2023, open bar pour Macron ?

Et si les papouilles d’Emmanuel Macron à Kylian Mbappé n’étaient pas aussi anecdotiques que ça ! Certains y ont vu le comportement d’une sorte d’adolescent attardé, de relou qui tape l’inscruste auprès de l’idole de la cour de récré. D'autres, une sorte de Néron ou Caligula aux petits pieds se mettant en scène devant le monde entier. Il y a sûrement un peu de tout cela. Et il n’y a qu’un Bernard-Henri Lévy pour prendre au premier degré les pouvoirs magiques de notre Président. « Je ne suis pas fan de foot et ai la tête en Ukraine. Mais je trouve belle l’image de Macron réconfortant Mbappé. L’un, thaumaturge, Président des défaits et des tombés. L’autre, jeune héros plongé dans la colère d’Achille. Elle est romanesque, cette défaite pleine de panache », a twetté le philosophe. Entre nous, ce soir-là, le Président des défaits n’avait visiblement pas la tête en Ukraine…
Des papouilles, donc, qui font encore papoter, trois jours après. Cette scie de Natacha Polony, sur BFM TV, s’exclame : « Quand on est Président, on n’est pas supporter, il faut de la décence », relayée par ce barbon d’Alain Duhamel : « Il s’est théâtralisé avec Kylian Mbappé. » Des qui se croient encore sous Giscard ou Pompidou ! Alors, le journaliste, pompier de service de la Macronie, Thierry de Cabarrus réagit en trouvant les commentaires des deux compères « insupportables ». Insupportables pour qui ? Là-dessus, une certaine Françoise Gouriou, professeur agrégée d’allemand à l’académie de Saint-Cyr-Coëtquidan, s'il vous plaît, vient y ajouter son grain de sel : « Quoi qu’il fasse, Emmanuel Macron sera toujours critiqué. Donc, il a bien raison de faire ce qu’il veut, quand il veut et comme il veut. » Et là, à bien y réfléchir, tout est dit. Passons sur la première phrase. Il a un peu signé pour ça, Macron : un Président qui ne serait pas critiqué, ça ne serait pas du jeu. Mais la deuxième phrase ? Du second degré, dira-t-on ? Peut-être. Peut-être pas, car n’est-ce pas là au fond toute la philosophie qui anime le macronisme ? Je fais ce que je veux, quand je veux, où je veux. Parce que « je suis votre chef ». Parce que je suis votre chef, je passe désormais les troupes en revue tout seul, en violation des usages les plus antiques de nos armées : ce que n’aurait jamais fait de Gaulle, qui s’y connaissait un peu plus en matière militaire que Macron. Parce que, hier, nous avions la majorité absolue. Parce que, aujourd’hui, nous avons le 49-3. Avec, en prime, le sourire satisfait de celle qui aurait encore ramené un 20/20 à la maison. Quand il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir. Tout le plaisir est pour eux.
On l’a écrit ici, dès août 2021 : ce second quinquennat sera « open bar ». À l’époque, nous n’avions pas prévu la guerre en Ukraine. Eux non plus, d'ailleurs. Certes, nous sommes « au bord d’une guerre thermonucléaire », comme dirait ce bon docteur Patriat, mais cela ne va pas empêcher de lancer dans quelques jours la réforme des retraites alors qu’une majorité de Français y est opposée. Les Français n’en peuvent plus de l’immigration, avec cette intuition que leur destin leur échappe et que leur identité passe par pertes et profits ? Eh bien, on va leur faire avaler l’immigration à la découpe. À travers ces fameux « métiers en tension ». Il paraît que la France, elle aussi, est en tension... En plus, faut reconnaître qu'il joue sur du velours : voyez les syndicats qui déclenchent une grève en pleine période des fêtes, histoire d'emmerder tout le monde. Bravo, les gars, pouviez pas mieux rendre service à Macron ! À quelques jours (10 janvier) de la présentation du projet de réforme des retraites, fallait y penser. Effectivement, Emmanuel Macron a bien raison de faire ce qu’il veut, quand il veut et comme il veut. Alors, 2023, open bar ? Qui vivra trinquera !
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