Vive la médiocrité ! Pour Nicole Belloubet, l’excellence, c’est le rap

Capture d'écran ©BFMTV
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Ce lundi 29 avril, Nicole Belloubet visitait un « internat d’excellence » : celui du lycée Gallieni, à Toulouse. Un des élèves, Mathéo - ç’aurait pu être Kevin tout aussi bien -, avait préparé un compliment pour le ministre de l’Éducation. Il n’avait pas choisi Maurice Carême (« J’ai rencontré trois escargots/Qui s’en allaient cartables au dos »). Il n’avait pas choisi Le Cancre de Prévert (« Sur le tableau noir du malheur/il dessine le visage du bonheur »). Ces poèmes n’allant pas avec son jogging, ni avec son sweat à capuche, ni avec ses baskets, ni avec son élocution, Mathéo a composé et chanté son rap. « Un internat d’excellence - ho !/Malgré ses complications/Oui je sais, je ferai des explications/Plus aucune ni mauvaise intention/Promis dans le futur/je ferai plus attention/C’est vrai des fois j’suis sous tension… »

Sous la lourdeur des rimes en -tion (encore n’y sont-elles pas toutes), Nicole Belloubet n’a vu que richesse : « Les internats d’excellence : c’est Mathéo qui en parle le mieux, à travers son rap », a-t-elle écrit, sur X. Ces internats ont été imaginés dans la foulée du Plan Espoir Banlieues de 2008. Parmi ce qui les définit, on trouve « un management efficient », expression empruntée aux ressources humaines. Comprendre qu’il ne faut pas moins de trois CPE pour « manager » les 210 élèves internes du lycée Gallieni.

Par la suite ont été créés « l’internat tremplin » pour collégiens absentéistes et violents et, tout récemment, « l’internat expérimental » qui laisse à penser qu’il recueillera les élèves ayant échoué dans les autres types d’internat… On a vu récemment Gabriel Attal y expérimenter le dialogue avec de pauvres gamins sans vocabulaire ni syntaxe. L’Éducation nationale s’épuise à créer des internats pour gérer l’ingérable en prélevant dans les ZEP+ des cobayes pédagogiques. Ne pas laisser sombrer tout à fait quelques enfants nécessite un investissement humain et financier disproportionné.

L’ouverture culturelle, on nous la fait à l’envers

L’internat du lycée Gallieni met en avant « l’ouverture culturelle ». Sachant qu’une étude sociologique sur les internats d’excellence estimait, en 2018, que deux tiers des élèves « sont adeptes de la culture de rue », où réside l’ouverture, dès lors qu’on maintient les élèves dans leur rap d’origine ? L’ouverture consisterait à leur faire travailler le chant choral ou tout autre chant qui ne soit pas celui qui les a formatés. Au contraire, on les maintient dans cette culture, comme à Guebwiller avec un « atelier slam-rap » ou à Besançon avec du hip-hop. À chaque fois, cela est présenté comme une « découverte » pour les élèves - un comble.

Les internats d’excellence « permettent aux jeunes de révéler leur potentiel », a encore écrit Nicole Belloubet au sujet de Mathéo. Le potentiel de ce garçon, c’est donc d’écrire du rap. Pas de déclamer Racine. Mathéo sortira de l’internat comme il y est entré, avec les mêmes références culturelles, NTM et Jul ; avec les mêmes vêtements, ceux qu’il porte quand le ministre de l’Éducation visite l’établissement : c'est-à-dire ceux d'une ordinaire racaille. Pourquoi évoluerait-il ? C’est là le potentiel et l’excellence qui satisfont l’équipe pédagogique et le ministre de l’Éducation : les Français supporteront les coûts. Après Oudéa-Castéra chantant Aya Nakamura, après Dati sur Skyrock, voilà Belloubet promouvant le rap. Le gouvernement Attal est une catastrophe d’un point de vue économique, sécuritaire, scolaire, mais musicalement, pardon, on est à la page.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

60 commentaires

  1. Puisque l’on est en « mode inversé », il est normal que l’on marche sur le tête….Enfin, je préférais quand même la « street dance  » des années 80..Bien plus « fun » ! Belloubet ou l’excellence de la médiocrité ?

  2. Pauvre France nous sommes mal partis avec des nuls comme Belloubet de gauche évidemment comme sont chef.

  3. Mme Belloubet est dans la pure tradition de la gauche. On peut se rappeler Jack Lang, qui lors d’une manifestation francophone dans une capitale d’ancien pays de l’est, était venu accompagné par un groupe de rap. Les locaux n’en croyaient pas leurs yeux et leurs oreilles !

  4. Je le redirai toujours, le rap est à la musique ce que la diarrhée est à la gastronomie. L’odeur, les bruits, l’aspect, tout y est. Normal que la gauche adore.

  5. Les jeunes délinquants, on devrait les enfermer dans la même cellule qu’elle ….ils ne reviendraient pas!

  6. En 5 ans à la Justice, elle a grandement participé à l’ensauvagement que nous connaissons aujourd’hui….Macron n’allait pas laisser un tel talent à la retraite….L’EN était fort mal en point mais sait-on jamais, elle avait peut-être une chance de se relever….Seule Belloubet pouvait l’achever le plus vite possible…..Qui ose encore dire que ce type est de droite à part la gauche qui se planque derrière lui pour garder ses niches ?

  7. La sévérité selon ATTAL : « Vous avez tenté d’égorger votre professeur. C’est très grave. Vous serez privé de dessert ».

  8. Mais elle n’est pas à la retraite, à 70 ans?? Mais à cet âge-là, on comprend les jeunes, car c’est bientôt retour à la case départ : couches, repas liquide, et fauteuil roulant !

  9. Rien de surprenant dans ce témoignage d’inculture venant d’une juriste qui déclarait que le blasphème était un délit!

  10. Au forum des halles, à Paris, le centre « culturel » la Place, a pour mission de promouvoir l’ensemble des disciplines du hip hop : danse, rap, graffiti. Surface : 1400 m2
    La porte à coté, la Médiathèque, Littérature, BD, conférences : 1030 m2 . Point

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