29 mars 1796 : ainsi disparut Charette, le roi de la Vendée

Dans les dernières heures des guerres de Vendée, alors que la république cherche encore à imposer sa poigne de fer sur l’Ouest insurgé, une figure emblématique demeure debout, face aux vents impétueux de la tempête révolutionnaire : François Athanase Charette de La Contrie. Chef charismatique des Vendéens, héros indomptable, il incarne, avec d’autres hommes, l’âme d’une France contre-révolutionnaire qui ne veut pas abandonner ses traditions et sa foi. En ce printemps 1796, après maints et maints combats, ses forces et ses alliés se sont dispersés. Désormais, l’étau des colonnes républicaines se resserre inexorablement autour de lui. Malgré cela et jusqu’à son dernier souffle, Charette va porter haut l’étendard du cœur vendéen.
La traque
Depuis l’échec sanglant de l’expédition de Quiberon en 1795 et la capture de Stofflet, un autre grand chef vendéen, Charette est devenu l’homme à abattre pour la république. Replié dans les bocages, les marais et les forêts impénétrables de Vendée, ce « roi des brigands » mène une guérilla acharnée contre les Bleus, harcelant ainsi sans relâche les troupes républicaines. Cependant, au fil des mois, l’armée des « rebelles de Vendée » s’affaiblit : les défections se multiplient et les paysans, épuisés par une guerre interminable, commencent à lâcher prise.
C'est ainsi qu'en mars 1796, l’Armée catholique et royale n’est plus que l’ombre d’elle-même. Le 23 mars, Charette est finalement encerclé dans le bois du domaine de la Chabotterie. Avec une poignée d’hommes fidèles, il livre un ultime combat, mais la supériorité numérique des républicains est écrasante. Blessé à plusieurs reprises, il tente une ultime fuite. Pour le protéger et attirer l’ennemi ailleurs, l’un de ses compagnons d’armes, le courageux Pfeiffer, échange son chapeau avec lui, ce panache blanc si distinctif de Charrette qui, comme celui d'Henri IV, pouvait se retrouver « au chemin de l’honneur et de la victoire ». Malheureusement la ruse échoue et les Bleus finissent par prendre Charette. Ils n’arrivent pas à y croire : après des années de luttes acharnées, ils ont enfin capturé « le roi de la Vendée ».
La dignité d’un chef vaincu
Emmené à Nantes sous haute escorte, Charette sait désormais que son destin est scellé. Le 29 mars 1796, il est jugé par un tribunal militaire qui, sans surprise, le condamne à mort. Lucide et résigné, Charette demande néanmoins à se confesser auprès d’un prêtre réfractaire mais on lui refuse ce dernier réconfort et on lui envoie plutôt un prêtre jureur.
En milieu d’après-midi, il est enchaîné et conduit place Viarme, où l’attend un peloton d’exécution. Malgré ses blessures qui le font souffrir, Charette avance d’un pas ferme et digne. Sa fierté demeure également intacte : il refuse qu’on lui bande les yeux, voulant regarder la mort en face, comme il l’avait déjà fait lors de maintes batailles. Selon la légende, Charette aurait demandé à commander lui-même le peloton, lui enjoignant de viser droit au cœur, ce creuset de vie où résidait sa force indomptable.
L’héritage de Charette
Le corps de Charette est jeté sans ménagement dans une fosse commune à Nantes, où reposaient déjà tant d’autres victimes de la Révolution. Avec sa mort, la république proclame la fin des guerres de Vendée. Pourtant, Charette n’a pas vraiment disparu, son souvenir perdure dans les cœurs et les mémoires. Pour certains, il reste une bête noire de la Révolution et un suppôt des tyrans monarchistes ; pour d’autres, il est devenu le symbole de l’héroïsme, de l’honneur et de l’audace. Selon l'auteur du Mémorial de Sainte-Hélène, Emmanuel de Las Cases, Napoléon lui-même, bien qu’héritier de la Révolution, aurait rendu hommage à sa bravoure : « J'ai lu une histoire de la Vendée. Si les détails, les portraits sont exacts, Charette est le seul grand caractère, le véritable héros de cet épisode marquant de notre Révolution […]. Oui, Charette me laisse l'impression d'un grand caractère. Je lui vois faire des choses d'une énergie, d’une audace peu communes, il laisse percer du génie. »
Philippe de Villiers a rendu hommage au personnage dans un livre, Le Roman de Charette paru aux éditions Albin Michel.

