26 mai – 4 juin 1940 : la bataille de Dunkerque
Le 26 mai, tout s’accélère. L’état-major reçoit l’ordre de réduire les dernières poches de résistance. Au même moment, John Vereker (1886-1946), 6e vicomte Gort, reçoit l’ordre d’évacuer ses soldats coincés à Dunkerque. L’opération Dynamo commence réellement, sans concertation avec les autorités françaises. Elle doit son nom à la salle où elle a été conçue par l’amiral Bertram Ramsay (1883-1945) : la salle Dynamo, située sous le château de Douvres, qui contenait la dynamo alimentant le bâtiment en électricité pendant la guerre. Les Britanniques ont l’espoir de sauver jusqu’à 45.000 hommes. Il y a tout de même 60 kilomètres, au plus proche, entre Dunkerque et les côtes anglaises (Douvres). La Royal Navy réquisitionne les plus gros navires possible, destroyers, ferries et paquebots, pour faire des navettes efficaces entre les deux ports. Deux autres itinéraires sont également utilisés pour permettre d'échapper à l'artillerie allemande, mais ils sont bien plus longs (80 et 130 kilomètres).
Quand il a connaissance du plan anglais, le vice-amiral Jean-Marie Charles Abrial (1879-1962), qui commande les troupes françaises engagées au nord, comprend vite qu’il va devoir se battre seul. Il se résout au sacrifice : « Nous, Français, sommes liés à une mission impérative qui est de résister jusqu'à la mort pour sauver tout le personnel possible de la tête de pont de Dunkerque. Tant que ce but n'aura pas été atteint, nous resterons sur place », déclare-t-il à son alter ego anglais. Le rapport de forces est très défavorable, parfois impensable : 1 contre 10 et parfois 1 contre 30, dans certains secteurs.
Le 27 mai, la Luftwaffe commence à pilonner le port et la ville. Le soir, 400.000 hommes, qui représentent le tiers de la 1re armée française et la quasi-totalité du corps expéditionnaire britannique (BEF), attendent leur évacuation sur les plages dunkerquoises. Le 28 mai, le roi des Belges, Léopold III, capitule, permettant l’avancée des Panzers de Rommel et von Bock qui finissent par isoler sept divisions françaises à Lille. Elles capituleront le 1er juin.
Aux 41 destroyers de la Royal Navy se joignent 800 autres navires de tout genre : péniches, ferries, caboteurs, chalutiers. La Marine française mobilise, quant à elle, 350 bâtiments de guerre, de pêche, de commerce… Les opérations d’évacuation de nuit sont privilégiées pour éviter trop de pertes en hommes et en matériel naviguant. Cependant, les Allemands réussissent à couler 250 navires, entre le 26 mai et le 4 juin.
Aux abords de la ville, les soldats de la 12e division d’infanterie motorisée (12e DIM), des 21e, 32e, 60e et 68e divisions d’infanterie (DI) et du 8e régiment de zouaves protègent l’évacuation de leurs camarades français et britanniques jusqu’au tout dernier moment. Le dernier navire anglais, le destroyer Shikari, appareille le 4 juin à 3 h 40 du matin. Quelques heures plus tard, les 40.000 soldats encore présents sur place sont fait prisonniers.
L’évacuation de Dunkerque reste un exploit : en moins de 10 jours, plus de 330.000 soldats alliés sont ramenés à Douvres.
Sur les 18.000 soldats tués dans la bataille de Dunkerque, 16.000 étaient français. Dans un ouvrage retraçant cet épisode de la Seconde Guerre mondiale, l'historien Dominique Lormier remarque : « Si les troupes terrestres anglaises ont faiblement coopéré à la défense de la poche, il est juste de souligner que la flotte britannique, appuyée par la RAF (air), a joué un rôle déterminant dans l'évacuation de la plus grande partie des soldats alliés. »
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