230 ans de droits de l’Homme ? L’erreur originelle…
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Il y a 230 ans, le 26 août 1789, sous le règne du bon roi Louis XVI, les députés de l’Assemblée nationale constituante adoptaient le texte final de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen qui sert, aujourd’hui encore, de référence à la Constitution de la Ve République.
Organisée autour de dix-sept articles, cette déclaration s'inspire, en partie, du Bill of Rights[1] rédigé en 1689 en Angleterre et de la Déclaration d'indépendance des États-Unis (1776). Elle résulte aussi du fruit des réflexions philosophiques et politiques du siècle des Lumières.
Quel est, 230 ans après, l’héritage de cette déclaration ? Un article et un livre ne suffiraient pas à analyser, soupeser et évaluer, à travers les ans et les régimes politiques, les effets positifs et négatifs de ce texte qui semble aujourd’hui gouverner le monde. En effet, quelles décisions nos gouvernants occidentaux ne prennent-ils pas au nom des sacro-saints droits de l’Homme, érigés comme le nouveau dogme à suivre ? Ce nouveau bréviaire « antémoderne », qui régit la vie de notre société mondiale depuis 1948, date de l’adoption de la Déclaration universelle, est devenu le prétexte à tout imposer ou interdire, à tout dicter, tout et n’importe quoi : immigration, écologie, luttes contre l’impérialisme, pour ou contre tout… Chacun, y compris notre Saint-Père, s’en empare comme il l’entend, l’interprétant « à ma guise » », un peu comme le regretté Jean Rochefort (1930-2017) le scandait dans une publicité pour une société dépendant d’un assureur agricole français.
Avec les droits de l’Homme, c’est l’individu qui a pris le pas sur le collectif, l’État devenant complice de son acte de quasi-autodestruction. Au contact de ce dogme devenu inattaquable, le paradigme de notre société mondiale a muté : chaque personne est devenue plus importante que son groupe, son équipe et même la nation.
Il est paradoxal de voir que c’est dans les microsociétés où l’individu s’efface au profit du groupe, où les droits collectifs prennent le pas que les relations sont les plus réelles, les plus vraies. C’est le cas dans les sociétés primitives subsistantes, et même à la Légion étrangère. Y connaît-on les droits de l’Homme ? Qu’importe ! Pas besoin de symboles (triangle avec un œil, faisceaux rappelant les licteurs romains ou autres bonnets phrygiens) pour asseoir la vie et l’harmonie en société.
Les droits de l’Homme dont certains principes ont été dévoyés au fil des ans, à moins que leur trop grande opacité en ait fait un OJNI (objet juridique non identifié) à trop large spectre, ont imposé une nouvelle dictature des esprits, dont les nouvelles générations vont avoir du mal à se départir. Tout d’abord celle des droits de : droits de l’enfant, droit de retrait, droit syndical… puis celle des droits à : droit à l’image, droit à la déconnexion, droit à l’oubli… Et demain ? Les droits pour, les droit contre, les droits avec…
Il y a 230 ans, Louis XVI rechignait à approuver cette déclaration. Il ne l’a signée que contraint et forcé, à contrecœur. Il savait déjà, à l’époque, que donner des droits ne va pas sans une certaine contrepartie. C’est ici l’erreur fondamentale et originelle de cette déclaration : elle donne des droits mais n’exige aucun devoir. Près de deux siècles et demi plus tard, c’est regrettable et surtout trop tard !
[1]Déclaration des droits
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