238 nouvelles brigades de gendarmerie en France : et pour quoi faire ?

La nouvelle a été vendue avec un dispositif de communication pléthorique, et même un peu obscène, comme le gouvernement en a le secret. Des photos, des vidéos, des discours – dont le moindre n’est pas celui du président de la République. Dans une brève réponse à des journalistes, il réussit le tour de force de dire qu’il avait pressenti le besoin de sécurité des Français dès 2017, que les forces de l’ordre ont été particulièrement éprouvées et que les problématiques de la « France la plus rurale » (« la ruralité », « en régions », « dans les territoires ») sont souvent les mêmes que celles de « la France la plus urbaine »/
"On doit remettre de la présence sur le terrain" assure Emmanuel Macron, à propos de la création des 238 nouvelles brigades.
"Nos quartiers les plus urbains ont souvent des défis très comparables avec la France la plus rurale." pic.twitter.com/kRQP2zDMYA
— franceinfo (@franceinfo) October 2, 2023
On sait que la ligne de partage entre le domaine de la police et celui de la gendarmerie est celle qui sépare la ville de la campagne. La création des 238 brigades de gendarmerie, donc de militaires (quoique rattachés au ministère de l’Intérieur), a donc notamment vocation à faire de l’aménagement du territoire – contrairement à l’assertion de Nicolas Sarkozy en 2010, souvenez-vous : « L’armée n’a pas vocation à faire de l’aménagement du territoire. » C’est un peu ce que dit Macron quand il parle, dans la même intervention, de lien social. Pour le reste, outre l’évidence qu’il affirme (oui, merci, Monsieur le Président, les émeutes ont sollicité les forces de l’ordre), Emmanuel Macron dit des choses pour le moins contestables. S’il avait pressenti le besoin de sécurité des Français dès 2017, peut-être n’aurait-il pas laissé sciemment la France devenir Haïti. Peut-être n’aurait-il pas accueilli un million de migrants en France (au bas mot) entre 2017 et 2022 – alors même que la corrélation entre immigration et délinquance est désormais parfaitement établie.
Les deux France
Quant à comparer les problématiques de « la France la plus rurale » à celles de « la France la plus urbaine », on dépasse ici largement le cadre de la réforme ou de la mesure politique pour s’aventurer sur les terres de l’imagination. La France rurale est isolée, pauvre, mal connectée, méprisée, au chômage. La France « la plus urbaine » (disons les choses : les banlieues perdues) est gavée de subventions (100 milliards d’euros dans les plans banlieue successifs), hyperconnectée (y compris pour coordonner les pillages de magasins), enrichie par le trafic de stupéfiants et, malgré la pleurniche, dans une situation de chômage qui ne l’empêche pas, pour certains de ceux qui la peuplent, de rouler en voiture de sport ni de partir semer la pagaille à Dubaï ou Phuket.
Ou alors, est-ce à dire que Macron reconnaît que son projet, grâce à la « répartition des difficultés », c’est-à-dire grâce au saupoudrage de migrants dans les campagnes, est de transformer la France des villages, des clochers, des sources et des bois en un immense dépotoir de banlieue, une salle de shoot à ciel ouvert, un Rwanda sous climat continental, un réseau de salles de prière clandestines ? Ce serait tragique, mais d’une honnêteté plutôt bienvenue.
Un guichet supplémentaire ?
Bref, voici donc 238 nouvelles brigades de gendarmerie. Une photo terrifiante montre notre chef des armées, avec ce charisme de Playmobil™ qu’on commence à lui connaître, aux côtés de gendarmes joviaux et ventripotents, sortis de la France des Trente Glorieuses, certainement excellents pour recréer du lien social, mais peut-être (on peut du moins le supposer) un peu moins en pointe pour faire face à des scènes de guérilla urbaine, à des tirs de mortiers, à des attaques à la machette, à des réseaux de stupéfiants qui tirent à la kalachnikov.
En soi, il est toujours bon de créer de la cohésion, de mailler le territoire, de remettre de l’ordre. Mais au fond, ces 238 brigades de gendarmerie, soit 2.100 gendarmes selon le ministère de l’Intérieur, pour quoi faire ? « L’accueil du public, des victimes, la prise de plainte », dit le dossier officiel. Un bureau de poste du crime, en somme. Un guichet de documentation de la chute. Nous y voilà.
Thématiques :
gendarmerie
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR

40 commentaires
Les gendarmes arrêtent, les juges acquittent.
Les migrants sont maintenant à la campagne et il vont etre de plus en plus nombreux , la délinquance va continuer à augmenter , donc il faut des gendarmeries .
Une brigade de gendarmerie c’est en moyenne 10 gendarmes à qui leur hiérarchie demandera X contraventions à la circulation par jour ou semaine et par pandore …Jak pot assuré. ! J’ajoute que chez moi dans le Nord , le Major patron de la brigade locale , demande à ses hommes de ne pas faire de proximité avec l’habitant afin d’éviter les copinages et autres arrangements qui pourraient être nuisibles au bon fonctionnement de la gendarmerie. Apparemment ce mot d’ordre vaut pour toutes les Brigades de France et Navarre. Quand on sait qu’une bonne partie de leurs missions c’est d’être à l’écoute de l’habitant et ainsi avoir un réseau très utile dans l’exercice de leur métier de tous les jours ….vous comprenez pourquoi 200 ou 500 brigades de plus ce sera surtout XXX euros récupérés pour l’Etat et non moins de délinquance
Les gendarmes ne sont plus là, hélas,pour nous protéger, mais pour nous surveiller ! Ils ont des objectifs à atteindre en matière de contraventions ! Aucune volonté de Macron pour lutter contre la délinquance, mais toujours plus de radars pour faire casquer l’automobiliste !
