21 janvier 1793 : la fin de la monarchie de droit divin

« Peuple, je meurs innocent des crimes qu'on m'impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort » : ce sont les mots qui résonnaient sur l’actuelle place de la Concorde, il y a deux cent vingt-neuf ans, le 21 janvier 1793. En ce jour-là, la France assassinait son roi, Louis de France, seizième du nom.

Dieu seul sait si la foule présente à l’exécution mesurait alors l’ampleur de l’événement : la mort de Louis XVI marque peut-être le plus grand tournant de notre Histoire. L’Ancien Régime s’effondre, le pouvoir monarchique de droit divin laisse place à la démocratie républicaine. Celle-ci avait besoin d’un coup d’éclat pour s’imposer, et elle s’installe sur le rejet de son roi, de son passé et de la foi chrétienne.

Au terme d’un procès bâclé, le citoyen Louis Capet venait d’être déclaré « traître à la nation française, coupable de conspiration contre la liberté publique et contre la sûreté générale de l’Etat » et condamné à l’échafaud. Pour une telle sentence, on avait refusé d’en référer au peuple, par crainte des oppositions. La toute nouvelle République s’imposait ainsi en méprisant la démocratie.

Il est environ dix heures lorsque le carrosse du condamné atteint le lieu de son exécution : c’est près du piédestal qui soutenait, il y a quelques mois encore, la statue de son grand-père que le monarque doit mourir. Sur la place Louis-XV, rebaptisée place de la Révolution, une guillotine a été élevée.

Le peuple reste morne, silencieux, comme s’il prenait soudain conscience de la taille de l’événement qui se passe alors sous ses yeux. L’image du simple citoyen assis sur le banc de l’accusé et déclaré criminel contre la nation est loin désormais. On avait pourtant pris soin d’éloigner les partisans du roi qui auraient pu troubler le rituel républicain. Un arrêté ferme avait été pris : « Tout homme qui crierait grâce ou s’agiterait sans considération serait arrêté et conduit en prison. Les femmes ne sortiraient pas de chez elles. Les sections en armes resteraient à leurs différents postes. » Par ce silence, le peuple semble ainsi rendre hommage au souverain qu’il assassine. À l’heure de son exécution, Louis Capet redevient roi.

Appuyé sur son confesseur, il gravit les lourdes marches de l’échafaud, ouvre le col de sa chemise et présente son cou aux bourreaux. Alors qu’on lui lie les mains, il s’écrit d’une voix forte : « Peuple, je meurs innocent des crimes qu'on m'impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France. »

Le couperet tombe, et avec lui tout le système monarchique qui avait ordonné la France pendant plus d’un millénaire. La longue dynastie des Capétiens vient d’être rompue. L’irréparable a été commis.

La condamnation et l’exécution du roi sur la place publique revêt un caractère symbolique : jamais, encore, on n’avait osé porter la main sur la personne du roi, sacré par l’onction à Reims et auquel on attribuait un pouvoir divin. La nation, ou plutôt une poignée d’agitateurs, avait déchu l’autorité suprême, venue de Dieu, et franchi l’infranchissable.

Louis XVI avait été déclaré tyran, il devait mourir. Son seul crime : être le roi.

Cette lourde sentence pèse sans doute encore sur notre temps, et l’ancien président de la République Raymond Poincaré (1860-1934) pourra dire : « Maintenant que j’ai le temps de méditer, je me demande si la cause de nos maux ne remonte pas à l’échafaud de Louis XVI. »

Vos commentaires

39 commentaires

  1. On a assassiné un innocent alors qu’aujourd’hui la France pullule de traitres qui endorment les foules, qui s’empiffrent avec l’argent des contribuables et qui laissent l’invasion s’installer et régner au détriment des Français tout en éliminant son Histoire. Rira bien qui rira le dernier !

  2. C’est le plus horrible crime que la France ait commis de toute son histoire ! Cet acte barbare marque le début de la constante descente aux enfers de la France dans laquelle la révolution nous a conduits . Que Dieu sauve son âme et protege la France

  3. On rapporte le mot cruel de Bonaparte, à propos du refus de Louis XVI de faire tirer sur la foule: « Quel couillon »…

  4. Un crime sans nom que nous n’en finissons pas de payer d’une lente agonie. Abritant en notre sein la gauche la plus putride qui n’aura de cesse que de détruire TOUT absolument tout de la France, sa richesse, sa beauté naturelle, son patrimoine architectural inouï, langue et sa littérature immenses tout ce que nos aïeux ont bâti et nous ont laissé sous l’impulsion de cette famille dont descendait Louis, seizième du nom…
    Autant d’acharnement sur tant de beauté, ou l’oeuvre du diable en personne

  5. pardon je voulais ajouter : Merci infiniment à Boulevard Voltaire d’avoir permis cet article. Bravo à ceux qui témoignent de leurs ressentis sincères et loyaux. Bravo d’oser !

  6. La Franc Maçonnerie inventeur de la Révolution Française, puis de la guillotine par un de leurs pairs M Guillotin, ont bien faits de ranger la grande lame au musée, puis de supprimer la peine de mort, parce que dans le cas contraire, ils auraient sans doute déjà appelés d’y conduire Zemmour et Le Pen….Gageons qu’après eux, le Pouvoir en place aurait du souci à se faire dans l’avenir….C’était juste un moment d’Histoire avec un peu de politique fiction…

  7. Son seul crime n’a pas été d’être roi ; cela a été de ne pas faire le roi.
    Si la monarchie est nécessaire à la France – et la république en est la preuve a contrario – on mesure l’ampleur de la défaillance.

  8.  » En ce jour-là, la France assassinait son roi, Louis de France, seizième du nom. »
    Pas la France. Une mafia auto-baptisée « Montagnards » menée par un Capo, Robespierre, ayant confisqué le pouvoir par un coup d’Etat : l’arrestation de DEPUTES girondins par d’autres députés sous la menace des canons de la Commune de Paris, pour les livrer à l’échafaud.
    Voilà l’origine de notre République, éminemment démocratique et tant célébrée encore de nos jours.

  9. La condamnation et l’exécution de Louis XVI ont été des infamies commises par des idéologues psychopathes mais l’Ancien régime, de l’aveu même de Tocqueville, était totalement vermoulu, ce qui explique qu’il s’est effondré en quelques jours en 1789. Comme les civilisations, les régimes politiques qui ne savent pas s’adapter finissent inéluctablement par disparaître. Nos maux actuels proviennent des effets délétères de l’individualisme que nous a légué l’idéologie révolutionnaire.

    • elle avait bien commencé avec l’abolition des privilèges et la déclaration des droits de l’Homme Elle a mal fini avec la Terreur et le génocide vendéen.

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