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17 commentaires
Napoléon ‘héritier » de la révolution, certes … quoiqu’il l’eût en horreur après avoir assisté de loin à l’attaque des Tuileries en août 1792 (« comment a-t-on pu laisser entrer cette canaille, il fallait en balayer quatre ou cinq cents avec du canon et le reste courrait encore! »)
Charette était là également et fut témoin du meurtre des Suisses sur les marches du château. Il échappa par miracle à la tuerie, ayant empoigné la jambe sectionnée d’un Suisse afin de se fondre dans la foule des massacreurs.
Quand va t’on-finir par admettre que cette guerre de Vendée n’en n’était pas une , mais un véritable génocide
hommage à ce grand homme, vive la Vendée
Philippe De Villiers rend aussi hommage à Charette dans un spectacle magnifique et très émouvant que j’ai pu voir au Puy du Fou.
grand personnage des guerres de Vendée le general CHARETTE alors je conseille aux amoureux du puy du fou d’ aller voir le spectacle le dernier panache ou de revoir vu le film vaincre ou mourir .A ce sujet sur les guerres de Vendée il faut visiter le chateau de Noirmoutier ou a été fusillé MAURICE D’ ELBE autre grand general vendéen ces hommes avaient du courage mais peut être ce qui nous manque l’ honneur
A quand la repentance de la République pour ce génocide ? Cela nous couterait moins chère que celle dont l’ Algérie veut nous imposer en permanence .
Oui, mais pour cela encore faudrait-il que le « grand chef aux commandes » veuille bien reconnaître que la France a une histoire, un passé et pas des moindres. Et la repentance, mais envers qui, des Français, des Gaulois réfractaires, des gueux ?
Le grand chef a un problème avec la France et son histoire. Il n’aime aucune des deux.
Catholique et royaliste, je suis toujours admiratif devant ce chef de guerre improvisé, car officier de marine de son état, pour qui le panache et l’honneur signifiaient encore quelque chose.
Souhaitons que son nom ne soit pas effacé par celui d’une femme victime comme à Paris. Mais nous sommes en Vendée, et rien de cela n’arrivera.
A lire a voir ne pas oublier
Non Charette n’est pas le seul héros vendéen de cette révolution qui a compté dans ses rangs de nombreuses figures remarquables mais il est un des derniers et ses héritiers actuels ne lui font pas honneur.
J’ai dévoré le livre du grand Mr Philippe de Villiers, après avoir vu le filme. Mais l’un comme l’autre sont des chefs d’oeuvres. La bravoure, l’honneur, l’amour de son pays, ce monsieur est une légende, et son histoire va continuer à s’élargir je pense. Ps: la mairie de ma comune qui est à gauche, n’a pas voulu diffuser ce filme a sa sortie….belle preuve de pluralisme!
Je suis Royaliste et Catholique mais je ne serai jamais républicain et encore moins laïque .
Dieu est au service de mon Roi .
J’aurai dit « mon roi est au service de mon Dieu « si nous suivons la règle qui a dirigé la monarchie et favorisé l’unité : « une religion un roi une loi »
Le sens de la belle Histoire serait que Philippe de Villiers soit élu Président, un peu comme une revanche de la France de l’Honneur, du panache et du courage, sur celle du déshonneur et des donneurs de leçon, de la morale sur la manipulation des esprits faibles, toutes ces valeurs oubliées aujourd’hui par les guerriers de bureau en place et qui décomposent la France!
Respect Charette et la Vendée, Respect aussi Monsieur de Villiers « le grand ».
Dieu vous entende !