100 milliards affectés en pure perte aux banlieues, partis en fumée pendant les émeutes ! Et nos campagnes sous dotées en tout, avec des routes pas entretenues et des panneaux indiquant les villes complètement effacés ! Nous devenons un pays du tiers-monde !
Que de gaspillages par cet Etat depuis longtemps !! : mon père a été gendarme à Cesson-Sévigné et a fini sa carrière dans une gendarmerie flambant neuve en 1979….gendarmerie démolie !!…à l ‘époque de Manuel Valls pour classer Cesson Sévigné en zone police !!
De l’argent gaspillé. Si ces gendarmes s’avisent d’arrêter un quidam, il sera vite libéré par notre justice. Reste les radars pour traquer les fous du volant à 85 km/h.
Pour quoi faire , à part verbaliser des soumis, ils osent pas avec les autres français chances pour la France qui les insultent copieusement et les relâchent aussitôt, c est marrant dans ce pays personne n ose nommer le mal et y remédier ,pourtant tout le monde le sait , à tous les étages le mal vient toujours des mêmes
En mars 2020 , les braves gendarmes de notre zone furent très zélés afin de « démasquer les non masqués «
Jamais vu autant de patrouilles dans les rues de notre bourgade , et il fallait les voir interpeller , menacer et verbaliser la maman sans le fameux masque et qui conduisait sa petite fille alors que cette jeune dame était confondue d’avoir été traité comme ne le sont jamais les black-book par ces mêmes gendarmes …
6 gendarmes en 3 huit pour une brigade, ça en fait deux sur le terrain sans compter les congés, les récupérations, les maladies et les formations, reste : pas beaucoup ; pour voir du bleu il faudra de bonnes lunettes.
la com’ ne lui coute pas cher, 238 brigades de gendarmeries avec quel effectif, depuis son arrivée 15000 gendarmes et policiers ont démissionnés et dans quels locaux, avec quels matériels voitures armes ordinateurs, mais monsieur préfère jouer avec le radar pour pomper l’argent du contribuable qui va bosser, ses électeurs sont des urbains avec tous les transports possibles, mais nous à la campagne c’est voiture il n’y a pas le choix, par contre on paie les mêmes taxes qu’en ville et nous n’avons pas de retour. Nouvel impôt du jour, la macronie veut syphoner l’agirc arcco, caisse de retraite du privé pour essayer de faire passer sa réforme des retraites, le privé paie déjà les retraites des fonctionnaires, il aura la double peine puisqu’on lui prendra son exédent parce qu’il sait géré. Pourquoi ne pas prendre sur le magot des sénateurs eux qui ont un excédent de 1.38 milliards d’euros grace à nos impôts.
Encore de la com. Traduisez au mieux il y aura rien, au pire il y en aura même moins (dans la vraie vie, pas dans le sirupeux communicatif hors sol) et que de toute façon le motif de la gendarmisation des campagnes sera plus là pour « emmerder les français »…radars, alcool, et surtout surtout empêcher les identitaires de manifester contre les Cada qu’on nous impose, enfin on connait la musique…Sans toucher evidemment aux fouteurs de bordel et trafiquants de tout poil exogènes qui, pour eux, la campagne sera open bar. Où comment reproduire les zones de non droit dans les campagnes, si tranquilles au demeurant. Le macronisme c’est vraiment le cancer de la société. Tout ce qu’il faut faire, il ne le fait pas, tout ce qu’il faut pas faire, lui, il y coure. C’est un plan, une feuille de route. Après fallait pas voter pour lui…Ahh AU SECOURS Betty Monde est de retour! vite un Macron! Quelle farce.
Des gendarmes joviaux, peut-être mais ventripotents ? Monsieur FLORAC, voilà un dénigrement inutile, erroné et insultant ! Je trouve que mes collègues d’aujourd’hui ont plutôt l’air de robocop …La plupart, de toute façon, ne restent pas assez longtemps dans la carrière pour prendre du ventre…Et en quoi, je vous prie, seraient-ils moins en pointe pour lutter contre les scènes de guérillas urbaines ?
Macron ne fait jamais que remettre à niveau le nombre de gendarmeries. des gendarmeries supprimées par Nos Fameux présidents Sarkozy et Hollande. Maintenant on sait tous que la délinquance touche aussi les Territoires . Territoires ne nouveau vocable pour gommer le mot Campagne, qui fait has been . Donc , pas question de tresser des couronnes de laurier à ce Petit Président, qui saupoudre les migrants dans ces dits territoires . Une façon de mettre la poussière sous el tapis. Comme si dans ces » territoires » , la France avait les moyens de mieux les assimiler. Dans nos campagnes , le chômage est aussi élevé , voir plus que dans les grands centres. Enfin les gendarmes seront certainement mieux considérés que dans ces banlieues où on a l’habitude de caillasser tout ce qui porte un uniforme ou tout ce qui représente l’état .
Qui dit territoire dit aussi caïd ou maquereau : la mendicité est interdite disait Raymond Devos .
Bah ! ils pourront toujours faire des statistiques (mais pas ethniques) sur la délinquance en zone rurale et traquer les petits excès de vitesse sur les départementales.
Une brigade à Ervy le Chatel. Il y en a déjà une. Ce type n’est que du vent. Du vent mauvais.
En s’exhibant un radar à la main, notre Président nous montre clairement qui sont les cibles de ce déploiement de force.
Arrêter les voitures des dealers, les go fast ?
Pour arrêter à nouveau les délinquants que la magistrature relâche sans protéger les honnêtes citoyens et pour verbaliser les heureux contributaires solvables à coups de verbalisations, pv et autres ressources de l’état …