27 juillet 1917 : les pupilles de la nation sont reconnues
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Presque trois ans après le début de la guerre et après 980.000 morts, les députés adoptent la loi créant l’Office national des pupilles de la Nation et qui est rattaché au ministère de l’Instruction publique. Comme le souligne un fascicule de 1924 publié à Foix, à l’imprimerie Gadrat aîné, cette loi a "pour objet l’accomplissement d'un devoir social né de la guerre. Elle oblige la Nation à aider matériellement et moralement les enfants de ceux qui ont été tués ou blessés pour sa défense. Elle laisse aux familles le plein exercice de leurs droits, notamment le libre choix de leur éducation. Elle ajoute seulement sa protection à la leur."
Cette loi répond à une criante nécessité. La société française, encore basée sur le modèle patriarcal, voit ses forces vives se réduire comme peau de chagrin dans les combats qui l’opposent à l’ennemi, tant en France qu’à l’étranger. Les morts et blessés concernent presque exclusivement le sexe masculin et essentiellement les classes d'âge situées entre 19 et 40 ans, c'est-à-dire les classes d'âge les plus fécondes et correspondant aux effectifs les plus nombreux de la population active. En France, 20 % des soldats âgés de 19 à 27 ans en 1914 ont été tués. Les soldats morts de la Première Guerre mondiale laissent, selon les sources, entre 600.000 et 750.000 veuves françaises et un peu plus d’un million d'orphelins.
L’esprit de l’État est ici bien cadré : la France adopte principalement les orphelins dont le père ou le soutien de famille a été tué à l'ennemi ou dont le père, la mère ou le soutien de famille est mort de blessures ou de maladies contractées ou aggravées du fait de la guerre. Elle assimile à ces orphelins les enfants de blessé(e)s dans l'incapacité de pourvoir à leurs obligations et à leurs charges de chef de famille ; ceux dont les parents ou soutiens de famille ont disparu et aussi les enfants eux-mêmes victimes de la guerre, etc… Surtout, les pupilles de la nation ne sont pas des enfants assistés : ce sont des enfants envers qui la nation a contracté une dette sacrée. Dès que ce titre d'honneur leur a été reconnu, ils ont droit, jusqu'à l'âge de 21 ans, à de nombreux avantages.
Depuis 1917, cette loi est toujours en vigueur même si elle a fait l’objet de nombreuses adaptations et réformes, notamment après la Seconde Guerre mondiale, en l’étendant à d’autres catégories de personnes, en particulier les victimes d’attentat. Aujourd’hui, ces pupilles de la nation (à ne pas confondre avec les pupilles de l’État) dépendent de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG).
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