14 juillet 2019 : la France, l’Europe, le monde et l’espace !

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Depuis fort longtemps l'on ne vit autant de nationalités défiler sur les Champs-Élysées, et au-dessus ! En même temps, et pacifiquement. Car le thème de la parade, voulu par le Président, était « Agir ensemble » dans le cadre de l'IEI. L'illustration venait d'abord de la tribune, avec les onze invités européens du Président français, dont Jean-Claude Juncker, président sortant de la Commission.

Je rappelle : « L'Initiative européenne d’intervention, lancée le 25 juin 2018 par la signature d’une lettre d’intention par les ministres de la Défense de neuf pays européens. Initiative ambitieuse à caractère résolument opérationnel, l’IEI vise à favoriser l’émergence d’une culture stratégique européenne commune et à créer les conditions préalables pour de futurs engagements coordonnés et préparés conjointement sur tout le spectre de crise. »

En ouverture de rideau aérien, derrière une Patrouille de France cette année normalement tricolore, mais affublée d'un patronyme d'occasion international « Big Nine » - « Grand Neuf », pour les béotiens délibérément francophones, car ils sont 9 Alpha Jet -, 58 avions de combat gros ou fugaces, impressionnants et offensifs, chasseurs ou supports électroniques et logistiques, dont l'impressionnant A400M et le tout nouvel avion ravitailleur et multirôle A330 Phénix, produit par Airbus.

Parmi tous ces aéronefs, huit portaient des cocardes de cinq nations étrangères, soit l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal, la Belgique, ainsi que la Grande-Bretagne ! Eh oui, nonobstant le Brexit, Albion demeure notre plus forte - et meilleure ? - alliée militaire du continent.

L'injustice traditionnelle de la grande parade militaire de Paris demeure vis-à-vis de la Marine qui ne peut, à l'évidence, y faire défiler ses superbes bâtiments ! Heureusement, son aéronavale portée par le Charles-de-Gaulle, rentré à point nommé, après quatre mois de la campagne « Clemenceau » en Asie, a pu participer avec quatre Rafale, crosse d’appontage abaissée pour bien les distinguer, outre les avions de détection maritime tel l'Atlantic...

Le prestige et la notoriété de notre armée navale ont, cependant, devancé la fête nationale avec le lancement chronologiquement très opportun du Suffren, grand rapace sous-marin de nouvelle génération, deux jours avant le grand défilé, en présence du président de la République. Occasion de rappeler le rôle international prééminent de la France pour la paix et la libre circulation, en particulier grâce au Charles-de-Gaulle, navire amiral de la flotte, « 42.000 tonnes de diplomatie », selon ses supporteurs pékins les plus enthousiastes, adeptes de puissantes métaphores !

Cependant, concomitamment avec la fête nationale, le Président a révélé, la veille à l’hôtel de Brienne, une très importante création concernant l'espace. Je ne fais pas référence au système Zapata et l'homme volant qui a fait une démonstration finale fugace autant qu'impressionnante, mais à un futur commandement de l'espace.

Déjouer les menaces provenant de la lointaine troisième dimension et assurer la protection de notre patrimoine technique en orbite sera la mission de cette nouvelle organisation. Elle est confiée, logiquement, à l'armée de l'air qui deviendra, à terme, selon le Président lui-même, l'armée « de l'air et de l'espace ».

Ce qui lui rendra un peu justice, alors qu'elle reste si discrète médiatiquement et dans les hautes sphères, en particulier avec la présence reconduite du même chef d'état-major particulier du Président, l'amiral Rogel, déjà en place sous Hollande depuis 2016...

Henri Gizardin
Henri Gizardin
Ancien pilote de chasse - Son blog.

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