégie numérique d'Eric Zemmour

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